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Billet de blog 12 avril 2011

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La "Communauté internationale"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je connaissais déjà plus ou moins l’existence de l’ONU, « grand machin » comme disait De Gaulle, qui a son siège à New York – le centre du monde donc - et qui œuvre à la paix universelle. On peut regretter, certes, que tous les pays n’y aient pas – loin s’en faut – le même poids et que, comme partout ailleurs, ce soient les riches qui mènent la barque, mais n’empêche, ça en fait des gens sérieux autour de la table. Même les Suisses y sont depuis 2002 ! Bref : 192 pays sont membres.

Je connaissais aussi, dans le genre « grands machins », l’OTAN, cette alliance destinée à casser la figure à tous ceux qui dérangent les Etats-Unis, non mais ! Ne sont que 28 mais on les entend de loin, rapport aux explosions. A part les Etats-Unis ? On s’en fout un peu : tous leurs larbins habituels.

Il y a aussi l’OCDE (34 pays) organisation qui, un peu comme le FMI (187 Etats-membres), sert à taper sur les doigts des pays qui embêtent les jongleurs de capitaux en se lançant dans des politiques sociales étatistes, socialo-communisto-révolutionnaires dont je ne donne qu’un petit exemple pour en montrer l’abjection : maintenir un secteur hospitalier dépendant de l’Etat ! C’est fou hein ! Comme si le secteur hospitalier servait à soigner les gens plutôt qu’à faire des bénéfices…

Je sais bien, je dois oublier l’une ou l’autre grande institution internationale. Que les joueurs de boules marseillais, qui ont sans doute créé l’internationale de la pétanque, m’en excusent.

Mais une énorme institution est née ces derniers temps : la Communauté Internationale. Vaste structure tentaculaire qui a son siège où vous voulez. C’est tellement international que ça n’a pas le temps de s’asseoir… Combien de membres ? On ne sait pas. C’est variable selon les sujets abordés, mais c’est secret de toute façon.

Au début, vous entendiez à la télé « Monsieur le Président Ouattara-reconnu-par-la-Communauté-Internationale », et comme tous les journalistes disaient exactement la même chose, vous en avez conclu que c’était son nom, au type, ou son prénom. « Reconnu-par-la-Communauté-Internationale », c’est un peu long pour appeler le mioche quand il doit se lever pour aller à l’école, mais en Afrique, vous dites-vous, ils ont de drôles de prénoms de toute façon : « Félicité » par exemple, ou « Bienvenue ». Alors… Et puis, vous avez compris qu’il ne s’appelait pas vraiment comme ça mais qu’on avait demandé à tous les journalistes de répéter la même chose dans le même souffle, pour bien nous faire entrer dans la caboche que le gentil c’était lui et le méchant, c’était l’autre. D’ailleurs, le méchant, il avait triché aux élections. Le gentil aussi (même les morts avaient voté dans le nord du pays) mais ça ne comptait pas vraiment puisque la Communauté internationale le soutenait. Alors, assez discuté hein, on recommence le coup de la politique de la canonnière et on va installer le gentil (du FMI, tu parles ! On ne peut pas être plus gentil…) sur son strapontin d’où il nous enverra des bisous pour nous remercier et avec qui on pourra signer tous les contrats juteux qu’on attend. Tandis que l’autre, Gbagbo, l’imprévisible, on ne sait jamais, il était foutu de s’entendre avec les Chinois sous prétextes qu’ils étaient moins chers.

J’espère que vous connaissez mieux la « Communauté internationale » maintenant. C’est elle qui se réjouit très fort quand Khadafi prend une bombe sur la tronche. C’est d’ailleurs elle qui fait appel à l’OTAN, comme par hasard.

Je viens de constater que je ne fais pas partie de la « Communauté Internationale ».

Et vous ?

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