Nos rues sont désertes , les boutiques sont fermées , il n’y a plus de vie en apparence . Détrompons nous nos gouvernants et leurs employeurs s’occupent de nous en sourdine .
Ma pauvre grand’mère née en 1810 , elle qui croyait en son médecin de famille , si elle vivait encore , serait stupéfaite de découvrir que le seul moyen de lutter contre un malheureux petit virus serait de rester chez nous . En matière de prévention nous voilà revenus au moyen-âge , quand les lépreux devaient porter une clochette , surprise . En réalité , selon de nombreux témoignages , c’est nous qui sommes passés à côté de lui pour d’obscures raisons pécuniaires . En conséquence nous somme démunis des premiers moyens de protection que sont les masques et les antiseptiques , d’autant plus que leur fabrication a bien entendu été délocalisée . Pour mémoire nous avons entendu en janvier la ministre de la santé évoquer une épidémie qu’elle avait étrangement qualifiée de pas dangereuse mais d’inquiétante . Le recours à cette forme d’oxymore n’a gêné personne à l’époque et aujourd’hui’ le salut est dans le seul enfermement .
Les autorités ont hésité . Il faut dire qu’il y avait les élections municipales . En contradiction avec l’option de prudence affirmée Macron a décidé d’en maintenir le premier tour avec les risques dont nous commençons à mesurer maintenant les conséquences .
Alors que la médecine s’est révélée impuissante à venir à bout de la maladie , il ne restait plus que la solution du confinement . L’homme redevenait un loup pour l’homme , le voisin un ennemi potentiel . Dans nos sociétés de totale dépendance des uns aux autres ce n’est pas évident . On fait appel à la cavalerie avec son cortège de force brutale . Comme cette mesure n’est pas facilement applicable on ne cherche pas à convaincre et on s’en tient aux bonnes vielles recettes de menaces et de répression . Quand on peut avoir une idée de ce qui peut se passer sous le képi d’un membre des forces de l’ordre ( plus de 50% des gendarmes ont voté pour le Pen ) il vaut mieux se méfier . Comme souvent la brutalité s’accompagne de la bêtise . L’ ausweis que nous devons présenter pour la moindre sortie devient de plus en plus compliqué , mais il n’est même pas venu à l’esprit des imbéciles qui l’ont exigé que le moins malin d’entre nous pourrait en faire plusieurs dans la même journée .
Il faudra que l’on m’explique quelle dangerosité peut représenter un promeneur solitaire sur une route de campagne déserte alors que le président lui-même , avec le personnel indispensable , se déplace pour la mise en place ( un peu fastidieuse ) d’un hôpital de campagne . Le souci de paraître lui fait oublier le devoir d’exemplarité . Il ne reste plus qu’à espérer qu’après l’épisode de sauvagerie policière , Macron décidera et pourra contenir ses troupes .
Au lieu de reconnaître que la médecine n’est pas toujours une science exacte ; que la vérité d’hier n’est plus la vérité d’aujourd’hui qui ne sera plus celle de demain , une armada de spécialistes de tous poils nous rabâchent à longueur d’antennes que nous devons rester prisonniers chez nous quoiqu’il puisse nous en coûter . En vérité pour masquer leur impuissance . L’obligation de confinement me rappelle l’époque où les églises préconisaient l’abstinence comme unique moyen de contraception . Celui qui ne fait rien ne risque rien disait Monsieur de la Palisse . Hier même les curés n’y arrivaient souvent pas . Comment est-il possible de ne rien faire aujourd’hui .
Je ne refuse pas les mesures de précautions , à la condition qu’elles soient appliquées avec discernement et logique . Ce n’est pas le cas pour la bonne raison qu’il faut vivre aussi .
Et c’est alors qu’entre en scène l’hypocrisie et l’incohérence de ce pouvoir . Nous sommes rendus à un point où pour survivre il nous faut produire et consommer sans interruption . Il est aisé de décréter la fermeture des établissements scolaires et universitaires mais ce n’est pas le cas pour les activités indispensables . Alors que nous n’avons pas les équipements pour protéger les personnes qui travaillent pour ces métiers on temporise quand on ne ferme pas les yeux . Au nom de la défense de notre économie on ne va pas se contenter de garder en activité les secteurs indispensables mais aussi ceux dont l’arrêt entrainerait des pertes financières . Alors que la fabrication de voitures peut cesser pendant quelques temps sans vraiment manquer , il ne faut pas que les actionnaires risquent de pâtir d’une chute en bourse . Alors que Macron avait pu un instant nous tromper en annonçant des mesures de rattrapage financiers des mises en chômage et d’interruptions involontaires de travail , il se rattrape et met bas le masque avec ses dernières trouvailles . En violation des réglementations en matière de temps de travail et de congés il décide de porter à soixante heures le temps maximum et de permettre aux patrons de mettre en vacances les salariés touchés par le chômage forcé . Ce sera donc à nous de payer les erreurs de nos dirigeant sur la politique de santé . Comme ses glorieux prédécesseurs Pinochet et Thatcher , notre président profite opportunément de la crise qui se présente , pour réduire un peu plus les libertés publiques et assujettir encore les salariés au marché .