J'étais en retraite progressive depuis septembre 2015, là tout s'était bien passé, et j'ai reçu sans délai ma demi-retraite de l'assurance retraite en charge des retraites des salariés, donc de la majorité des retraités du privé.
En retraite totale au 1er mars 2016, je ne me suis pas méfiée, mon dossier était réputé complet depuis début novembre 2015 et la personne qui m'avait reçue pour la retraite progressive m'avait dit que mon dossier était simple et qu'il serait vite traité pour la retraite définitive.
J'ai guetté chaque jour le passage du facteur, regardé le site personnel internet et lorgné sur mon compte bancaire: rien, rien et rien.
J'ai appelé en avril ( c'est payant), tout juste comme si j'abusais d'appeler... :"c'est normal, il y a du retard"; début juin je rappelle: "je mets un message", dira l'employé au téléphone, charmant,et compatissant:"mais non, votre dossier existe, il n'est pas perdu"; j'ai envoyé des mails: "votre demande est transmise", je me déplace en mai à l'antenne locale: elle est fermée les matins pour éponger les retards, je me dis que ça va avancer...
En parallèle je reçois une invitation, dans le cadre de l'action sociale de la caisse se retraite, pour une journée en juin pour m'apprendre à gérer mon temps de retraitée, je réponds que sans argent bien vivre sa retraite, s'incrire à des activités et garder une vie sociale c'est du luxe...
Tout est protocolisé, impossible d'avoir une oreille ayant une compétence direct de gestion du dossier.
Fin juin, le 28,toujours rien, oscillant entre déprimer (comment partir en vacances en famille sans revenus?4 mois non payés ( du moins juste avec ma demi-retraite, car ce blocage bloque aussi la liquidation de ma retraite complémentaite),et me mettre en colère, je suis tellement sur les nerfs que je prends mon vélo, afin de faire baisser la pression, et me rends à la caisse locale:"vous avez rendez-vous? -non -"on reçoit que sur rendez-vous", mais je sens la jeune femme en face de moi souriante et attentive, alors j'explique, elle entend, me dit d'attendre dans la salle d'attente.
De mon côté je suis déterminée à demeurer là tant que je n'aurai pas de réponse, dussais-je être emmenée manu militari à la fermeture, mais je ne le dis pas, je me comporte calmement.
"Votre dossier est bloqué au service contrôle à Lyon, depuis novembre 2015, on ne sait pas pourquoi. Celà arrive de temps à autre, excusez-nous. La chef de service s'en occupe, on n'arrive pas à les joindre, je vous rappellerai."
Elle ne me rappela pas, mais une semaine après je reçu ma notification de retraite.
Mais sans la base de calcul. Je retournerai donc à la caisse locale"-vous avez rendez-vous?"; là, le sourire en moins (on est hypersensible dans ces moments là!) l'employée me fit le document bon joint, et j'appris que mon dossier avait dû être traité manuellement, faute à un rejet, on ne sait pourquoi, informatique.
L'ordinateur, toujours la faute de l'ordinateur, de Kafka à Knock, en plus moderne
Une collègue, en retraite un mois après moi, avait , elle ayant reçu sa retraite dans les temps, me rappela pour savoir où j'en étais, sidérée par ce retard, car j'en ai débloqué des dossiers, moi, qui était...assistante sociale, comme quoi...on pourrait croire que les coordonniers sont toujours les plus mal chaussés.
En conclusion, rien ne sert de payer pour téléphoner à la CARSAT, rien ne sert d'envoyer des mails, les gens font leur travail, c'est à dire trravaille programmés comme des robots, sympathiques pour la plupart.Mais ça tourne à vide.
Travailler plus de 40 ans dans un métier épuisant , être traitée , mal-traitée par l'administration, sans que jamais personne ne soit responsable de rien, tout le monde fait le boulot qu'il doit faire, et a sans doute l'impression de bien travailler, et on appelle ça "à votre service", qualité, etc...
J'ai entendu l'employée disant à la personne qui me précédait:"avec ces documents allez voir l'assistante sociale pour faire votre demande de retraite." Triste histoire que la nôtre , en France, où chacun devient un robot au service de la qualité. Mots dévoyés, services protocolisés, qui tournent à vide, où l'humain est en faute quand il se comporte intelligemment.
Au fait qui perçoit les deniers que l'on paie pour appeler la CARSAT?