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Billet de blog 5 avril 2013

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Brest Mairie Migrants 40 personnes demandent un logement autre que le couloir de Coallia et se font violemment expulser.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Couloir de l'AFTAM où dorment les demandeurs d'asiles à Brest

Après une courte accalmie le nombre de migrants augmente à nouveau dans le couloir de Coallia. Cette fois ci ils finissent par s'organiser et passer à l'action, médusant les autorités.

40 personnes ont investie la mairie Brest Migrants 5-4-2013

11:00 Un groupe de quarante personnes est actuellement dans la mairie de Brest.

Elles sont dans la partie accueil du public, au rez de chaussée. Composé en grande majorité de migrants demandeurs d'asile, ces gens sont venus dire que ce n'était plus possible de dormir dans les quelques mètres carrés du couloir de Coallia (photo plus haut).

Brest occupation de la mairie par les migrants le 5/4/2013, les autorités parlent

12:30 Ils/elles espèrent que la mairie de Brest demandera fermement à l'état de faire son travail, loger les personnes à la rue qui le demandent.

C'est ce dont est venu s'enquérir une autorité de la ville qui est descendue des étages du pouvoir. Elle aimerait savoir exactement qui est là ?

La question surprend car la préfecture et Coallia doivent bien savoir qui est là, tout le couloir est remonté du port ainsi que ceux de Saint Pierre.

La police est là aussi, sous la forme des RG, qui compte les présent-e-s. Pour savoir combien de logement il faut ?

Les journalistes passent.

Brest Mairie Migrants Expulsion Affichette Non aux matelas

13:30 Une affichette est posée sur l'extérieur de la mairie, avec un texte surréaliste.

Voila donc le rôle des vigiles à l'entrée de la mairie, garder vos bagages et vos... matelas.

Je ne veux pas être mesquin, mais à combien se monte la facture de la boite de sécurité qui fournit des vigiles à la mairie ?

Seront ils/elles là demain ? N'ayant pas vu entrer 40 personnes !

Les gardiens étaient là justement pour empêcher les "étrangers" de venir demander de l'aide à la mairie. A chaque fois qu'une personne demandeuse d'asile s'approchait ils/elles (les vigiles) la repéraient et faisaient de l'intimidation. Il faudrait prouver l'existence d'un trombinoscope qui serait vraiment une honte pour la ville de Brest.

17:30 Tout se passe très vite.

Des policiers aux allures de robots entrent en file indienne et au pas de course dans la mairie. Les chefs les dirigent de la voix pour les poster à quelques endroits stratégiques. Ils forment un cordon pour coincer les migrants et leurs soutiens contre les meubles, effrayant les enfants souvent déjà traumatisés par de semblables expériences dans les pays d'où ils se sont enfuis. Souvent les adultes nous le disent, c'est l'horreur de retrouver ici la violence de l'état.

Les autorités territoriales descendent à nouveau de leurs étages pour dire que quelques familles seront logées et signifier l'expulsion.

La police ne laisse pas une seconde de répit et entre en action. Deux hommes se saisissent d'une personne qu'ils entraînent à l'extérieur très violemment. Ils vont jusqu'à l'écraser sur le sol en s'y mettant à quatre pour lui attacher les mains derrière le dos avec des colliers de serrage. Ils finiront même par le mettre dans un de leurs véhicules pour l'emmener plus tard avec eux.

migrants Brest les affaires jetées après l'expulsion

18:00 Le plus grave est que les migrant-e-s soient laissé-e-s devant la mairie par grand froid.

Une personne enceinte est portée sans trop de ménagement et posée sur le parvis de la mairie, réduite au rang d'objet comme les bagages et les matelas. Les policiers partent sans se préoccuper de son sort et ce sont les migrants eux même qui appelleront le SAMU.

Elle est conduite à l'hôpital.

migrants expulsion mairie Brest enfants dans le froid.

18:30 Après tout ce temps, enfin calmé-e-s de toutes ces émotions.

Un migrant parlant anglais appelle le 115 et indique aux familles les hôtels où elles sont logées pour 3 nuits. Elles seront à l'abri avec un peu d'intimité.

Une conclusion possible de tout ceci est : les services de l'état n'hébergent les personnes migrantes que si ces dernières font preuve de détermination.

Et encore, ce sont des séjours hors de prix en hôtel et pour trois nuits. Certainement pas des hébergements dans nos bâtis de la république, inoccupés et squattés par l'état. Où sont les réquisitions de madame la ministre Cécile Duflot, quasiment promises il y a 6 mois ?

Le soir, le communiqué de presse suivant est écrit par le CASSS-paPIER Brest, Migrants, Communiqué envoyé à la presse

Le soir aussi la mairie adresse un communiqué exclusivement aux élu-e-s, n'y a t'il pas manque de transparence ?

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