Pauvre gauche, trahie par ceux qui prétendent la sauver

Pendant des années on estimait que la France avait la droite la plus bête du monde, aujourd’hui la gauche s’épuise à la concurrencer sur ce tableau de déshonneur. Les champions de cette imbécile et mortelle lutte entre formations alliées au sein de la NUPES, Mélenchon pour LFI et Roussel pour le PC ne cessent  de s’affronter. Ils sont passés de la Lutte de classes à la Lutte pour les places et c’est Macron qui en  profite. Alors qu’ils devraient épauler les syndicats unis contre le projet sur les retraites, leur rivalité nuit à l’unanimité. Il n’y aura pas de palmarès, ils sont aussi coupables l’un que l’autre et devront assumer les conséquences de leur commune démesure. 
Mélenchon d’abord parce qu’il y a longtemps qu’il mène le jeu ambigu de socialiste discipliné soucieux de sa carrière, sous la férule de Mitterrand et de Jospin. Touché par la grâce révolutionnaire il forme tour à tour le Parti de Gauche et La France Insoumise. Avant le commencement de sa campagne électorale il n’hésite pas à sacrifier l’urgence d’une sixième République, de peur que cette lutte ne gène la course pour l’Elysée. Il saura vouer son organisation au service de son ambition présidentielle en oubliant l’absolue nécessité de l’exemplarité démocratique. La mise en place du nouvel organigramme de son parti s’est déroulée sans en tenir compte. Il a réussi à placer des petits toutous de service comme l’inénarrable Louis Boyard. Il est temps que Mélenchon quitte la scène si il continue à prétendre aider la Gauche, qu’il aurait pu servir efficacement en limitant ses prétentions.
Sans doute moins calculateur Roussel s’est surtout révélé à l’occasion de son inutile et ridicule campagne présidentielle avec en vedettes le Rousselement et l’Apéroussel.  Non content d’avoir un peu trop vite pris position en faveur de la police en ignorant que le plus important est dans l’utilisation que le pouvoir en fait.,Il a aussi suivi les libéraux sur leur misérable contresens autour du « droit à la paresse » de Lafargue qui est une critique sans appel de ce qui deviendra le capitalisme. 
Sa dernière trouvaille est de vouloir reconstituer le Front Populaire avec les derniers dinosaures du PS comme Cazeneuve ex ministre de l’intérieur et premier ministre de Hollande, ceux là mêmes qui nous ont trahis  chaque fois qu’ils ont exercé le pouvoir. Roussel devrait réviser son livre d’histoire et réfléchir au fait que les réformes mises en mouvement par les accords Matignon au début de l’été 36 ont été freinées par Blum à la mi-janvier 37 avant de subir leur effacement progressif. En communiste il devrait ne pas oublier que ce dont nous avons besoin durablement pour effacer la  quasi dictature de Macron  c’est d’un programme anticapitaliste  rendu possible par les changement d’institution . Ce n’est certainement pas celui qu’accepteraient ses alliés socialistes libéraux qui par leur abstention ont permis à Sarkozy de fouler aux pieds le résultat du référendum sur l’Europe. Rien de bon pour nous ne peut sortir de cette union factice.