Ce n’est pas une mais deux élections qui vont se succéder dans deux mois. Par suite d’une manipulation de la constitution les résultats de la deuxième seront dénaturés par ceux de la présidentielle, en raison de la trop grande proximité et du mode de scrutin. Tout est réuni pour détourner le vote populaire, au point que même Macron le président le plus mal élu de la cinquième république a pu obtenir une majorité absolue.
Les partis et organisations de gauche ne doivent pas, comme ils donnent l’impression de le faire, compter sur leurs résultats à la présidentielle pour se présenter favorablement aux législatives. Au contraire ils ne feront que suivre la courbe descendante qu’ils auront commencée. Et surtout leur incapacité à s’entendre sur les mesures urgentes à prendre pour réparer les ravages de la politique de Macron et du capitalisme dont il est le valet, ne nous inciteront pas à les croire crédibles pour le combattre à l’Assemblée. Au mieux ils n’y feront que de la figuration, puisqu’il n’y a aucune raison pour qu’un Macron réélu les considère mieux qu‘il vient de le faire pendant cinq ans. Dans ce cas il n’y aura aucune raison pour que nous participions à la farce que sera cette élection. Pour de nombreux électeurs cette élection sera vraiment un piège à cons.
Tous ces candidats ou presque s’accordent pour dénoncer les pouvoirs exorbitants de la présidence et sont favorables à un changement de constitution qui rétablisse la démocratie. Ce sont les institutions qui ont permis aux présidents et à leurs gouvernements d’ignorer pendant des décennies la volonté populaire. Il ne pourra y avoir aucune amélioration sans un changement radical de constitution. En priorité il faut supprimer pour l’avenir l’élection du président qui devra être choisi par des représentants élus à la proportionnelle c’est-à-dire en concordance avec la réalité socioéconomique. Ses pouvoirs doivent se limiter à ceux d’un conseiller et son rôle à représenter le pays par exemple mais qu’il en soit fini avec ladiC monarchie républicaine.
Alors comment accepter que messieurs Mélenchon, Roussel, Jadot et d’autres continuent à se moquer de nous en jouant les vedettes sur les scènes d’une élection au plus beau candidat à coup de promesses démagogiques. En finir avec les présidents monarques absolus c’est d’abord mettre fin à la personnalisation outrancière de cette élection et cesser de jouer ce jeu d’animal de cirque. Ce n’est pas en se masquant que les partis de gauche pourront rallier des électeurs et ce n’est pas en clôturant leur discours par la Marseillaise que Roussel et Mélenchon se distingueront de n’importe lequel des candidats de droite. La présidence de gauche ne s’achète pas avec une messe républicaine.
Il aura fallu peu de temps pour qu’ils oublient qu’ils ont pu affirmer qu’il ne saurait y avoir d’unité décidée entre dirigeants mais sur un accord sur un programme. Aujourd’hui 6 février je viens de vérifier à l’écoute de Fabien Roussel qu’il y avait assez de points d’accord entre ses propositions et celles déjà exposées par Jean Luc Mélenchon pour s’entendre sur un programme provisoire capable de prendre les mesures urgentes pour les salaires, le pouvoir d’achat, la santé, l’enseignement et la mise en chantier sans attendre de l’assemblée constituante chargée d’établir une nouvelle constitution. Ce programme sera à revoir en fonction des changements qui émaneront de la nouvelle constitution. Il est parfaitement inutile et stupide de s’opposer dès maintenant sur des points de discorde qui devront se discuter dans les futures institutions. Il y aura tant à faire « au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau » .( Charles Baudelaire)