Où sont les émissions, en heures de grande écoute, à la télévision qui se dit service public, où nous avons pu entendre parler de la Commune?
Quelle commémoration officielle pour les milliers de morts, porteurs de valeurs d'actualité 150 ans après, sur lesquels, pour beaucoup d'entre eux, cendres enfouies ou fosses communes, nous marchons dans Paris?
La grande librairie n'a pas manqué de commémorer Napoléon; une émission tiède et laudative, sans grande contradiction, surfant sur le politiquement correct. Qui a revendiqué, auprès des journalistes, le pendant pour la Commune?
Il existe une fabrique de l'oubli, comme il en est une du consentement.
Il existe une fabrique de l'histoire, au mépris des faits les plus patents. Pierre Nora, promu thuriféraire officiel, nous dit que "la Commune n'a rien laissé"...
Napoléon responsable par ses guerres de 5 ou 6 millions de morts, Napoléon rétablissant l'esclavage, Napoléon déprisant les femmes au point de les réduire à d'éternelles mineures serait le "continuateur de la révolution".. Napoléon est commémoré. Parfois célébré .
Les Communards , dont les valeurs et les objectifs sont présents dans nos rues, dont l'expérience fut si riche qu'on l'a lue dans une grande partie du monde comme un palier essentiel de l'histoire, ne le sont pas.
Qu'ils se consolent. Eux sont vivants, ils sont l'avenir. Notre avenir.
Parions qu'ils le savaient.