Daniel Wagner (avatar)

Daniel Wagner

enseignant en milieu carcéral

Abonné·e de Mediapart

33 Billets

0 Édition

Billet de blog 13 mars 2010

Daniel Wagner (avatar)

Daniel Wagner

enseignant en milieu carcéral

Abonné·e de Mediapart

Billet d'humeur : la con-quéquette du point G

Daniel Wagner (avatar)

Daniel Wagner

enseignant en milieu carcéral

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pas question de critiquer les améliorations dans l'accès au plaisir sexuel féminin. Au contraire. Mais parfois, cela tourne à la recette de cuisine.

Scène vue sur un site olé-olé il y a peu. Il n'y a pas plus simple. Vous prenez n'importe quelle dame se trouvant dans la salle, vous l'allongez, vous lui mettez du lubrifiant (ben oui, l'approche est un peu rapide...il faut tout de même éviter qu'elle souffre avant de jouir) et, avec le majeur et l'annulaire, vous la crochetez là où vous savez pour la secouer énergiquement, ce qui provoque en quelques secondes un violent orgasme parfaitement incontrôlable (surtout que vous, spectateur, n'êtes pas en mesure d'en contrôler la réalité...). C'est comme monter une Chantilly : avec le bon matériel, le bon produit et le bon rythme, on ne peut pas rater son coup. La femme au point G, c'est surtout une femme ob-G ; n'allez pas imaginer qu'elle puisse avoir des émotions ou des pensées qui pourraient s'inviter dans l'expérience, non : action-réaction, c'est mécanique.

Ah ! que de temps gagné par rapport aux incertaines et laborieuses méthodes ancestrales ! Dire que vous deviez parfois vous agiter pendant une heure ou deux avant d'arriver à un résultat pleinement satisfaisant. Pis que ça : pour toutes sortes de raisons sordides (lit qui grince, ivresse, fatigue, maladresse, soucis au boulot, gosse qui pleure...) l'acmé pouvait même fuir jusqu'au bout. Aujourd'hui, finies les approximations : suffit d'appuyer sur le bon bouton.

Revenons un instant à la technique de base. Il va sans dire que vous pouvez utiliser autre chose que les doigts : n'importe quel instrument oblong et doux au toucher fera l'affaire, y compris celui qui est à proximité immédiate. Oui, là. Vous avez eu le point G sous les doigts, vous le trouverez aussi sans les mains.

Cela dit, le gain de temps ainsi obtenu n'a pas que des avantages. En effet, ce qui se passe avant l'orgasme est assez intéressant aussi et mérite qu'on s'y attarde quelque peu. Il paraît que des gens en profitent pour échanger des caresses, certains iraient même jusqu'à se sourire l'un l'autre ou se parler. On a entendu dire que des pervers – mais c'est à peine croyable – s'arrangeraient pour repousser l'explosion ultime afin de profiter plus longtemps de la montée du plaisir. Manifestement, ils n'ont que ça à faire !

C'est vrai qu'il est pénible de devoir attendre. Il faudrait trouver le point G dans bien d'autres occasions. Par exemple dans les files aux caisses des supermarchés. Un bon point G et hop, on pourrait décharger sa bourse illico (j'ai bien dit UNE bourse, hein).

Ou alors, pendant que vous passez l'aspirateur, allant et venant pendant des heures avec le manche sans en retirer quoi que ce soit comme plaisir. Point G ! Lâchez le manche, c'est fini.

L'orgasme rapide, c'est un peu comme la restauration rapide : ça laisse plus de temps pour aller faire ses courses et accéder alors aux points « J'ai » : G la plus grosse voiture, G le plus beau bijou, G le portable le plus cher.

Tout ça parce qu'on nous met devant la plus grosse télé et que les spécialistes du point G nous enduisent de lubrifiant (des films, des jeux, du sport-spectacle...), introduisent deux doigts de pub dans nos parties les plus intimes (je veux parler du cerveau). Il suffit alors de nous secouer les neurones, tous les soirs, pour nous rendre incontrôlables et nous pousser à faire l'achat de la première bêtise à la mode au grand plaisir des multinationales.

Bref, ces dernières ont trouvé notre point G mais gardent l'orgasme pour elles...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.