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Billet de blog 19 mai 2023

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Pour un véritable droit à l’IVV (Interruption Volontaire de Vie)

Les votes au sein de la convention citoyenne sur la fin de vie montrent qu’une large majorité (76%) se dégage en faveur d’une ouverture de l’accès au suicide assisté et à l’euthanasie. L'avis du CESE du 9 mai 2023 va dans ce sens. La majorité de nos voisins européens, dont le Portugal récemment, a fait évoluer sa législation. Il est grand temps que la France le fasse !

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Ci-après le communiqué de l'antenne Finistère de l'association Ultime Liberté avec l'accord de tous ses membres.

Illustration 1

L’association « Ultime Liberté », guidée par le principe de Maîtriser sa vie jusqu’à la fin, œuvre et milite pour la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie volontaire. Elle est présente sur le territoire par le biais d’antennes départementales. L’antenne Finistère récemment mise en place propose ici un regard sur l’actualité qui fait suite à la convention citoyenne sur la fin de vie.

Cependant, nos propositions qui portent le débat au-delà de la sphère médicale, sont assez peu évoquées dans les médias et les débats publics.

Rappelons en préambule que les votes qui ont eu lieu au sein de la convention citoyenne sur la fin de vie ont pourtant exprimé une large majorité en faveur d’une ouverture de l’accès au suicide assisté et à l’euthanasie. Près de 76% des citoyens[1] ont répondu oui à la question « l’accès à l’aide active à mourir devrait-il être ouvert ? » et environ 40% souhaitent que le suicide assisté et l’euthanasie soient proposés « au choix ». Par ailleurs, l'avis du CESE rendu le 9 mai 2023[3] va dans ce sens et la majorité de nos voisins européens, dont le Portugal récemment, a fait évoluer sa législation.

Dans ce contexte, nous souhaitons rappeler que nous réclamons et défendons un accès à l’aide active à mourir sans autre condition que la seule volonté du patient et sans que des motivations d’ordre médical ne soient nécessairement requises (ce qui est également la position de 22% des membres de la Convention Citoyenne).

Sur ce plan, nous considérons que notre revendication s’inscrit dans le même cadre de réflexion que celui du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Aujourd’hui les opposants à ce que nous pourrions nommer le droit à l’interruption volontaire de vie (IVV), développent le même argumentaire et évoquent les mêmes périls.

Alors, à l’instar de Gisèle Halimi face à une militante anti-IVG en 1974[2], nous tenons à rappeler que notre propos n’est pas d’imposer le suicide assisté ni l’euthanasie volontaire, mais de nous battre pour que les citoyennes et les citoyens soient libres de décider du moment où ils considèrent que leur vie est accomplie et que la loi leur permette de faire le choix d’y mettre fin en douceur et dans le respect de leur dignité.

À l’inverse, nous jugeons intolérable que celles et ceux qui, pour des raisons personnelles, morales ou religieuses, s’interdisent ce libre choix, aient la volonté d’imposer cet interdit à tous, obligeant ainsi les candidats à l'IVV à se donner une mort violente. Quant à l’évocation prévisible des opposants à l’IVV des risques de dérive que pourrait entraîner un tel droit, rappelons juste que la majorité des gens préfèrent vivre et que le choix de la mort n’est pas une décision prise à la légère.

Sans doute est-il utile aussi de préciser que notre proposition ci-dessus, ne s’oppose pas à la défense et à la promotion d’un système de soins palliatifs digne de ce nom et que le corps médical n’est pas exclu par le droit au libre choix que nous défendons. Néanmoins, il convient toutefois de considérer que dans les situations où les protocoles de traitements s’avèrent inopérants et laissent une personne dans un état de souffrance, physique et/ou mentale insupportable, la fin de vie s’inscrit alors de fait dans les perspectives qui se dessinent pour elle. Les équipes médicales qui accompagnent alors la personne dans un parcours de soins palliatifs devraient donc pouvoir intégrer cette issue dans le parcours de soin, sous la forme d'un suicide assisté, sans que leur déontologie n’en souffre. Il nous semble qu’une réflexion dans ce sens devrait être menée et débattue. Car si un soignant peut invoquer le fait que sa mission est de préserver la vie et non pas de l’ôter, on peut a contrario s’interroger sur ce qui l’autorise ou l’oblige à prolonger ce qui, en dépit d’un parcours de soins, devient un calvaire ?

Rappelons que la mort n'est pas une maladie, mais la fin certaine de toute vie !

[1] Synthèse de la convention citoyenne 

[2] https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/man1544808153/1974-gisele-halimi-repond-a-une-femme-anti-avortement

[3] Avis du CESE du 9 mai 2023

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