On le vérifie tous les jours les chaînes d’information continue sont liées au pouvoir en place ou à celui des grandes fortunes qui en sont les propriétaires. L’information se doit d’y être présentée de la façon la plus objective possible, surtout en période d’élection. Les manquements à cette règle sont moins flagrants pendant la diffusion des bulletins d’information mais sont de plus en plus fréquents sur les interviews et les émissions spéciales très nombreuses en raison de la pression politique. Je l’ai déjà signalé à la suite d’une spéciale France 2 avec Mélenchon. Ce que j’y dénonçais c’était le comportement visiblement hostile et grossier des animateurs et intervenants qui empêchaient l’invité d’exposer son point de vue en lui coupant la parole à tout moment et en le harcelant à plusieurs. Ce mépris de la démocratie de plus en plus habituel sur France Info rappelle les heures sombres de la télévision gaulliste. Chaque invité représentant une opposition bénéficie du même traitement un aboyeur ou une aboyeuse de chaque côté, à tour de rôle; tout a été préparé pour le réquisitoire.
Ce matin encore ce fut au tour de Jadot à passer sur le grill. Cette attitude aurait à elle seule justifié tout invité, empêché de s’exprimer librement, de se lever et de quitter un plateau occupé par des « chiens de garde » ; seule l’importance de l’enjeu pouvant les en dissuader.
Lors de son dernier passage sur la même chaîne Philippe Poutou eut droit à un traitement amélioré par la technique. Le responsable des images est en principe un réalisateur, dans ce cas plutôt un presse bouton, qui choisit le type de plan et les images additionnelles. En principe quand on invite une personne à venir s’expliquer on a la politesse de le cadrer en plan relativement serré pour qu’il soit entendu et compris du public et si la personne qui l’interroge veut lui montrer une image elle le lui en fait part. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé avec Poutou lorsqu’on lui a demandé de s’exprimer à propos de l’assassinat d’Ivan Colonna le plan sur lequel il était diffusé a été diminué de deux tiers pour y incruster des images de soulèvement de rues destinées à contredire son message. Cette opération est un piège préparé à l’avance. En jouant aussi sur la grosseur et la place du plan dans l’image les responsables de l’émission contrôlent la portée des déclarations de l’invité. Il s’agit de procédés déloyaux que l’autorité de contrôle devrait condamner. S’il ne doit pas en déduire que tout doit être réglementer à la virgule près, il est indispensable que le déroulement des entretiens se passe dans les mêmes conditions pour tous.
Billet de blog 1 avril 2022
Manipulations banales sur les chaînes d'info
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