Merci à Sophie Binet qui ne tombe pas dans l’éternelle et injustifiée séparation entre le domaine syndical et le domaine politique. Depuis des décennies la majorité des conflits dits sociaux nécessitaient des réponses politiques. Salaires, retraites, temps de travail, santé, éducation et services publics dépendent de choix gouvernementaux. Certains désaccords peuvent se régler en interne entre patronat et syndicat mais ce n’est plus le cas dès que qu’il s’agit de questions relatives aux activités d’ensemble des citoyens.
Il est évident que la composition du futur gouvernement regarde autant les syndicats que les organisations politiques. Dans la présente attente Sophie Binet est parfaitement dans son rôle lorsqu’elle soutient les propositions du programme du NFP, et la candidature qui les porte. C’est aussi le devoir de tous les syndicats qui prétendent défendre les travailleurs.
Ancien délégué syndical CGT, retraité depuis plus de vingt ans, je me dois de participer à la manifestation du 7 septembre. La vie ne s’arrête pas plus dans la vieillesse que pendant les JO. Bien au contraire la portée internationale de cet événement sportif justifiera pleinement ce rassemblement. Ce sera la preuve de la vigueur du mouvement syndical français qui en revêtirait un caractère exemplaire. Si certains craignent de paraître obéir à une injonction de Mélenchon, ils ne seront rassurés que par le nombre. C'est le poids de la multitude qui comptera.
Pour la suite je voudrais ajouter une réflexion personnelle basée sur l’expérience de nombreux échecs qui auraient pu être évités ou minimisés. Il s’agit de le stratégie d’une journée de grève une fois par semaine qui peut se révéler démobilisatrice. Ce rythme permet au patronat et à l’état de mieux se défendre en s’y adaptant alors que les grévistes paient le prix fort. Les syndicats pourraient aussi en finir avec la nécessité d’une grève sacrificielle, inspirées par les religions capitalistes. Il ne faut plus accepter de devoir payer pour se défendre. On prendre l’habitude de manifester pour se faire entendre en fin de semaine. La grève ne doit pas servir de moyen de communication mais c’est une arme pour gagner. Dans cette perspective il faut avoir recours à la grève reconductible pour bloquer l’économie.