Chers taxis

Comme j’ai eu personnellement recours aux services des taxis conventionnés par la sécurité sociale je me permets de livrer mon témoignage. 
Contrairement à ce que j’ai pu entendre sur certaines antennes,  j’ai constaté en premier c’est qu’ils sont, en ile de France en nombre très insuffisants. Le personnel des hôpitaux, chargés de délivrer les papiers de prise en charge, passent leur temps à essayer de dissuader les demandeurs en raison de cette pénurie. Je ne pense pas qu’ils soient nombreux à établir le genre de faux papiers facilement dénoncés. En service de chimiothérapie j’ai côtoyé de nombreuses personnes qui n’arrivaient pas à obtenir un taxi agréé. 
Les chauffeurs sont unanimes à signaler les difficultés à obtenir leur agrément. 
Les responsables de la sécurité sociale soucieux d’économie n’hésitent pas à pondre des mesures surréalistes. C’Est-ce qui a conduit un chirurgien très respectueux à me refuser ce transport en taxi le matin d’une opération de hanche qui ne pouvait être pris en charge que pour la sortie de l’hôpital. A l’en croire je pouvais bien m’y rendre en transport public, c’est-à-dire: à pieds en partant de chez moi en marchant douloureusement avec deux béquilles et un sac de voyage et successivement en bus, RER, métro avec correspondance en grande station, bus de nouveau et une dernière marche pour l’hôpital. Un parfait exercice préopératoire! Je n’avais pas par bonheur choisi ce chirurgien. Moralité je suis allé en consultation une fois de plus, au frais de la sécurité sociale, chez ma généraliste pour obtenir le précieux document. Le parcours du combattant que je viens de décrire c’est celui de nombreux patients qui ne trouvent pas de taxis disponibles.
Les juges suprêmes sont forcés de reconnaître que si le nombre de transports en taxis a beaucoup augmenté c’est en raison du remplacement des hospitalisations par la médecine ambulatoire, pratique très économique pour la sécurité sociale, et bénéfique pour ceux qui redoutent l’enfermement en hôpital. 
 J’ai constaté que les hôpitaux vous font payer le jour de sortie comme un jour entier et réalisent ainsi des bénéfices modestes. Je voudrais savoir si ils ne pratiquent pas la même facturation pour les journées d’hôpital de 1300 à 1700 euros par jour. 
Il y a beaucoup à reprocher sur la gestion des hôpitaux, particulièrement sur la tarification à l’acte, et une fois de plus le gouvernement détourne les responsabilités sur un problème minime qui pêche plus par ses insuffisances que par ses prétendus abus.