| Réponses intelligentes à des bêtises trop à la mode La « fin d'un monde « a lancé Sarkozy à Toulon. « Le Commencement d'un monde » a écrit Jean-Claude Guillebaud sans attendre qu'une crise financière explose pour décrypter des évolutions en profondeurs masquées par la doxa néo-conservatrice américaine, le règne de la géofinance, la dilution du « principe d'humanité », cet individualisme possessif de masse qui nous a fait manquer la chance historique qu'offrait voilà 20 ans l'implosion de l'Empire soviétique et qu'offre toujours des évolutions technologiques qui serviraient un progrès véritable si nous avions pris conscience à temps que bien des progressions sont des régressions. Ne prolongeons trop le parallèle entre les effets de voix de Sarkozy et l'appel aux armes de l'intelligence de Guillebaud. Ce serait flagorneur pour le premier et insultant pour le second. GUILLEBAUD publie là un livre qui restera comme un ouvrage de référence. A mettre entre les mains de tous les décideurs politiques, économiques et culturels de la planète.Sa lecture, au nom d'un libéralisme qui honorerait le mot « libéral » devrait en effet être obligatoire pour tous ceux qui se veulent acteurs de ce temps. Cet ancien grand reporter fasciné par les idées, passionné par le décloisonnement des « disciplines » et des spécialités, par le trocs des cultures, par le « limage des cervelles », comme disait Montaigne, nous offre le fruit de décennies d'études, de réflexions, d'enquêtes,à l'échelle planétaire, sur le « désarroi contemporain », sur la perte de nos repères spatio-temporels en cette ère « d'accélération de l'Histoire » et de la mondialisation effective. En cette période aussi où les idées les plus fausses sont souvent celles qui connaissent le plus de succès. Comme la stupide annonce de « la fin de l'Histoire » ou l'imbécile prédiction ravageuse du « Choc des civilisations », deux des piliers de la défaite de la pensée dite « occidentale » contemporaine... Voilà 15 ans que le prof. Huntington nourrit, par sa perfide « défaillance de l'intelligence », des conflits, des guerres, des politiques, des réflexes orchestrés par « le tintamarre des propagandes ». Il était temps de détricoter sérieusement ces thèses qui ont fait le bonheur d'un hypercapilatisme déshumanisant en folie et de politiques liberticides. Des thèses exploitées en partie grâce aux retombées de ce « nouveau sac de Rome » que fut l'effondrement des Tours du Wordl trade Center et l'attaque du Pentagone Une grande leçon de « géophilosophie », comme on devrait l'enseigner et la pratiquer. Une belle leçon d'Humanité. Et une invitation à tout...approfondir, à tout mieux connaître, à commencer par les auteurs d'hier et d'aujourd'hui trop peu fréquentés que Guillebaud cite sans prétention en nous faisant tirer parti de ses propres études, d'Amartya Sen à James Clifford, en passant par une bonne quarantaine d'autres éclaireurs. Beau voyage sur la planète « Esprit » ! Beau voyage aussi dans ce « village monde » où « l'international » pour être bien appréhendé est d'abord un « interculturel ». Beau voyage encore à travers des mots-clefs qui importe de s'approprier : TISSAGE, ENTRELACEMENT, HYBRIDATION, REVERBERATION...RESPECT ! Les "civilisations" en question, loin de camper sur un socle culturel et une conception du monde immuables et figés, sont toutes amenées à se frotter les unes aux autres et à la modernité, et à s'en imprégner, fusse contre leur gré. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
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Billet de blog 26 septembre 2008
Jean-Claude Guillebaud: A lire pour que l'on sorte de nos crises « par le haut »
La « fin d'un monde» a lancé Sarkozy à Toulon. « Le Commencement d'un monde » a écrit Jean-Claude Guillebaud sans attendre qu'une crise financière explose pour décrypter des évolutions en profondeurs masquées par la doxa néo-conservatrice américaine, le règne de la géofinance, la dilution du « principe d'humanité », cet individualisme possessif de masse qui nous a fait manquer la chance historique qu'offrait voilà 20 ans l'implosion de l'Empire soviétique et qu'offre toujours des évolutions technologiques qui serviraient un progrès véritable si nous avions pris conscience à temps que bien des progressions sont des régressions
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