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Billet de blog 14 avril 2017

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Voter Mélenchon le 23 avril, enfin un vote vraiment utile !

Les sondages, avec l’aide des medias dominants, nous avaient présenté le vote pour E. Macron comme le seul politiquement correct. En votant pour J. L. Mélenchon, nous avons le pouvoir, non pas simplement d’éviter le pire mais aussi celui de promouvoir un vrai projet qui réponde aux urgences démocratiques, économiques, sociales, écologiques…

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J’ai  eu des réticences à l’égard de JL Mélenchon.

Je n’ai pas accepté la voie non démocratique qu’il a choisie,  en février 2016,  pour se proposer comme  candidat, et je trouve, encore aujourd’hui,  contre productives la distance qu’il prend avec les partis du Front de gauche,  qui pourtant le soutiennent, ainsi que  sa volonté de présenter dans chaque circonscription un candidat de la France Insoumise (même contre des sortants du PCF qui ont fait leurs preuves)

J’ai voté pour Benoit Hamon aux Primaires du PS : je voulais utiliser ces élections  pour condamner la politique de F. Hollande, éliminer de la compétition son premier ministre M.  Valls et soutenir les positions  des frondeurs du PS.

J’ai fait partie de ceux qui ont espéré une union entre Hamon et Mélenchon, dans l’espoir que la  gauche radicale qui défend un programme social et  écologique soit présente au second tour des Présidentielles.

Or voilà qu’aujourd’hui  cet espoir renait dans  cette campagne pleine de surprises !

La percée de J.L. Mélenchon dans les sondages  nous offre cette chance exceptionnelle : nous pouvons élire un président de gauche,  qui initie les  politiques de rupture et de transformation que nous attendons.

En effet selon un  sondage Kantar Sofres du 10 avril : «  la dynamique de Jean-Luc Mélenchon s'est confirmée et installée. Le candidat de la France insoumise a vu ses intentions de vote augmenter progressivement, jusqu'à rattraper François Fillon et à lui passer devant pour se retrouver à la troisième place. 

Dans cette étude, Jean-Luc Mélenchon obtient  18% des intentions de vote ( et 19% hier, le 13 avril)  en hausse de 6 points par rapport à l'étude précédente, réalisée mi-mars. François Fillon est lui quatrième avec 17%.

Le candidat de la France insoumise a donc été testé face aux deux candidats donnés favoris: Emmanuel Macron et Marine Le Pen, donnés une nouvelle fois en tête avec 24% chacun.  

En cas de duel au second tour, il arrive en tête face à Marine Le Pen, avec 57% contre 43% pour la candidate frontiste. Face à Emmanuel Macron en revanche, il perd à 47%, contre 53% pour le candidat d'En Marche. » 

 Dans cette situation inimaginable il y a encore 15 jours, notre bulletin de vote va peser son poids !

Les sondages qui mesurent et « font » la cote des candidats, ces sondages qui, avec l’aide des medias dominants, nous avaient  présenté le vote pour  E. Macron comme le seul politiquement correct, le seul efficace face à Marine Le Pen, doivent nous servir aujourd’hui d’indicateurs, nous guider dans notre choix : nous pouvons le 23 avril, infléchir les politiques en France. 

En votant pour J. L. Mélenchon,  nous avons le pouvoir, non pas simplement d’éviter le pire (l’installation d’une société haineuse, raciste, antisémite, inégalitaire, violente, inhospitalière, fermée et récessive) mais aussi celui de  promouvoir un vrai  projet  qui réponde aux  urgences démocratiques, économiques,  sociales, écologiques…

 Je sais que certains à gauche  ont eu, comme moi,  des réticences  vis à vis de J.L. Mélenchon,  qu’ils ne supportent pas le personnage, le traitent de bonapartiste, craignent ses dérives autoritaires et  critiquent certains points de son programme.  

Je sais  qu’il existe à gauche des sensibilités différentes et que  certains se sentent plus proches de Hamon, Poutou ou N. Arthaud…  Mais si  nous laissons, pour le moment,  de côté nos différences  partisanes à gauche,  une  possibilité s’offre à nous d’initier un changement de cap : devons-nous la laisser passer ?  C’est la  droite du PS  qui, en lâchant son candidat officiel,  B. Hamon,  l’a démonétisé et fait chuter, pour  faire monter le parti du centre : Macron, allié à F. Bayrou. C’est un  triste échec pour les frondeurs du PS qui, derrière Hamon, espéraient changer leur parti.

Dans le nouveau paysage politique dessiné par les derniers sondages, J.L. Mélenchon est le seul à avoir une chance d’accéder au pouvoir avec un projet de rupture.  

 Les électeurs potentiellement de gauche, qui avaient décidé, faute de mieux, de voter pour  l’ancien ministre de l’économie  de F. Hollande, doivent réfléchir à  leur choix. Voter pour E. Macron, c’est, ni plus, ni moins,  voter pour la poursuite des politiques libérales de  Sarkozy, reprises, hélas, en grande partie, par F. Hollande et Manuel Valls.    La loi El Khomri en a résumé la philosophie : s’attaquer aux « normes édictées au niveau national et même au niveau des branches , poursuivre la démolition coûte que coûte du code du travail et des conventions collectives, en clair, supprimer, peu à peu, toutes les  protections sociales que les salariés ont gagnées de haute lutte.  Faire  entrer ainsi  les salariés dans des guerres fratricides pour toujours plus de flexibilité et d’abaissement de leurs droits.  (Comme l’a dit  J.L. Mélenchon, dans un des débats TV : « Quand Macron propose que les droits  des travailleurs soient différents dans chaque entreprise, cela s’apparente  à proposer un code de la route différent pour chaque route ! »)    

Interrogé ces jours derniers, E. Macron dit vouloir continuer dans la même voie : « introduire dès l’été un projet de loi d’habilitation pour simplifier le droit du travail et décentraliser la négociation » et précise que cela se fera « par ordonnances, pour procéder de manière rapide et efficace » !

Le  socle de son programme est le même que celui de  François Fillon , c’est  l’obsession du « coût » du travail, à l’origine, selon eux , de tous les maux.  Tous deux culpabilisent  les salariés pour mieux épargner les actionnaires (qui vivent pourtant,  comme le disaient les slogans de Nuit Debout  « au dessus de nos moyens »)  Cette idéologie au service des entrepreneurs  plait beaucoup aux  héritiers de la démocratie chrétienne de François Bayrou  bien sûr,  ainsi qu’ aux  néolibéraux acharnés comme Alain Madelin (qui a déclaré en mars 2017 : « la réforme des retraites  de Macron est excellente »)

Pour ces gestionnaires de l’économie de marché, s’il y a du chômage, ce n’est pas à cause des trente années de politiques néolibérales qui ont mené à une insuffisance de la demande au niveau global et aux délocalisations. Ce n’est pas à cause des politiques d’austérité qui, depuis 2009, ont aggravé le problème, menant l’Europe au bord de la stagnation… Non, à les suivre, le chômage de masse subi en France serait dû aux insiders, les travailleurs ayant l’exorbitant privilège d’avoir un emploi !  ( Quand Marine Le Pen,  elle, trouve d’autres boucs émissaires : les migrants, les  Roms , les étrangers…)

 Le seul candidat qui s’attaque vraiment au système, en analyse le fonctionnement et propose un programme de transformation radicale est  JL Mélenchon et il  apparait  désormais, comme celui qui, en battant  le FN, Fillon et Macron , pourrait  rompre avec ces  logiques mortifères.

Il faut lui reconnaître le mérite d’avoir   su utiliser le système très personnalisé des  élections présidentielles de notre 5ème République finissante,  pour faire avancer  ses propositions. L’élaboration d’un programme sérieux,  popularisé dans ses meetings, son site Youtube, les débats… ont  fait progresser le discours anti-libéral.  Comme au moment des grèves contre la loi El Khomri, on perçoit dans l’opinion des mouvements de colère de révolte, de passion, d’espoir… et le  désir d’agir, de faire de la politique autrement.

L’idée  fait son chemin que nous ne sommes pas condamnés à l’austérité, au chômage, à la disparition des services publics, au déserts médicaux, à la malbouffe de l’agriculture intensive,  à la pollution de l’eau par les pesticides, à l’Europe des paradis fiscaux, des délocalisations  et du dumping social, aux guerres d’intervention ,  au réchauffement climatique, et aux rivalités entre les peuples…  et  qu’il pourrait exister des solutions  progressistes, humaines, heureuses,  à la crise que nous traversons.

L’idée d’en finir  avec notre « monarchie présidentielle »  et d’instaurer  une 6 ème République  progresse aussi dans l’opinion.  

Si nous voulons changer de constitution, mettre fin au cumul des mandats, au pouvoir des lobbies, élire nos députés à la proportionnelle,  supprimer le sénat, permettre aux étrangers de voter aux élections locales etc… l’accession de JL. Mélenchon  au poste de  dernier président de la 5 ème République est une étape nécessaire.

Non pas parce que nous serions d’accord avec lui à 100%, mais parce qu’il est en position de gagner ces élections si toute la gauche qui se bat, depuis des années pour ce changement démocratique,  se rassemble autour de lui.  

Si nous l’élisons,  il devra ensuite  travailler à créer une majorité sur son projet. Rassembler au delà des partisans directs de la France Insoumise, des citoyens de différentes appartenances, partis, organisations… B. Hamon a déjà déclaré  que si JL. Mélenchon accédait au second tour, c’est lui qu’il soutiendrait : cette union des gauches radicales,  qui n’a pas pu se faire avant le 1er tour,  sera fondamentale, obligatoire, pour le second tour, si Mélenchon y accède, pour les législatives ensuite,  et bien sûr au delà : car si, en 2012,  une fois Hollande élu, nous étions restés mobilisés pour lui rappeler ses promesses, nous n’en serions peut-être pas là !

La Présidentielle n’est qu’une étape, la bataille  sera rude et demandera la mobilisation des citoyens et des partis de toute la gauche,  dans lesquels nous nous reconnaissons ((frondeurs du PS, écologistes, Communistes, Ensemble, NPA etc…)

 Les oppositions ne manqueront pas, elles se manifestent déjà, de Hollande à Le Pen,  pour critiquer le  programme de la France Insoumise, nous menacer de représailles, de catastrophes. 

Comme en 2005 au moment du  referendum sur la constitution européenne, comme en 2008 au moment de la crise financière, quand on nous a condamné à l’austérité pour renflouer les banques, comme en 2012, quand F. Hollande a renoncé à négocier avec A. Merkel pour réorienter les politiques européennes.  

Ne nous laissons pas faire encore une fois !

Ce serait une erreur de ne pas saisir la chance  qui nous est offerte: elle  est à portée de vote !   

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