
Pas de visite du 4x4 la nuit dernière, mais la peur sera encore là ce soir.
A 9h00 ce matin les migrants sont allés aux nouvelles auprès de Coallia. Le vigile a transmit la demande à la directrice qui est venu leur répondre qu'il n'y avait rien de nouveau. Demain elle a une réunion en préfecture, j'espère qu'elle saura émouvoir le préfet, si c'est possible. Les migrants eux, ont entendu exactement la même phrase la semaine dernière et voient donc avec terreur le film recommencer.
Un couple s'est rendu à la CPAM pour y déposer des dossiers de demande de CMU et se sont entendu dire "Vous n'avez pas besoin de CMU parce que vous n'êtes pas malade", "pourquoi vous tombez malade ?", peut-être que 4 mois dans un couloir favorise l'apparition de maladie !, "Vous n'avez plus qu'à vous soigner avec du paracétamol."
Cet après midi, malgré le soleil, les enfants restaient enfermés dans les tentes. "Mes garçons ne se sont pas levés depuis ce matin" disait une maman en pleurs.
Le monsieur du couple ayant été mal reçu à la CPAM est de plus en plus malade, les 4 mois dans le couloir ont vu apparaître chez lui des migraines. Hier il a fait des examens sanguins, d'où la demande d'AME (Aide Médicale d'Etat) et non pas CMU.
La banderole qui demande d'appeler le Conseil Général (M. Pierre Maille) et la mairie de Brest (M. François Cuillandre) c'est pas par hasard non plus.
Au téléphone un responsable du Conseil Général a répondu que de toute façon à Brest les enfants n'étaient pas en danger dans la rue, l'épisode récent d'agression au 4x4 dit bien le contraire.
Pour la mairie, c'est aussi une réponse au téléphone qui a fortement perturbé les demandeurs d'asile et leurs soutiens. Une association dénommée CASSS-paPIER les aurait pris en charge et de toute façon ils avaient eu des logements, dixit le cabinet du maire. (ndlr : CASSS-paPIER n'est pas une association, juste un collectif de gens qui bénévolement aident les demandeurs d'asile. Site web: Collectif Actions Soutien Solidarité aux personnes Sans Papiers)
La phrase qui revient souvent est "Nous ne voulons rien faire d'illégal, c'est pourquoi nous attendons ici que le gouvernement français, qui a accepté notre demande d'asile, nous accueille le temps qu'il prenne sa décision."