Arnaud Montebourg s'obstine à croire en la croissance qui dispensera le plein emploi pour tous . Il se place dans la continuité de Ségolène Royal , qui comme Bécassine , vantait la valeur travail . C'est facile de parler comme ça quand on exerce une activité attrayante , enrichissante et peu pénible , mais comment peut on parler de valeur lorsque les salariés se tuent à des tâches dangereuses , pénibles et répétitives pour des salaires de misère ? C'est malheureusement le cas pour une grande partie des travailleurs . Leur promettre la croissance comme avenir radieux est une double hypocrisie car elle ne sera ni souriante ni assurée . Il y a plus de vingt ans Albert Jacquard affirmait que " sur notre Terre limitée , toute croissance rencontre rapidement son asymptote ." C'est à dire qu'elle ne sera pas éternelle et qu'il est irresponsable de prévoir une politique de l'emploi sur elle .
Les développements de la mécanisation hier , et de la robotisation aujourd'hui ne cessent de détruire des emplois . Comme dans la majorité des cas ce sont des emplois répétitifs , peu qualifiès , dangereux , on devrait se féliciter de cette évolution . Malheureusement ce ne sont pas les hommes qui en profitent sous la forme de diminution du temps de travail comme le voudrait la plus élémentaire des logiques . Tous les bénéfices vont au Capital et aux actionnaires . Dans le cas où ce sont les acheteurs qui se réjouissent de voir les prix baisser il est du devoir des responsables politiques de leur expliquer que cette baisse des prix a un coût social très élevé et qui finit par se retourner contre eux . Je peux me féliciter à tort de payer un téléviseur moins cher parce qu'il a été fabriqué par des robots , mais je ne dois pas oublier qu'en compensation je devrais cotiser plus pour l'assurance chômage par exemple . La solution avancée par Benoit Hamon sous la forme d'un revenu universel a le défaut d'être à la charge des finances publiques alors qu'elle devrait être assurée par ceux qui profitent de ces évolutions technologiques .
La solution pour que l'état , c'est à dire la collectivité toute entière , puisse garder les moyens d'assurer tous les besoins des services publics comme l'enseignement , la santé , le logement , la sécutité , la paix etc , etc , c'est de prélever pour les machines et les robots les charges et les impôts dont les salariés remplacés se seraient acquités . C'est aux bénéficiaires d'assurer les devoirs liés à la fabrication et à la vente de leur produit .