Nouveau gouvernement, dissolution, élection législative, démission, destitution et présidentielle, on ne sait plus quoi penser. Ce qui est sûr c’est que la vie du pays dépend du seul président de la République. On le savait depuis la prise de pouvoir de de Gaulle mais les cafouillages se sont aggravés avec la prise de fonction solitaire et autoritaire de Macron. Il ne doit de compte à personne et n’est responsable devant aucune assemblée. Il a su profité de toutes les licences que la constitution lui offrait pour ignorer les choix citoyens. A l’initiative de tout il est responsable de tout.
Celui qui aime se comparer aux despotes éclairés du siècle des lumières nous offre généreusement des espaces de liberté comme le « grand débat », immédiatement enterré sans conclusions, ou la synthèse des travaux et réflexions sur la fin de vie, miraculeusement privée de passage à l’assemblée pour causes de crises gouvernementales.
Les crises récentes auront au moins servi à mettre en lumière les limites et les dangers du pouvoir personnel. Nous avons pu en juger pendant la crise de la covid en voyant Macron changer de vérités et de consignes du matin au soir. Malgré ces méthodes de monarque absolu, de nombreux aveugles continuent à proclamer que nous bénéficions toujours d’un régime démocratique grâce à la constitution et aux institutions de la cinquième République. Pourtant la meilleure protection que la constitution pourrait nous offrir ce serait de nous mettre à l’abri des caprices d’un pouvoir aussi incohérent qu’imprévisible.
Il est urgent d’en finir avec le pouvoir solitaire que nous avons hérité de la guerre d’Algérie. A l’époque le danger était double, à l’extérieur et à l’intérieur. Si la couverture nucléaire nous protège les menaces sont moindres et nous n’avons plus besoins de pleins pouvoirs.
On peut estimer urgent le départ du président, mais cette précipitation pourrait se révéler risquée en raison de la composition des forces politiques en présence. Demain une élection présidentielle anticipée aurait de fortes chances, le mot est bien mal choisi, de faire triompher la ou le candidat du RN. C’est sans doute un risque qu’il vaudrait mieux éviter, mais le vrai problème, on l’a bien vu, ne dépend pas de la personnalité du candidat, mais est directement lié aux prérogatives de la fonction.
Il est temps de rétablir le rôle de la présidence à la représentation et l’arbitrage. Macron n’est pas le premier à avoir abusé des facilités que permettait la constitution, Mitterrand et Hollande, officiellement à gauche ne s’en sont pas privés. Dans la période insensée que nous traversons il serait judicieux de préserver l’avenir de la démocratie, en supprimant le risque monarchique et dictatorial, en limitant dès maintenant les prérogatives présidentielles.Il suffirait de procéder à une modification de la constitution, procédure déjà utilisée par d’autres présidents.
Cette mesure de sauvegarde de la démocratie pourrait sans doute s’appliquer avant la prochaine élection présidentielle. Il suffirait d’une modification de la constitution. Ce serait la seule garantie pour qu’une fois de plus, nous ne nous satisfaisions pas d’élire démocratiquement un futur tyran. Les prochains candidats devraient accepter cette limitation du pouvoir présidentiel. La mise au point de la nouvelle constitution devrait suivre cette élection. Un gouvernement provisoire devrait mettre en place les mesures urgentes préparées par l’organisation du nouvel élu.
Cette proposition pourrait être portée par une campagne pour référendum. Une pétition nationale devrait forcer Macron à initier la modification de la constitution portant sur le rôle et les pouvoirs du Président de la République.
Billet de blog 11 octobre 2025
Pendant que Macron s'enferme dans son pouvoir sans limite la démocratie se meurt
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