L’analyse consistant à distinguer deux Gauches, ou deux méthodes, irréconciliables a eu son temps. Celui de Jaurès et de Guesde. Elle est désormais banale voire éculée pour ne pas dire fausse.
Le progressisme d’aujourd’hui est éclaté, de façon schématique, entre trois « Gauches ».
Une Gauche radicale, celle de la France Insoumise et de ses proches sympathisants, une Gauche réformiste, celle de l’aile gauche du Parti Socialiste et une troisième Gauche libérale, car bien plus libérale que sociale démocrate comme elle se revendique.
Les deux premières avaient réussi à s’allier au sein du Nouveau Front Populaire et, à la surprise générale, à gagner les élections législatives de juin 2024. Déjà la troisième Gauche, celle de Cazeneuve, Delga, Glucksmann, Guedj,… tordait du bec dans sa détestation de la France Insoumise, détestation partagée avec les Macronistes, la Droite et l’Extrême Droite. Cette Gauche mériterait plutôt l’appellation de « Drauche », tant elle est proche de la Droite.
L’imbroglio parlementaire de ces dernières semaines relatif au budget et aux comptes de la Sécurité Sociale a eu pour effet d’enterrer définitivement le Nouveau Front Populaire version juin 2024. Le Parti Socialiste, manipulé par un petit Normand rusé, a flotté ou plutôt louvoyé pour finir suspendu au dessus du vide. la Gauche radicale s’en est émue puis fâchée. La « Drauche » est restée silencieuse trop heureuse de voir Faure et Vallaud perdus dans leur vertige réformiste.
Récemment, deux de ces Gauches se sont réunies. L’une, lors de la Convention de Cazeneuve à Créteil. L’autre celle de Faure, Tondelier, Castet à Trappes. La « Drauche » d’un côté, la Gauche en deuil du NFP sans la France Insoumise, de l’autre.
Ce sont donc bien trois Gauches qui abordent en ordre plus que dispersé les prochaines échéances. Or ce que l’on nomme le « peuple de Gauche » aspire avant tout à une alliance de toute la Gauche sur un programme clair répondant à ses attentes. Un programme d’abord, un candidat ensuite. Les appareils ne semblant pas devoir prendre ce chemin. Alors ? Peine perdue ? Voie royale ouverte à l’extrême droite ?
C’est un défi qui nous est lancé à nous tous, femmes et aux hommes de Gauche, membres des partis, sympathisants, électeurs ou simplement citoyens. À nous de nous mobiliser pour convaincre ou obliger nos leaders à relever ce défi et prendre un chemin au service du peuple.
C’est bien par l’écriture partagée d’un programme, comme l’a fait la France Insoumise, que la « décantation des Gauches » pour s’opérer. En clair en laissant de côté les partisans irréductibles de cette « Drauche » qui aspire à nous imposer rien moins qu’un vrai faux « néo-macronisme ».