La dernière religion de Macron

On connait la complaisance coupable que Macron réserve aux grandes religions, mais elle ne suffit pas à ce personnage instable, toujours en mal de révélations d’une improbable transcendance. Ce ne sont pas les convictions qui lu auront manquées; de gauche, de droite, de libéral à interventionniste, de pacifique à guerrier, de défenseur de la planète à destructeur de forêt (pour Notre Dame par exemple). Pour lui la vérité du soir se trouve souvent opposée à celle du matin.
Comme par hasard ne voila-t-il pas qu’il succombe à la religion du sport. Le nouveau converti aurait pu envisager de demander au futur gouvernement, dont il recule à plaisir la nomination, de prévoir une revalorisation du budget alloué au sport. Non il a choisi de déclarer la date miraculeuse du 14 septembre, journée à la gloire de nos athlètes qui vont de sa main recevoir le saint crème, comme fête du sport. Il ne pouvait pas laisser passer une aussi belle occasion d’inscrire son nom au calendrier.
Saint Macron piège à cons. C’est bien comme ça que nous sommes traités à force de retournements et de procrastinations. 
Pour les gauches il est grand temps de se réveiller. Il n’y a pas eu et il n’y aura pas de sauveur suprême. Ni  Mélenchon, ni Roussel, ni Tartempion. La prochaine campagne présidentielle devrait associer le changement d’institution, et de façon indissociable la fin du pouvoir  présidentiel dont nous subissons les chaînes aujourd’hui encore un peu plus qu’avec les prédécesseurs de Macron. Mettre un terme définitif aux ambitions personnelles servirait efficacement à resserrer les liens entre les organisations.