Les partis dits de gouvernement se sont mis d'accord pour se réserver le temps d'antenne à l'occasion de la campagne pour l'élection présidenielle . En contradiction avec le principe d'égalité ils le font dépendre du nombre d'élus de chaque formation . Ce n'est ni plus ni moins que le retour au suffrage sensitaire , basé non plus sur la fortune des candidats , mais sur leur musculature . C'est une forme d'intimidation . J'ignore quelles sont les règles qui régissent les émissions consacrées aux différentes élections primaires , mais je crains que ces dernières ne contribuent à déséquilibrer encore un peu plus l'accès des petites formations aux télévisions .
La seule primaire de la droite et du centre vient d'occuper les chaînes généralistes et d'information dans des proportions que les petits partis politiques auront bien du mal à égaler . Pourtant un Mélenchon ou un Poutou ont autant de choses à dire qu'un Macron ou un Fillon , et ils devraient bénéficier du même temps d'antenne , d'autant plus qu'ils ne disposent pas des mêmes moyens financiers pour mener une campagne parallèle . Le rôle de l'état n'est-il pas de veiller à l'égalité des chances ?
Une autre question mérite une réponse claire , qui devra payer les heures de télévision consacrées sur les chaînes publiques à ces primaires qui relèvent du secteur privé ? A l'évidence ce sont les partis qui devraient les financer , et pas avec des deniers publics . Le CSA devrait y veiller en même temps qu'à la répartition des temps d'antenne . Cette surveillance devrait s'étendre à l'ensemble des programmes qui sont les principaux vecteurs de la pensée dominante . Les chaînes publiques , soumises à un carnet des charges qui leur impose le respect du pluralisme , devraient mettre un terme au cumul de présence à l'écran d'une mafia de producteurs et d'animateurs qui accaparent le temps d'antenne . Un seul exemple sur France 2 Laurent Ruquier occupe l'écran entre cinq et six heures le samedi soir et le dimanche après-midi .