Le pourcentage d’abstentions pour les élections départementales et régionales prouve que les électeurs n’ont majoritairement plus aucune confiance dans nos institutions et accessoirement dans celles et ceux qui sont censés les représenter . A gauche les tournants et trahisons des Mitterrand , Jospin et Hollande ont laissé des traces indestructibles . Le dernier président (Macron) n’avait lui-même été élu qu’avec seulement 43,6% des inscrits . En dépit de ce score médiocre , qui aurait dû l’inciter à beaucoup de modestie et de prudence , il n’a pas hésité à faire voter , sans vrais débats , des mesures antisociales en vue de privilégier les intérêts privés au dépens du bien public . Sa conduite autoritaire et solitaire de la crise sanitaire , économique et sociale à grands coups de mensonges , de revirements , de reniements et de décisions arbitraires et contradictoires marqueront le dramatique terme d’une cinquième république plus despotique qu’éclairée .
Faute de perspectives rapprochées d’un changement d’institutions en faveur d’un rétablissement de la démocratie la prochaine élection présidentielle verrait un président élu avec moins de 30% des électeurs inscrits . Sans un changement d’attitude des responsable de ceux qui prétendent représenter la gauche c’est ce qui arrivera si chacun se présente à cette élection sans réfléchir comme pour un concours de miss France , chacun de son côté . Alors que les Français viennent de démontrer le peu de crédit qu’ils accordent aux politiques ce n’est vraiment pas le moment de faire preuve d’irresponsabilité , d’arrivisme et surtout d’inconscience en prenant le risque insensé d’une candidature personnelle .
Sauf à être aveugles ou inconscients nous savons dès maintenant que la multiplication des candidatures à
Gauche serait le meilleur moyen de l’enterrer pour longtemps .
La droite et les médias se complaisent à nous dépeindre des « gauches irréconciliables » en s’appuyant stupidement sur le gouffre qui sépare un Mélenchon , de gauche , et un Vals ,en équilibre sur un âne entre l’Espagne et la France , dont ce que l’on sait de lui c’est qu’il na jamais choisi la gauche à l’heure des choix décisifs . Ce prétendu fossé n’existe pas entre les partis et les organisation qui se réclament d’une gauche authentique , anticapitaliste , écologique et humaniste . Si les résidus de la sociale démocratie n’en font plus partie , cette gauche de combat devrait suffire à entraîner tous ceux qui se retrouvent dans les exigences communes dont La France Insoumise présente les points de convergence dans « Pour une France indépendante » . Il s’agit entre autres de La France Insoumise , du Parti Communiste Français , du Manifeste du Temps des Communs ,du collectif Plus Jamais ça ( CGT, Solidaires , FSU, Greenpeace , Oxfam , etc ) et de nombreux Gilets Jaunes ( je pense que le NPA pourrait aussi s’y joindre ) . Tous dénoncent la dictature du profit , l’ensemble des traités et organisations qui défendent la seule liberté du commerce au dépens de la continuité de la vie sur terre et de notre existence , et primordialement le rétablissement de la démocratie , chez nous en changeant de constitution , et en créant une véritable démocratie européenne . Tous réclament le retour à une existence normale , dans laquelle nous pourrons choisir démocratiquement nos modes de vie et de travail dans un périmètre à notre échelle , en bonne entente avec nos voisins . Cette somme de correspondances ne doit surtout pas se concrétiser par la victoire d’un camp sur les autres mais à l’engagement de lutter unis pour la victoire de tous . Ce qui est possible sur le papier devrait l’être dans la vie à condition de préférer cette vie à la mort des appareils .
Ces espérances devraient se traduire concrètement par une candidature commune à la future présidentielle . Je pense qu’il serait prématuré de vouloir présenter un programme commun mais simplement un accord sur des lignes de force politiques reconnues par tous . En effet la perspective d’un indispensable et radical changement d’institutions exige de laisser une vraie liberté de choix aux futurs responsables , que rien ne désigne aujourd‘hui .
Il ne faut pas que la désignation de ce candidat soit le résultat d’une compétition de muscles entre les organisations au nom d’une prétendue hégémonie , basée sur des sondages incertains et douteux ; et encore moins un problème de personne ; ni dieu , ni césar , ni tribun . L’historienne Ludivine Bantigny propose de tirer au sort le ou la candidate commune parmi ceux qui auront été choisis au préalable par chaque organisation , ce qui écarte à priori tout désastreux problème d’égo ou toute éventuelle manipulation .
Ce candidat pourrait avancer un programme provisoire de gouvernement qui porterait prioritairement le renouvellement démocratique des institutions et sur le nécessaire rétablissement de la situation économique et sociale au secours immédiat de ceux qui en ont le plus besoin ; les services publics indispensables de la santé , de l’éducation , du logement , de la culture , de tous les précaires et de la protection de la nature et de l’environnement et de tous les organismes dont la vocation n’est pas le seul profit . Cette liste n’est qu’une ébauche .
Un dernier souhait serait de porter à la discussion la proposition de Bernard Friot de « salaire universel » . Pour en juger il suffit d’imaginer comment nous pourrions dominer les difficultés présentes avec cette assurance matérielle qui nous mettrait à l’abri des crises à venir . C’est aussi une mesure de gauche qui prive le Capital d’avoir prise sur nos vies en dissociant le salaire de l’emploi .