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Billet de blog 27 janvier 2022

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Pour l'unité d'une gauche authentique mais sans Mélenchon comme candidat

Mélenchon a un trop lourd passif de trahison socialiste et d'ambition professionnelle pour faire l'unité de programme de gauche.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

     Depuis plus de soixante nous subissons un régime de semi dictature larvée. Ce n’est pas parce que les libertés collectives et individuelles sont à peu près respectées que nous sommes gouvernés démocratiquement, c’est-à-dire selon la volonté du peuple clairement exprimée. La seule chose qui nous est demandée consiste à déléguer la totalité de nos pouvoirs une fois tous les cinq ans à une personne qui en dispose à sa volonté sans partage et sans avoir à se justifier. Il nous reste à récolter ce que nous avons semé. A savoir aujourd’hui cinq années d’Ubu Macron qui arrivent à leur terme. Allons nous recommencer la même comédie: remplacer une espèce de tyran par un autre? 
    
      Le plus important c’est le rétablissement de la démocratie qui nous a manqué au niveau national et européen. Ce pourrait être le rôle d’une assemblée constituante qui préparerait par exemple une sixième république. Ce projet se trouvait déjà dans les intentions de Mélenchon en 2017 mais peu de temps avant le début de la campagne le candidat a décidé de le mettre en veilleuse  pour ne pas interférer avec le reste de son programme. Cette fois-ci ce changement vital n’est pas oublié mais au dire de Mélenchon sa réalisation prendra à peu près le temps de son mandat. C’est un peu gros « laissez moi faire je m’occupe du changement pour mon successeur ». Face à cette sage lenteur il aura fallu seulement un peu plus de quatre mois pour installer la cinquième république. Mélenchon envisage de prendre son temps alors qu’il y a urgence.

      Nous sommes prisonniers de la constitution qui nous oblige à candidature solitaire pour exercer un pouvoir personnel. C’est ce que nous ne voulons plus. Le moyen de détourner cette obligation c’est de commencer par établir un plan de reconstruction de tout ce que les précédents pouvoirs ont détruit en réunissant les propositions convergentes qui existent entre les programmes des organisations de gauche.
C’est-à-dire avec tous ceux pour qui la condition première est la rupture avec le capitalisme. A ce titre le PS et ses satellites m’en paraissent exclus. Ce qui doit prévaloir c’est un programme et une forme de gouvernement provisoires pour parer au plus pressé dans l’attente des nouvelles institutions  Ce sera alors le temps de préparer l’avenir. Le candidat porteur de ces projet représentera l’ensemble de ces organisations et surtout pas sa propre personne. Ce choix devra être indépendant de toute tentation hégémonique ou partisane. 

     Dans ces conditions Jean Luc Mélenchon ne me parait présenter la bonne candidature. Bien entendu c’est un superbe tribun, un excellent orateur qui sait souvent convaincre, mais c’est aussi un homme usé par des années de professionnalisme politique sans résultats. Socialiste en dépit de tous les renoncements, de toutes les trahisons il a attendu trop longtemps pour quitter son parti qui l’aura marqué à jamais. Dans tous ses discours il utilise trop souvent le première personne: « Je ferai , je gouvernerai , je,je etc ». On ne se refait pas par miracle. On aura pu constater depuis la création du Parti de Gauche un sournois mais évident glissement vers une forme de patriotisme franchouillard, partagé aussi par certains dirigeants du PC. On ne peut pas oublier la façon honteuse dont Mélenchon s’est déculotté devant Macron. Il n’en reste pas moins qu’il pourra servir utilement la Gauche à condition que ce ne soit pas la Gauche qui soit à ses ordres.

     Face à la menace incarnée par toutes les droites, aussi dangereuses les unes que les autres, les partis de gauche doivent travailler unis à la défense de l’ensemble des citoyens maltraités, paupérisés, méprisés par les précédents pouvoirs. Sans cette union la seule défense possible sera d’essayer de bloquer le système par une abstention ou un vote massifs. De quel mandats pourrait se revendiquer un Président élu avec 25% des électeurs inscrits.   

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