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Billet de blog 20 septembre 2010

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A la place de l’UMP…

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A la place de l’UMP, je laisserais Sarkozy s’empêtrer dans sa sottise et se livrer à tous les excès pathétiques grâce auxquels il espère se sauver à terme. Il cherche son salut dans la levée d’une France aigrie, haineuse, médiocre. Mais il a brûlé ce qui lui restait de crédit et toute son agitation sera vaine. Dans les mois qui viennent, il va multiplier les bévues, les outrances, les bêtises et il va se rendre de plus en plus impopulaire, ridicule, grotesque.

La presse d’opposition va s’en donner à cœur joie et l’enfoncer de plus en plus. Même la presse de droite va devenir chatouilleuse puisque le pouvoir tout-puissant s’en prend à ce qu’il lui reste d’indépendance : les journalistes ne pourront pas rester aussi explicitement les serviteurs du Prince.

A la place de l’UMP, donc, je laisserais faire pendant quelques temps encore afin que Sarko soit honni (Sarkhonni…). Pendant ce temps je lui chercherais un remplaçant. Un type propre sur lui, avec des airs de bon père de famille généreux, bonhomme, amène, rassurant. Un mec qui ne ressemblerait pas à une caricature, qui pourrait passer d’un point à un autre sans faire penser à ce jouet mécanique, cette poupée playmobil animée. Bref, un être humain. Et tant qu’à faire, doté d’un cerveau plutôt qu’accompagné d’une Barbie. Mais ce pourrait aussi bien être une femme avec toutes ces qualités.

Donnez le nom que vous voulez, cela n’a pas d’importance. Quelqu’un de l’actuel gouvernement, plutôt jeune si possible et pas trop éclaboussé par les sottises présidentielles. Ou, encore mieux, quelqu’un qui n’est pas dans ce gouvernement. Peu importe la personne. Ce sera une sorte de « Sarkososie » politiquement, mais il/elle aura meilleure image.

Viendra pour l’UMP le moment de désigner son candidat pour les élections présidentielles prochaines. Nous aurons droit à un beau combat entre Sarko-l’ignoble et la nouvelle icône de la droite parée de toutes les vertus. Pendant des semaines, nous les verrons s’invectiver à coups feutrés, le nain malfaisant contre celui ou celle qui représente l’avenir généreux de la France. Comme Sarko sera devenu si haïssable, il y aura une sorte d’ « Obamisation » de son remplaçant éventuel. Même à gauche, nous prendrons partie contre Sarko, oubliant un moment nos priorités pour participer par le cœur au combat des chefs à droite.

Le risque, vous l’aurez deviné, c’est que ce petit jeu prenne toute la place médiatique pendant pas mal de temps, faisant grandir considérablement l’aura du (ou de la) « Sarkososie » à la belle tronche honnête, qui se trouvera ainsi idéalement placé pour rallier les électeurs du centre et même un certain nombre de ceux du PS déçus de voir débouler chez eux, comme candidat, un vieil éléphant habituel.

Oui, si j’étais à l’UMP, voilà ce que je mettrais en place. Et si j’étais une des grandes fortunes qui dirigent l’UMP de l’extérieur, voilà ce que j’imposerais à ma piétaille. Parce que, après tout, vu du haut de ma splendeur, peu importe d’avoir un Sarkolarbin ou une jeune pousse tout aussi docile.

Alors voilà. C’est très bien d’éreinter Napoléon-le-tout-petit, mais faudrait voir à ne pas se laisser piéger.

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