La Cour des comptes, le Conseil d’orientation des retraites et le Medef, par le voix de leurs présidents se sont groupés pour secourir Macron et le nouveau gouvernement provisoire dans leur chasse à l’économie. Ces lâches accomplis se sont précipités sur les retraités en qui ils pensent trouver la proie rêvée. Les retraités, bien souvent privés de leur environnement professionnel, sont sensés fragilisés et représentent une catégorie rêvée pour ces prédateurs sociaux. Ces salopards pensent avoir trouvé la faille miraculeuse dans la permanence de l’abattement de 10% des sommes perçues sur leurs retraites comme c’était le cas pour leurs salaires. Patrick Martin du Medef a cru bon d’ironiser en dénonçant le fait que cette réduction d’impôt se justifiait pour compenser les frais professionnels des salariés. Pour ce grand seigneur, d’une autre époque, il s’agit d’une aberration qu’il est temps de supprimer, pour la bonne raison qu’ils ne travaillent plus.
Au contraire il y a de nombreuses raisons pour la maintenir. La première est que, pour pratiquement la majorité des salariés, les montants des sommes perçues comme retraites sont très inférieurs à ceux touchés en période active. Pour des raisons évidentes, liées à l’âge, les frais qu’ils ont alors à assumer sont supérieurs à ceux des actifs supposés en bonne santé. Exemple évident les sommes dépensées pour les soins de santé par exemple, qui se trouvent en augmentation constante, avec des remboursements sans cesse diminués. En même temps, comme dit l’autre, les retraites n’ont jamais, depuis plus de vingt ans, rattrapé le montant de l’inflation.
Autre pratique mensongère, les économistes de boutique prétendent, à l’appui de calculs trompeurs, que les retraités ont des moyens financiers supérieurs à ceux des salariés. Pour une première manipulation on recourt à des moyennes. Il est facile de comparer la moyenne de l’ensemble des retraites versées à celle des salaires payés, et on en conclut que les retraités sont les mieux traités. C’est malhonnête, car comme ma grand-mère me le répétait sans cesse, on ne peut comparer que ce qui est comparable. Pourtant les gouvernements successifs passent leur temps à confondre les mesures catégorielles avec les mesures d’ensemble. Pour l’Education Nationale par exemple, ce gouvernement, après d’autres, décide une hausse des salaires de début de carrière, dans l’espoir de rendre la profession plus attrayante, en ignorant les autres catégories. On mélange l’ensemble et on se vante d’être venu au secours d’enseignants parmi les plus défavorisés de l’UE. On utilise la même méthode pour les retraites. L’honnêteté première serait de comparer par exemple la pension d’une secrétaire retraitée au salaire d’une secrétaire de même échelon proche de la retraite. Cet exercice mettra en évidence la diminution du pouvoir d’achat de la retraitée contrairement à ce que prétendent les menteurs. La seule vérité réside dans le fait qu’un petit nombre de retraités propriétaires de leur logement sont dispensés de loyer mais c’est le résultat d’un choix personnel indépendant de la catégorie sociale.
Il appartient aux organisations de gauche et aux syndicats de défendre solidairement les salariés et les retraités qui sont confrontés aux mêmes difficultés et qui doivent restés unis contre leur adversaire commun.
Billet de blog 13 janvier 2025
Chasse aux retraités
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