On nous avait annoncé un hommage national à Jacques Delors. Ma première surprise vient du choix de le faire dans la cour des invalides, car à ma connaissance la notoriété de Delors n’est pas due à une brillante carrière militaire. Il restera dans l’histoire comme homme politique important et non comme soldat. La justification de ce choix douteux sera fournie par le déroulement de la cérémonie. On a eu le loisir de le constater depuis son arrivée à la Présidence Macron affectionne la cour des Invalides, car elle correspond parfaitement à sa volonté de se mettre en représentation.
C’est bien ce que nous avons vu avec dans l’ordre: arrivée de Macron en retard comme d’habitude, inutile accueil solennel par les ministres, hommage avec drapeau et marseillaise, traversée de la cour à pas lent et se voulant majestueux, et enfin présentation du cercueil suivi de l’inévitable passage en revue des troupes présentes comme dans une république d’opérette.
Comme il le fallait bien, il nous a délivré un discours sans surprise pour se placer sur pied d’égalité avec la personne, dont il est sensé faire l’éloge.
De nouveau Macron nous est montré serrant des mains, puisqu’il reste le roi de la fête, et pour ce que j’en ai vu, c’est même lui et son épouse qui conduiront le cortège de deuil. Grâce à une réalisation servile Macron reste en vedette. Pendant ce temps je ne pouvais m’empêcher de penser au titre de l’excellent livre de Gérard Corbiau « le Roi Danse » qui rappelle la volonté de Louis XIV de se donner en spectacle, pour étourdir ses sujets. Comme ce monarque trop absolu, Macron passe son temps à se mettre en scène, à célébrer son action bien souvent chancelante. C’est l’homme du faire savoir au lieu du savoir faire. Et bien souvent il se trompe. Il vient de se montrer peu respectueux face à à un homme tout de même un peu de gauche, qu'il devrait pourtant ménager . Car c’est pourtant bien ce Delors qui aura facilité à sa manière la tâche de Macron et de siens, avec ce que l’on nomme un peu rapidement le virage à gauche de Mitterand, la soumission au marché, le traité de Maastricht, l’élargissement incontrôlé et incohérent de l’UE sous domination de de la Commission Européenne. Il aurait dû au minimum se montrer plus élégant et plus reconnaissant.
Billet de blog 6 janvier 2024
Hommage à Jacques Delors
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