Cette nuit, à minuit heure française, un homme de 48 ans va mourir dans une prison texane. Il a crié son innocence depuis sa condamnation à mort en 1995. Absence de preuves, pas de témoins directs, et instruction à charge, cela fait beaucoup, mais de plus, cerise sur le gâteau immonde de la peine de mort, le refus incompréhensible d'effectuer des tests ADN que Hank Skinner demande depuis longtemps. Entre temps, il a épousé une française, abolitionniste de longue date qui se sera battue jusqu'à la dernière minute. Manifestement Hank Skinner est sans doute innocent, mais au-delà de cet aspect humain insupportable, sa mort prochaine ce soir posera une fois de plus le problème de la peine de mort aux USA, et en particulier au Texas, l'Etat qui tue le plus dans ce pays. L'état qui, hélas, donna W.,demeure sur une autre planète, celle de la vengeance d'Etat, son gouverneur est connu pour cela et la justifie, qui a tué doit être tué, peu importe si personne n'est certain de la culpabilité d'un homme. Plus d'une fois depuis que les tests ADN sont pratiqués, des innocents sont sortis du couloir de la mort. La peine de mort est une pratique barbare d'un autre âge, que l'on tue un coupable ou un innocent. Depuis trente ans l'abolition signée Badinter n'a pas provoqué une montée des crimes et les Etats américains qui la conservent encore ne sont pas moins frappés par la délinquance que les autres. Ce mercredi à minuit, le Texas sera encore un peu plus indigne, un peu moins civilisé, et c'est pourquoi l'on peut espérer que les parisiens participeront massivement à un rassemblement de protestation devant l'ambassade américaine, place de la Concorde à 17h.
10 Billets
0 Édition
Billet de blog 23 mars 2010