Il semblerait, aux dernières nouvelles, que le lugeur mort sur la piste olympique était un maladroit. Il aurait fait une erreur de pilotage.
Il fallait le dire plus tôt : nous ne nous serions pas répandus en déclarations éplorées. Les maladroits, d'abord, ils n'ont que ce qu'ils méritent. On leur fabrique une piste qui doit statistiquement laisser la vie sauve à 99% des compétiteurs, on ne va tout de même pas s'énerver pour le centième.
En plus, imaginez à quel point ce serait chiant comme spectacle s'il n'y avait aucun risque (déjà que comme ça...) et si aucun des concurrents ne faisait d'erreur : on s'arrangerait aussi pour qu'ils aient le même poids et ils arriveraient tous exactement dans le même temps ! Ils auraient l'air malin tous ceux qui auraient déclaré à leur télévision nationale, avant de partir, qu'ils sentaient toute la nation derrière eux et qu'ils allaient donner le meilleur d'eux-mêmes pour faire honneur à leurs compatriotes. Tous à égalité ? Mais alors, nous, Français (ou Russes, Chinois, Ricains, etc, comme vous voudrez), ne sommes pas les meilleurs du monde ? Aïe ! Un peuple qu'on n'enivre pas de petites gloires sportives risque de penser à des choses plus importantes. Danger ! Encore pire danger qu'un mort sur la piste !
Alors qu'il crève !
C'est comme ça que les artistes de cirque grassement payés qui font du foot, du rugby, du tennis, de la luge et tout ce que vous voudrez, ils servent le pouvoir en place, quel qu'il soit.
Le phénomène n'est pas uniquement sportif d'ailleurs : on appelle ça la société du spectacle.
Imaginez le jour où l'on pondra autant d'articles pour déplorer la mort accidentelle d'un ouvrier dans son usine ou sur son échafaudage... Non ? Tout le monde s'en fout ? Il ne nous apportait rien parce qu'on ne le voyait pas à la télé ?
Alors, qu'il crève !