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Billet de blog 10 février 2012

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Euthanasie et dignité: pour un débat au delà des mots.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voilà que la proposition 21 du candidat F. HOLLANDE amène le thème de la dignité  de la fin de vie et de l'euthanasie dans la campagne  présidentielle et espèrons-le dans celle des législatives. Rapidement, avant que chacun se saisisse de la question et prenne le temps de s'informer et en compte les enjeux de société , de faire la part des positions personnelles, quelques "autorités" ont fermé les possibilités d'un vrai débat démocratique dans le cadre d'une République laïque.Ce ne peut être un mot contre un autre.

La difficulté, voire la quasi-impossibilité à l'application des lois dans le cadre de l'hospitalisation et de la fin de vie devraient nous alerter. Depuis des années un empilement de lois, toutes supposées faire progresser pratiques et attitudes dans ce domaine , en dit long sur les blocages , obstacles et persistances de pouvoirs abusifs qui permettent de faire croire officiellement que tout va mieux. La loi Léonetti,évaluée par son initiateur lui-même, serait la solution "à la française" réglant tous les problèmes. Une loi mal conue! (Léonetti le reconnait d'emblée). La mise en cause du Dr Bonnemaison et la diffusion ce mardi 7 février d'un film sur France 2 (A la vie à la mort) donnent une idée assez juste de la situation dans notre "espace national".

Le pouvoir médical en France doit être défini et encadré de manière plus précise. Il faut encore en de trop nombreuses occasions et lieux, batailler pour que la demande de la personne malade soit exprimée, entendue et prise en compte. Quant à la simple considération et écoute des proches ou personne de confiance (simple démarche administrative?) chacun a ou aura l'opportunité d'en vérifier le caractère exceptionnel.Le travail d'équipe ainsi que le respect de la place et de la parole de tous les acteurs (médecins, soignants, accompagnants...) doit encore passer de la théorie à la mise en oeuvre. Manque de moyens? Rien n'est moins sûr.

Les soins palliatifs vers lesquels sont renvoyées la plupart des questions relatives à la fin de vie sont présentés comme alternatifs à l'euthanasie ou aide active à mourir (pour celui qui voudrait mourir dans sa dignité). Au mieux 20% des besoins sont couverts et répartis inégalement. La mort est toujours l'issue (soins palliatifs ou non) et tous les acteurs sont confrontés aux mêmes demandes et souci du respect d'un droit humain de mourir dans la dignité.

Quelques pistes proposées pour aller au-delà des mots et simplifications toujours dommageables au débat, qui pourtant est plus que jamais indispensable  et à la hauteur de l'engagement des candidats (présidentielle et législatives) pour refaire une société d'hommes et de femmes libres et responsables.

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