Comme la répétition est une des armes de la pédagogie il nous faut rappeler avec insistance à Emmanuel Macron qu'il a été élu par seulement 42,05% des électeurs inscrits . Ce résultat médiocre ne lui permet pas d'affirmer , comme il le fait sans cesse , que les bouleversements qu'il prétend nous infliger , ont été approuvés d'avance par une majorité de Français à l'occasion de cette élection . Tout porte à penser qu'il n'en est pas certain lui-même , à en juger par le peu de confiance qu'il accorde aux députés , qui se sont faits inscrire sous sa bannière , et auxquels il refuse un débat parlementaire , pourtant sans grand risque , en décidant de légiférer par ordonnances .
Son gouvernement tient pour sa part un double langage . D'un côté il feint de continuer la concertation avec les syndicats et en même temps il déclare solennellement qu'il ne reviendra pas , quoi qu'il arrive , sur les mesures principales de la réforme imposée . Etrange conception de la concertation . L'absence de fonctionnement démocratique inhérent à la Constitution ne nous laisse pas d'autre choix que la grève et la rue . C'est le seul moyen de nous faire entendre .
Face aux mensonges colportés par le pouvoir et ses commanditaires , il faut proclamer quelques vérités essentielles du genre : quand un salarié se bat pour son emploi , ses conditions de travail , son salaire ou toute autre revendication personnelle ou collective , il le fait non seulement pour lui mais aussi pour l'ensemble des salariés qui pourront se trouver un jour dans une situation semblable . Le combat des cheminots est le nôtre . Il est bien évident que ce n'est pas leur statut qui est responsable de la dégradation continue des services de la SNCF , mais les politiques choisies depuis plus de vingt ans par leurs directions et les gouvernements en place . Il faut savoir raisonner en adultes , au lieu de pleurer sur une absence provisoire de moyen de transport , et dire ce que nous voulons . Voulons nous conserver et restaurer un transport public ferroviaire de voyageurs et de fret financé par l'impôt et ses recettes propres , ou acceptons nous d'en abandonner la conduite et les bénéfices au privé qui n'attend que ça ?
Dans le conflit actuel il convient d'en distinguer les causes et les conséquences . Les cause sont représentées par la volonté de Macron et du gouvernement d'abandonner , même si ils prétendent le contraire , tout un pan supplémentaire du transport aux intérêts des compagnies européennes et autres . Les conséquences en sont la grève que sont forcés de mener les salariés de la SNCF , grève dont ils ne sont pas responsables et qui leur coûte très cher . Et ce n'est pas à eux de répondre à l'incessante question , de journalistes embarqués , sur la fin du mouvement . Dans tout conflit il appartient d'abord à celui qui l'a déclaré d'y mettre un terme .