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Billet de blog 9 mai 2023

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Macron le 8 mai

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour éviter les concerts de casseroles et les slogans assassins Macron a fait interdire tous rassemblements et manifestations pour le 8 mai à Paris et à Lyon dans le périmètre de ses apparitions. A Paris nous avons dû subir une triomphale remontée des Champs Elysées du Président entouré de sa garde prétorienne à pieds, à moto et à cheval sous les ombrages désolés des trottoirs vides de tout spectateur, comme à Moscou ce matin. Après le passage obligé des troupes de service et la réanimation de la flamme se sont succédées les sempiternelles confidences politico mémorielles. Toute cette séquence dans le seul but de mettre en scène un qui vous savez solitaire et solidaire, bien loin du peuple.
Heureusement le peuple lyonnais s’était réveillé et se manifestait aux abords de la Cité Interdite, pendant que Macron cherchait à se mettre sous la protection d’un héros de la Résistance. Le choc était fatal: une résistance face à une autre; celle contre l’occupation nazie et celle contre les dictats de Macron. Ce duel a fait exploser dans les rédactions la colère des commentateurs « chiens de garde ». Il est interdit , dites vous le bien, de comparer les souffrances de la France occupée avec celles de nos contemporains en lutte contre un chef d’état autocrate qui ne penser qu’à détruire  l’héritage de la Résistance. C’est pour sauvegarder ces services publics et ces acquis sociaux que les syndicats unis et les partis de gauche se battent avec le soutien de la grande majorité de la population. Pour ignorer leur combat Macron utilise toutes les facilités que lui offre une constitution anti démocratique spécialement concoctée, en pleine guerre contre l’indépendance de l’Algérie, pour mettre à la disposition du général de Gaulle une forme de pleins pouvoirs. Si la loi sur les retraites votée avec le 49,3 peut être considérée comme légale elle n’en est pas moins illégitime moralement et politiquement. 
On pourrait estimer que les périodes de commémoration soient favorables à un nécessaire examen de l’histoire. A la libération de Gaule a cru bon de défendre le mythe de la France toute entière résistante derrière son chef. On sait bien maintenant qu’il n’en était rien. Sans pour autant être pour Hitler ou pour Mussolini la majorité de français pratiquait par facilité une collaboration plus ou moins passive. C’est ce que nous ont montré des films comme « Le chagrin et la pitié » et « Français si vous saviez » interdits pendant des années, au fallacieux prétexte de protéger le moral des troupes. C’est cette vérité que n’acceptent toujours pas ceux qui ne voient pas ce que Macron entend nous faire comprendre lorsqu’il rend un hommage appuyé au grand soldat qu’était Pétain. 
Napoléon aussi. Avec ses cent jours il a su redresser la France pense Emmanuel. On achète les cent jours, mais avec Waterloo à la fin de l’histoire.
En attendant nous devons pouvoir manifester en paix sans que les provocations provoquées par le choix d’une trop forte présence policière nous mettent en danger. Macron ne doit pas nous museler. Ce n’est pas parce qu’il admire, nous a-t-il confié, les despotes éclairés du siècle des lumières, qu’à l’imitation des villages Potemkine de Catherine de Russie, il pourra gouverner avec un peuple Potemkine.
  

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