Pour minimiser la portée de la victoire française de 98 que tout le monde en France rappelle avec des larmes dans la voix.
Il y a eu 18 coupes du monde de foot (sans compter 2010).
Le pays organisateur a remporté l’épreuve 6 fois (un tiers donc, voilà qui laisse peu de place au hasard) : Uruguay, Italie, Angleterre, Allemagne, Argentine, France. On peut quasiment dire que la victoire va de soi, du moins quand on est un pays à grande tradition footbalistique. Si la France n’avait pas gagné en 98, elle aurait été « hors norme » et ridicule.
Les cas où un pays organisateur faisant partie des « grands du foot » n’a pas gagné sont plus rares : France 1938 (vainqueur Italie), Brésil 1950 (vainqueur Uruguay), Espagne 1982 (vainqueur Italie), Allemagne 2006 (vainqueur Italie). Et, dans chacun de ces cas, c’est un voisin (ou quasi voisin dans le cas de 1982) qui l’emporte. L’Italie est de loin le « voisin » qui s’invite le plus souvent…
On dira donc que l’aspect géographique est déterminant en la matière.
Ce n’est pas vrai s’il s’agit de nations organisatrices moins réputées : Suisse, Suède, Chili, Mexique, USA, Corée/Japon. Dans ces cas-là, c’est le Brésil qui gagne (Suède 58, Chili 62, Mexique 70, USA 94, Corée/Japon 2002) ou l’Argentine (Mexique 86), les deux seules nations à gagner loin de leurs bases géographiques…
En ce qui concerne le Championnat d’Europe, le même type de « recherche » (qu’est-ce qu’on peut perdre de temps à des futilités !) donne.
Sur 13 compétitions, le pays organisateur gagne 3 fois (voilà qui est plus raisonnable) et un voisin immédiat 6 fois, ce qui laisse 4 victoires à un pays plus lointain : URSS 1960 en France, Allemagne 1996 en Angleterre, Grèce 2004 au Portugal (mais Portugal 2e) et Espagne 2008 en Suisse/Autriche (mais l’Allemagne 2e, en voisine).
J’avoue que, en ce qui concerne la question « voisinage », il y a des différences significatives entre la compétition mondiale et la compétition européenne puisqu’il y a forcément plus de « voisins » dans cette dernière (pays nombreux et étroitesse relative du continent).
Que tirer comme conclusion ?
Que les pays organisateurs « en mettent un coup » ? Qu’ils bénéficient de l’aide, consciente ou non, des arbitres ? Que les joueurs sont « galvanisés » par les foules elles-mêmes galvanisées par les journalistes eux-mêmes galvanisés, etc ? Mais alors, c’est que le foot est un sport « psy » où tout est dans le mental, ce qui ne se remarque pas de premier abord quand on entend des interviews de joueurs, d’entraîneurs ou de journalistes. On pourrait peut-être aussi faire l’hypothèse que les autres équipes ont la politesse de laisser gagner le pays organisateur pour le remercier d’avoir tant dépensé d’argent sur le dos de ses contribuables ?
Si, après ça, je ne décroche pas une chaire de professeur en sciences du football…