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Billet de blog 24 février 2020

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Démocratie

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au salon de l’agriculture une visiteuse interpelle Macron sur les conditions actuelles des retraites . Le président lui répond qu’il a bien assez de mal à s’occuper de l’avenir et qu’il ne peut en plus gérer le passé . On doit donc comprendre que les problèmes de retraites d’aujourd’hui ne seront pas réglés ; et tant pis pour ceux qui perçoivent des pensions de misère . Ce qui l’intéresse ce sont les retraites pour 15 à 20 ans . Du projet initial il ne reste presque rien . Ces prochaines retraites ne seront plus universelles mais elle seront à points sans aucune précision sur la valeur du point en question . L’important c’est de mettre en place un système compatible avec celui des fonds de pensions . Pour faire avaler la pilule le disciple des pères jésuites la pare de toutes les vertus , elle sera plus juste , plus équitable et tout le monde sera gagnant .
Partis d’opposition et syndicats ont réfuté toutes ces contrevérités avec précision mais le président veut aller vite . Il sent bien qu’il a une majorité de carton pâte , des projets qui ne tiennent pas debout , une Europe qui ne le regarde plus avec les yeux de Chimène et que le seul moyen de s’en sortir c’est d’entraîner ses électeurs dans une course folle . Seul le mouvement peut masquer son incapacité et son refus de résoudre les difficultés présentes . Tant pis pour ceux qui ne le suivront pas dans cette fuite en avant ; de tout façon ils ne sont rien .
Comme il est pressé , comme ses commanditaires exigent qu’il fasse table rase des quelques acquis qui nous restent et qu’il ne peut pas compter sur un peuple appauvri et méprisé , il ne lui reste plus qu’à avoir recours à la manière forte que lui autorise la constitution : ordonnances , 49,3 et garde prétorienne ( police , CRS et gendarmerie ) . Là le respect de la démocratie cède la place l’autoritarisme , à l’arbitraire et à la contrainte . La macronerie se défend : le président a été élu pour appliquer son programme , il est dans son droit . Certes il y avait la réforme des retraites dans son programme mais dans l’esprit des électeurs c’était pour l’améliorer et non pour la ravager .
C’est une fois de plus l’occasion de rappeler les conditions de l’arrivée au pouvoir du citoyen Macron .
Le président a été élu par seulement 42,05% des électeurs inscrits et il dispose d’une majorité de 420 parlementaires élus (LAREM et MODEM) , représentants 72,8% de députés pour 18,8% d’électeurs inscrits . On constate que la représentation nationale ne correspond en rien à la réalité sociale et politique de notre peuple . Il est grand temps de nous débarrasser de cette constitution , mise au point pendant la guerre d’Algérie , pour donner pleins pouvoirs à de Gaulle . Grâce à ces institutions le chef de l’état français dispose de pouvoirs aussi étendus que ceux des dictateurs en exercice et nous pouvons affirmer que nous sommes sous la botte d’un régime autoritaire .
Quelle que soit l’issue de cette bataille pour la sauvegarde de notre régime de retraite Macron devrait se douter qu’il ne lui reste plus qu’un peu plus de deux ans pour gouverner en solitaire et qu’un nouveau régime s’empressera de reconstruire en mieux ce qu’il aura démoli . En attendant , pour la satisfaction de son égo , il pourrait tenter de mener de timides négociations pour la sauvegarde du climat ou pour entreprendre de rendre un peu plus démocratique le fonctionnement des institutions européennes , sa modestie dût elle en souffrir .

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