A peine tombé le rideau sur la représentation du dernier mélodrame à la mode "Primaire de la droite et du centre " que résonnent les trois coups de celle de la gauche . En ouverture une partie de l'élite socialiste nous à interprété " la belle alliance populaire " . Pour d'obscures raisons ce titre ronflant me fait penser à la " Belle Jardinière " ancienne boutique de vêtements et premier grand magasin parisien . Il y a en effet bien des concordances entre le sort de ce commerce , d'abord dédié à une clientèle modeste puis finalement tombé entre les mains de LVMH , et les errances du parti socialiste initialement voué à la défense des classes moyennes et aujourd'hui vendu au Medef . Au cours de ce vaudeville politico mondain Cambadélis a affirmé que Macron et Mélenchon avaient " tout intérêt à venir dedans " . Faut-il lui rappeler que Macron lui-même a bien précisé que son projet n'était ni de droite ni de gauche et que Mélenchon lui-même a décidé de se placer à la gauche du PS . Par quel monstrueux miracle ces deux tendances opposées pourraient-elles cohabiter au sein d'une alliance elle-même en pleine confusion ?
En matière de droite et de gauche il faudra bien qu'un jour on définisse pour savoir ce qui se cache derrière les termes . Pour moi j'en suis resté à la définition primaire mais essentielle de la position que l'on prend dans la lutte de classe . Si les protagonistes ont bien évolué depuis Marx il n'reste pas moins qu'il y a toujours des exploiteurs et des exploités , et que les classes moyennes se trouvent de plus en plus prolétarisées , sans en avoir souvent conscience . Ces deux adversaires ont chacun leur part de complexité : archaïque , moderne , décomplexé , écologiste , productiviste etc , mais rien ne résoudra l'opposition première .
Le parti socialiste n'est plus , le plus souvent , qu'un bureau de placement pour professionnels de la politique à l'image du gouvernement qui a pu recruté un personnage comme Placé . C'est une auberge espagnole où l'on trouve des hommes de gauche sincères comme Gérard Filoche et à l'autre extrémité des sociofascistes comme Manuel Valls . Rien dans ses propositions passées et ses actions ne le rattache à la gauche . Si pour la gauche , comme en amour ce sont les preuves qu'on en donne , Valls n'en a jamais donné . Il aura plutôt su se servir du 49,3 . Comme maire d'Evry ce clone de Sarkozy s'était illustré en s'attaquant au propriétaire d'un commerce halal qui refusait de vendre de la viande de porc et dont le seul tort était d'être un piètre commerçant . C'est lui qui avait armé sa police municipale . Comme ministre de l'intérieur il a souvent oublié la régle de la séparation des pouvoirs en promettant des peines sévères à de simples mis en accusation . Lors de la primaire de 2012 c'est lui qui avait présenté le projet le plus à droite et n'avait obtenu que 5,63 % des suffrages . Seul l'esprit tordu d'un Hollande pouvait alors le faire participer au gouvernement . Jamais ce caudillo en culotte courte ne pourra représenter la gauche . Si l'électorat de gauche saisi de folie devait le placer au second tour face à n'importe quel candidat de droite je resterai chez moi , les poings dans les poches .