Je n'ai ni la prétention ni tous les élèments pour analyser dans ce court billet le parcours de la révolution cubaine . Ce dont je suis sûr c'est que je l'ai d'abord salué comme un exemple et que j'ai ensuite regretté la rupture avec Guevara . Je donnais et continue de donner raison au Che qui pensait que la révolution dans un seul pays était impossible . L'effondrement de tous les régimes prétendus communistes lui en ont fourni la preuve à postériori . Les blocus imposés par les USA et leurs alliés sont également responsables de la dérive autoritaire du régime castriste , ainsi que l'exemple du grand frère soviètique . Je sais que la violence du capitalisme et de ses dérivés peut entraîner dans les pays en soulèvement des réactions de repli et de restriction des libertés , mais que ce n'est pas fatal . Il ne peut y avoir de révolution sans démocratie . Pour la simple raison que la révolution c'est la victoire du peuple qui est aussi la définition de la démocratie . Je suis un indécrottable optimiste et bien que vieux je crois encore à une révolution pacifique et démocratique . Et c'est pourquoi je pense que l'hommage le plus politique que nous puissions faire aux cendres de Fidel Castro sera de juger son action avec autant de respect que de sévérité .
C'est de la même manière que nous devons apprécier la candidature de Mélenchon . Il continue à se mettre en avant et à chercher à rallier les organisations de gauche à sa personne . Le spectacle écoeurant que viennent de nous donner les primaires de la droite devrait suffire à refuser de rentrer dans le jeu mortel de cette élection présidentielle . Elle ne se propose que de faire sortir du chapeau électoral la femme ou l'homme providentiel qui nous conduira au fond du gouffre . Ce que l'on peut retenir de la leçon cubaine c'est que tout pouvoir personnel conduit à l'échec . Je sais bien que Mélenchon ne se rêve pas en Castro mais il ne cesse de se conduire en chef . Je n'accepte pas l'excuse du respect des institutions , qui personnalisent l'élection présidentielle , de la part d'un homme qui prétend par ailleurs favoriser l'avènement de la sixième république . Et je suis d'autant plus inquiet que ce que je connais de son programme ne nous fait envisager la mise en place de l'assemblée constituante qu'au plus tôt dix- huit mois après la prise de pouvoir . C'est repousser bien loin la nouvelle constitution qui devrait rétablir la démocratie . Si l'on en croit les experts en politique qui proclament que tout nouveau pouvoir doit faire les réformes promises au cours de la première année nous pouvons craindre le pire et remettre nos rêves dans la poche .