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Ancien Footballeur et international suisse. Je me consacre aujourd'hui à l'écriture à travers ce blog.

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Billet de blog 7 novembre 2014

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’ai posé le pied sur le sol de nombreux pays africain. Maroc. Algérie. Tunisie. Égypte. Éthiopie. République Démocratique du Congo. Zimbabwe. Cameroun. Togo. Burkina Faso. Ghana. Côte d’Ivoire. Guinée. Sénégal. Mali. Sans jamais ressentir la moindre malveillance concernant la couleur de ma peau. J’ai éprouvé une certaine agressivité aux Antilles par rapport à ma différence. Que j’attribue plus à ma nationalité supposée, qui ne se lit pas sur mon épiderme.

L’interprétation des déclarations de Willy Sagnol m’a choqué. L’assimilation de ses propos à du racisme (Idéologie fondée sur la croyance qu’il existe certaines races supérieures qui opèrent une discrimination et une hiérarchisation entre des groupes humains) m’a hérissé. De plus chaque jour, ses paroles se sont cristallisées sur moins phrases. Sur moins de mots. Sortis du contexte. Finis la Coupe d’Afrique des nations et ses joueurs qui manquent pendant 2 mois. Oubliées les différentes caractéristiques nécessaires à la formation d’une équipe complémentaire. Ne reste que les termes suivant :

« L’avantage du joueur typique africain, c’est qu’il n’est pas cher quand on le prend, il est prêt au combat, il est puissant sur un terrain. Mais le foot ce n’est pas que ça. C’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline. »

Personne, dans le football, ne conteste le stéréotype. Parce qu’il le retrouve dans son quotidien. Le joueur africain qui vient d’Afrique, où il a été formé, apporte sa puissance (dans les tests de force pratiqués à Caen dans les années 90, les deux noirs du groupe de 25 avaient obtenu les meilleurs résultats) et se montre combatif. Beau compliment. C’est un footballeur de cœur. Moins cérébral, à cause de son initiation sportive moins branchée sur les besoins collectifs. Il est vrai que sa technique, fruit d’un apprentissage intuitif sur de très mauvais terrains est créative, adaptative, moins sûre, moins mécanique que celle de chez nous. Il est vrai que son intelligence tactique et sa discipline sont à développer à son arrivée en Europe. Comme les Sud-Américains qui débarquent, il peine à acquérir les indispensables ingrédients à la cohabitation avec les machines formées ici (c’est une caricature).

J’ai côtoyé Jean-Marc Guillou, et de nombreux des joueurs qu’il a façonnés en Côte d’Ivoire. Aucun ne ressemblait à un footballeur africain type. Ce qui prouve bien qu’il s’agit bien d’un problème d’éducation et non d’origine géographique ou de couleur de peau.

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