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Billet de blog 13 juillet 2023

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Émeutes en banlieues : l’extrême-droite attise l’incendie médiatique

La phase sociale des émeutes en banlieues a été le lieu d'une véritable offensive idéologique de l'extrême-droite qui a rallumé les braises de ses thèmes favoris : immigration, délinquance, sécurité... sans se priver de mensonges et falsifications également relayées par le gouvernement ! Débunkages et analyses de quatre cas révélateurs.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La phase sociale traversée depuis deux semaines a été marquée par les émeutes des quartiers populaires suite à l’assassinat par un policier, Florian M., de Nahel, 17 ans, dans le cadre d’un contrôle faisant suite à un refus d’obtempérer. Politiquement, elle s’est caractérisée par l’expression d’une fracture idéologique portant sur les questions de maintien de l’ordre, de répression des émeutes, sur les réponses à apporter face au malaise social et sur les formes prises par les émeutes (attaques de lieux culturels et institutionnels, pillages de magasins, incendies urbains etc.).

Par ailleurs, elle a été le terrain, après plusieurs mois de mouvement social contre la réforme des retraites, qui a mis les questions économiques et matérielles au premier plan, d’un retour d’une séquence médiatique où l’extrême-droite a pu remettre sur le devant de la scène ses thématiques fétiches : les questions migratoires, d’insécurité et de délinquance… A travers la voix de ses personnalités-phares, Eric Zemmour, Marine Le Pen, Jordan Bardella entre autre, et avec l’appui des chaînes de télévision en continu, elle a pu dérouler son narratif idéologique. Elle fut accompagnée dans ce processus par certaines figures du gouvernement dans une entreprise de construction de l’information qui s’est fondée sur beaucoup d’approximations voire sur des mensonges et sur de la désinformation.

Nous allons entreprendre de revenir ici, à travers quelques exemples révélateurs, sur la propagande orchestrée par les forces réactionnaires, soutenue à certains moments par des représentants du pouvoir et de l’État. Les phases de conflictualité sociale, en particulier lorsqu’elle révèle des positions fondamentalement antithétiques, invite à une vigilance accrue face au flux d’informations. En effet, elles sont l’espace d’expression privilégié des partis et groupes d’extrême-droite ainsi que de leurs alliés objectifs et contextuels, qui ne se font aucun scrupule pour relayer précipitamment des faits sans avoir effectué au préalable la moindre vérification. Cette furie de l’information bâclée s’insinue aujourd’hui même jusqu’aux chaînes publiques , comme l’illustre cet extrait1 :

https://www.programme-tv.net/news/tv/331201-mort-de-nahel-anne-sophie-lapix-presente-ses-excuses-dans-le-20h-de-france-2-apres-une-erreur-concernant-lenquete/

La stratégie est connue2, la diffusion de telles informations erronées ou falsifiées fait partie des pratiques courantes des mouvements politiques mentionnés, servant leur discours, à renforcer l’endoctrinement de leurs bases électorales, à recouvrir les contre-discours sous une marée qui rend les oppositions inaudibles, voire à faire douter ou a décourager les individus initialement convaincus du danger que représente les idées réactionnaires et l’application d’une politique reprenant ses principes.

Cet article n’aura certainement pas la force de faire changer d’avis les personnes déjà fermement idéologisées à l’extrême-droite, toutefois, le débunkage et sa pratique systématique peuvent permettre à la fois de renforcer le camp social en affermissant ses fondements théoriques et de lutter au quotidien, auprès des potentiels alliés de classe, contre les idées réactionnaires falsificatrices qui sont partout et tout le temps présentes.

I. La mort du pompier n’est pas liée aux émeutes

Un sapeur-pompier, Dorian Damelincourt, décède dans un incendie de véhicules dans un parking souterrain de Saint-Denis dans la nuit du 2 au 3 juillet. Les premières prises de paroles gouvernementales dès le matin suivant le drame, puis celle d’Aurore Berger à l’Assemblée Nationale le 4 juillet se sont empressées de rattacher la mort du pompier aux émeutes en cours.

Dans la matinale de France Info du 3 juillet, Olivier Klein, ministre chargé de la ville déclarait :  «[C’est] le premier décès depuis le début des violences» et ajouta que cela «renforçait encore plus l’appel au calme que [le gouvernement] porte». Cette version fut reprise par le camp LR, par la voix du député de l’Aisne Julien Dive :

Illustration 1

Pourtant, ils ne sont pas responsables en soi de la propagation de cette information puisqu’ils n’ont fait « que » relayer les propos de la dépêche Agence France Presse qui a titré : « Emeutes : un pompier de 24 ans décédé à Saint-Denis en luttant contre des incendies de véhicules ». Cette version a très vite été reprise par la majorité des journaux et chaînes de télévision qui ont souvent pour pratique de reprendre expéditivement et tel quel les dépêches des agences de presse sans enquête préalable. Logique de productivité de l’information au détriment de toute déontologie journalistique.

Par contre, là où le gouvernement et le camp bourgeois a une responsabilité, c’est bien dans l’instrumentalisation de cette mort, comme en témoigne l’intervention d’Aurore Berger qui a exploité le décès de ce pompier pour condamner la gauche qui « n’appelle pas au calme » et pour rendre « hommage » aux policiers blessés3.

Or, comme cela a été démontré très vite et confirmé par les casernes de pompiers de Paris : « Ça s’est passé dans un quartier calme, rue du Landy, où il n’y avait pas de problème de violences au moment où nous sommes intervenus.», ajoutant : « Des feux de parking souterrains, on en traite dix par semaine»4. Puis, de conclure auprès de France Bleu Paris qu’il n’y a « aucun lien » entre le décès du pompier dans le cadre de son intervention et les violences urbaines survenues dans la nuit de dimanche à lundi ».

La façon dont a été traité l’événement est donc doublement démonstrative : elle pointe la forte corruption du corps médiatique qui fait de moins en moins preuve de sérieux et de rigueur face à la frénésie informationnelle et elle prouve, une fois encore, la promptitude du parti gouvernementale à instrumentaliser les faits, en particulier lorsqu’ils servent un discours sécuritaire, l'assimilant à l’extrême-droite – à laquelle il octroie des outils discursifs - dans ses manœuvres de récupération politique. Car finalement, le but de telles déclarations, produites à chaud, sans recul, n’a que pour but d’agiter des ressorts émotionnels et de détourner de l’analyse approfondie de la situation : de créer le camp des vilains émeutiers responsables de tout face aux gentils policiers et représentants de la République qui ne sont en rien fautifs de la situation actuelle.

Rappelons les propos d’Olivier Klein : « premier mort depuis le début des émeutes ». Là où les seuls morts depuis le début des émeutes, dès le 2 juillet, sont des personnes des quartiers populaires, en marge des troubles, en partie des conséquences des armes policières :

« Au moins trois personnes sont mortes. Un homme de 27 ans est décédé samedi soir à Marseille. Une enquête a été confiée à l'IGPN ce mercredi. En Guyane, un quinquagénaire a été tué par une balle perdue alors qu'il se trouvait sur son balcon et un jeune homme de 19 ans est mort vendredi à Rouen en tombant du toit d'un supermarché Lidl. 

Deux hommes se trouvent également dans le coma. L'un, en Meurthe-et-Moselle, aurait été touché à la tête par un projectile. ».5

Indignation et relai de la classe politique au pouvoir ? Que Nenni ! Cela invaliderait le récit idéologique propagandiste défendu par la majorité présidentielle : leurs « morts », qui n’existent pas, valent plus que les morts des classes populaires.

II . Les quartiers populaires ne sont pas favorisés

Revenons désormais sur un poncif de la droite, de l’extrême-droite, désormais pleinement assumé par le Parti Renaissance : « les quartiers populaires, les banlieues, sont gorgées d’argent public »6 :

Illustration 2

Ce discours n’est en rien nouveau, mais les réactionnaires se sont empressés de le ressasser à toutes les sauces afin de discréditer toute légitimité concernant les révoltes en cours. Ces propos archi-sécuritaires sont presque repris comme tel par des personnalités de pouvoir, par exemple par le ministre de l’économie Bruno Le Maire7  qui a affirmé le 4 juillet à Arpajon: « Je ne crois absolument pas qu’un nouveau plan banlieues soit la solution. Beaucoup a été fait pour ces quartiers (…) en termes d’emplois, d’attractivité, de soutien social. » avant de renchérir en affirmant que les solutions se trouvaient dans  « la fermeté »« les interpellations » et « des sanctions exemplaires ». Démonstration d’une extrême-droitisation de la parole politique, d’un glissement des forces qui se prétendent centristes en direction des idéologies réactionnaires. Car rappelons que même la droite, par le voix du représentant du RPR et futur président de la République Jacques Chirac, ne soutenait pas il y a encore deux décennies des propos aussi radicaux. En 2002, il déclarait : « la politique ambitieuse de la ville était le corollaire de ce qu'a engagé le gouvernement pour rétablir la présence et l'autorité de l'Etat et faire reculer la violence. Un programme massif de reconstruction et de rénovation des logements est indispensable pour supprimer les ghettos urbains »8.

Bien évidemment, cela ne peut faire oublier les propos racistes9 également tenus par l’ancien président de la République. Néanmoins, la plupart des personnalités politiques de droite avaient la lucidité sociologique de lier les difficultés rencontrées dans les quartiers populaires avec des problématiques économiques et de dotations sociales en direction de ces derniers… Sans pour autant que cela soit suivi de mesures concrètes !

Car effectivement affirmer que les quartiers et leurs habitants sont « gorgés » d’allocations – métaphore qui, en outre, traite ces dits-habitants comme s’ils étaient réduits à l’état de bêtes de basse-cour gavées d’aides, rhétorique à l’implicite éminemment raciste – relève… du mensonge !

Aucune source, aucune enquête, aucune étude ne vient étayer cette affirmation, au contraire.

L’éditorialiste économique Emmanuel Lechypre, reprenant les données de la Cour des comptes et de l’Institut Montaigne rappelait le 3 juillet sur BFM TV10 :

« Le constat est accablant : 45% des jeunes n’ont pas d’emploi, on compte deux fois moins de professionnels de santé pour 100 000 habitants, 40% de ces quartiers n’ont pas de crèches avec pourtant deux fois plus de familles monoparentales, 40% de bibliothèques en moins par habitant, trois fois moins d’équipements sportifs… Ces chiffres rappellent combien la « normale » est insupportable pour les habitants des banlieues défavorisées. Sans justice sociale, rien ne changera. ». L’animatrice de l’émission, Apolline de Malherbe rappelle : « Il y a quand même eu 100 milliards d’euros qui ont été versés depuis 40 ans » ; et à Lechypre de détailler : « La réalité est que c’est moins de 1% du budget de l’État. La réalité, c’est que dans presque tous les domaines, finalement, on dépense moins pour les habitants des quartiers difficiles que pour les habitants des plus favorisés ».

Il est presque intriguant qu’on l’on puisse encore croire à ce mythe des quartiers sur-dotés alors même que des chaînes d’information en continu font un effort de vérification de l’information sur des bases sourcées. C’est ici un problème d’hégémonie et de rapport de force médiatique qui se fait jour : « Un mensonge répété mille fois se transforme en vérité », citation attribuée à Joseph Goebbels, ministre de l’Education du Peuple et de la Propagande sous le IIIème Reich. C’est là l’un des points forts de l’extrême-droite, qui révèle en creux une faiblesse de la gauche de classe qui a du mal à contre-attaquer, ne le fait pas suffisamment ou ne se dote pas d’une base théorique suffisamment solide pour contrecarrer les offensives réactionnaires dont l’aura se base sur sa capacité à matraquer une information sans fondement, à décrire une réalité sans base concrète pour en attester, jusqu’à la faire exister dans l’esprit de la population. Bien évidemment, cette mainmise sur le narratif informationnel ne serait pas possible sans l’appui de ces mêmes chaînes de télévision ou du journalisme de préfecture11 : la majorité du contenu télévisuel et de la presse sont entre les mains du camp conservateur, à travers de grandes figures de la bourgeoisie milliardaire12, qui veille à relayer la vision de la société qui correspond à ses intérêts.

Pour revenir au sujet initial, la propagande concernant le mythe de la sur-dotation des quartiers, vous pourrez trouver en références de fin d’article quelques autres sources plus fournies offrant des armes théoriques et factuelles pour contredire cette fausse croyance13.

Terminons sur ce point en précisant que cette falsification se situe dans une manœuvre politique plus large de l’extrême-droite : la division des classes populaires. Historiquement, elle a toujours joué le rôle de bras gauche de la bourgeoisie en fracturant notre camp social, s’installant même au pouvoir si cela peut contextuellement servir les intérêts politiques et économiques de certaines fractions de la classe dominante. Ainsi, en dénonçant le prétendu afflux d’argent public en direction des banlieues, où vivent « les populations immigrées et issues de l’immigration », elle y oppose la marginalisation des campagnes où vivent « les souchiens », ces « français honnêtes et bien de chez nous ». Elle instrumentalise ainsi les difficultés quotidiennes rencontrées par la classe ouvrière « rurale » et infra-urbaine – en marge des métropoles, dans les villes moyennes et dans leurs périphéries – (temps de trajet domicile/travail, coût de l’essence, désertification des services publics…). Pourtant, quand on évoque ces problématiques, on ne peut que constater qu’elles sont – bien qu’elles ne s’expriment pas de la même façon ou avec un même degré d’intensité – analogues et partagées entre périphéries des grandes villes et campagnes. Plus encore, certains vont jusqu’à évoquer un « mythe de l’abandon » : c’est le cas encore une fois d’Emmanuel Lechypre, s’appuyant sur les données de l’INSEE, qui traita du sujet le 16 juin dernier :

https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/good-morning-business/emmanuel-lechypre-campagne-le-mythe-de-l-abandon-16-06_VN-202306160170.html

A cela, on peut ajouter la façon dont le discours sur la fracture ville/campagne, par laquelle on soutient la thèse de l’abandon des classes populaires blanches (qui ne vivraient qu’en zone rurale) par la gauche, au profit des minorités d’origine étrangère (dont aucune ne vivrait dans les régions qui ne sont pas sous l’influence des grandes métropoles françaises), est utilisée de façon démagogique et caricaturale, sur la base des thèses soutenues par Christophe Guilluy (Fractures françaises, La France périphérique). Celles-ci sont reprises, altérées et déformées par le camp de la réaction politique.14

III. L’attaque contre le maire d’Hay-les-roses n’est probablement pas le fait des émeutiers

Dans la nuit du dimanche 2 juillet, le domicile de Vincent Jeanbrun, maire Les Républicains de L’Haÿ-les-Roses, commune du Val-de-Marne, est attaqué par une voiture-bélier enflammée. S’y trouvait alors la femme du maire et ses deux enfants : la compagne du maire a du être hospitalisée du tibia en urgence. La condamnation de cet acte criminel, qui peut se caractériser comme une tentative d’homicide, a été immédiate et unanime dans l’ensemble de la classe politique15.

Le cas présent est plus complexe puisqu’il ne relève évidemment pas de la désinformation : le domicile de Vincent Jeanbrun a bel et bien été saccagé avec les tristes conséquences que l’on connaît pour sa famille. Toutefois, c’est le traitement de cette information qui peut légitimement interroger : cette attaque à d’emblée été associée aux émeutes et aux actes des émeutiers. Immédiatement, de nombreux articles titrèrent : « Émeutes en France : tout savoir sur Vincent Jeanbrun »16(Cnews), « Émeutes : Indignation générale après l’attaque du domicile du maire de l’Haÿ-les-Roses »17 (L’express), « Des émeutiers attaquent le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses : "Ma femme et mes enfants en état de choc et blessés »18 (France Live), « Emeutes : le domicile du maire de l’Haÿ-les-Roses attaqué à la voiture-bélier »19 (La Nouvelle République). Puis à la classe politique elle-même d’accoler les termes « émeutes/émeutiers »/ « attaque du maire » à travers la voix directe du maire dont la demeure a été saccagée et la famille attaquée. Dès le lundi qui suivit la violente agression, une marche de soutien à Vincent Jeanbrun et à sa famille a eu lieu dans sa commune en présence de nombreuses personnalités politiques. Le maire fit une allocution où il affirma : « Nous avons vu le vrai visage des émeutiers: celui d'assassins (...) Ils ont voulu assassiner ma femme et mes deux jeunes enfants dans leur sommeil »20. Ainsi le terme d’émeutier est intimement associé à celui d’« assassins » : tous les émeutiers sont des assassins. Le camp de l’ordre et de l’appel au calme a ainsi trouvé et exploité, sans doute par pur automatisme idéologique, un acte pour déterminer la nature profonde des émeutiers et décrédibiliser toute tentative de considérer les heurts de journées précédentes comme des révoltes qui auraient un sens politique. Là où le rattachement médiatique des termes « émeutes » et « attaque du domicile du maire » servent en grande partie une stratégie sensationnaliste propre au journalisme de type infotainment, la reprise par certains groupes politiques de cette rhétorique s’assimile à de la récupération sciemment orientée.

C’est d’autant plus criant quand on sait que pour le moment, aucun élément d’enquête ne permet de faire le lien entre cette attaque et l’acte de potentiels émeutiers. C’est le journal Le Canard enchaîné qui donna quelques éléments d’enquête : « l'attaque semble avoir été trop minutieusement préparée pour s'inscrire dans le cadre de violences urbaines spontanées. Nos confrères évoquent une véritable "opération commando" préméditée et préparée avec "professionnalisme". »21

Illustration 3

En l’état, c’est la piste d’un règlement de compte entre trafiquants de drogue ayant déjà menacé le maire de la ville qui est privilégiée. Pour l’extrême-droite, opérer l’amalgame entre émeutiers et banditisme organisé relève de l’automatisme : finalement, que cela soit des trafiquants de drogue ne change rien puisque « tous les émeutiers sont potentiellement des criminels ». Une posture paternaliste qui permet, une fois de plus, de vider de tout contenu politique les épisodes d’émeutes et de réduire la jeunesse qui s’est mobilisée à une question de délinquance à réprimer avec fermeté.

De plus, on peut aller jusqu’à s’inquiéter du manque de culture historique et politique d’un certain nombre d’élus de la classe politique : l’opportunisme de groupe criminels qui profitent de périodes de tensions à caractère insurrectionnels n’a rien de nouveau et à toujours été instrumentalisée par les tendances conservatrices et réactionnaires pour délégitimer le caractère politique des mouvements s’opposant à la violence d’État.

Pour comparaison, on a pu constater que les élus de la République furent beaucoup moins vifs à assimiler l’incendie criminel contre le domicile du maire de Saint-Brevin à l’organisation de groupuscules d’extrême-droite en dépit des menaces répétées reçues par Yannick Morez et des alertes qu’il avait pu émettre en direction des services de l’état22. Cette affaire à par ailleurs révélé de gros manquements de la part des services préfectoraux. Lors de son audition au Sénat, l’ancien maire, contraint de démissionner, à déclarer :

 « Vous avez dû voir la communication du préfet après ma démission. Il dit qu’il a organisé des réunions publiques. De la part d’un préfet, mentir effrontément en public, c’est quand même important. Il représente l’Etat. Il sait très bien qu’il n’a pas organisé de réunions publiques. Il suffit de lui demander la date. Il ne pourra pas en fournir. Il n’en a pas fait ».

Côté gouvernement, il y eut certes un appel à alourdir les sanctions pénales dans les affaires concernant les attaques contre des élus, cependant, le gouvernement eut énormément de mal à dénoncer la responsabilité intégrale de l’extrême-droite. La première Ministre Elisabeth Borne déclarait par exemple que cette attaque «montre qu'il y a une montée d'extrémismes dans notre pays et évidemment il faut qu'on soit très très vigilant sur ce sujet», précisant qu’il fallait travailler «la main dans la main avec les élus locaux, c'est comme ça qu'on évitera ces montées des extrémismes».23 Renvoyer dos à dos, nier l’évidence et ainsi permettre à l’extrême-droite terroriste de se développer en ne lui apportant aucun discrédit, voila ce que fait par son discours et par ses actes le gouvernement. Pourtant, la DGSI, qui n’est pas réputée pour être une structure fourmillant de gauchistes signale que  « la moitié des projets d’attaques d’extrême droite déjoués dans l’UE en 2022 l’ont été en France. »24. Le directeur général de la sécurité intérieur, Nicolas Lerner précise en affirmant : « Depuis le printemps, nous assistons à une résurgence très préoccupante des actions violentes ou des intimidations de la part de l’ultradroite »25. En outre, il discrédite la version donnée par le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en constatant que les actions qualifiées par ce dernier « d’éco-terrorisme » ne relèvent pas de ce qui est qualifiable comme étant du terrorisme.

Indignation ciblée et à géométrie variable, désignation arbitraire de boucs-émissaires sans investigation, discours de décrédibilisation du contenu politique des contestations populaires, tels sont les anathèmes portés par le camp ultra-conservateur pour condamner toute forme d’opposition à ses politiques et à ses conséquences.

IV. « La justice est trop laxiste »

Pour finir, mentionnons un autre topos de la droite bourgeoise et de l’extrême-droite : « La justice ne punit pas assez, n’est pas assez sévère », allant jusqu’à parfois oser, dans un élan teinté de complotisme : « les juges sont des gauchistes »26. D’où les incessants appels à plus de fermeté, à une « tolérance zéro », discours rabâché depuis Nicolas Sarkozy, de son poste au ministère de l’intérieur à son accession à la présidence de la République27 et illustré par la politique du chiffre dans la police28. Ce supposé laxisme judiciaire serait à mettre en lien avec la prétendue augmentation de la criminalité à laquelle la justice ne serait pas apte à répondre, se rendant alors coupable de complaisance envers les délinquants.
Rien ne tient dans ce discours puisque… tout est faux ! Concernant les chiffres de la criminalité, dont l’extrême-droite, entre autre par la voix d’un de leur gourou, Laurent Obertone, lie l’augmentation fictive aux statistiques ethniques et à l’immigration, ils ne vont pas dans leur sens. Le Centre d’Observation de la société analyse : «  Il est difficile de faire la part des choses entre des inquiétudes réelles et l’instrumentalisation de faits divers pour faire de l’audience. Tous les jours, notre pays compte trois homicides. C’est beaucoup moins qu’il y a 30 ans, mais cela permet de nourrir une chronique médiatique à défaut d’autres événements majeurs. Les réseaux sociaux amplifient encore le phénomène. »

Illustration 4


Il détaille ensuite, concernant les chiffres de la criminalité enregistrée : « . Il dépend aussi de l’activité des services de police : quand ces derniers deviennent plus efficaces, les chiffres augmentent sans que cela traduise nécessairement une hausse de l’insécurité. Cette donnée est la conséquence grandes transformations sociales : la progression des années 1960 et 1970 est essentiellement due aux vols. On entre alors dans la société de consommation, il y a davantage d’objets à voler, on s’assure plus souvent et on les déclare davantage à la police… C’est un autre point important : la violence enregistrée par les statistiques dépend beaucoup de notre sensibilité au sujet et de notre capacité à déclarer des faits. »30. Certes les données peuvent varier selon le type de crime commis et répertorié. Malgré tout, dans la plupart des domaines, on constate une stagnation ou une diminution des faits enregistrés : « Plus récemment, le nombre annuel d’homicides a nettement baissé, de 1 400 à 800 entre 2002 et 2009, et il est à peu près stable depuis dix ans. ». Seul le nombre de coups et blessures enregistrés par la gendarmerie et la police enregistre une augmentation notable, passant de 220 000 en 2008 à 370 000 en 2022. Mais là encore, l’Observatoire relève : « Comme l’expliquent les chercheurs du Cesdip, cette situation est, pour l’essentiel, le résultat d’un durcissement de la loi : de plus en plus d’infractions sont comptabilisées comme des délits alors qu’elles ne l’étaient pas auparavant » et précise « Le ministère souligne l’impact joué par la sensibilisation aux violences conjugales, ce qui peut à la fois inciter davantage de femmes à porter plainte et à favoriser un accueil plus attentif dans les commissariats. »

Illustration 5


On peut donc, si l’on se défait de tout souci méthodologique, ce qui est évidemment le cadet des préoccupations des Zemmour, Obertone, Le Pen et compagnie qui ne raisonnent que par démagogie électorale, faire dire aux statistiques les plus pures inepties. C’est là le sens de l’aphorisme de Mark Twain : 

faire dire aux statistiques les plus pures inepties. C’est là le sens de l’aphorisme de Mark Twain : « Il y a trois sortes de mensonges : << Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges, et les statistiques.>>

Quant au prétendu laxisme de la justice et des juges, aucune source ne vient l'étayer pertinemment. L'association de gendarmes GENDXXI a, en se basant sur les statistiques fournies par le Ministère de la Justice, produit un travail remarquable à ce sujet. Elle indique : << Les condamnations pour crime révèlent une augmentation des peines de 3 à 10 ans alors que la part de sursis augmente et que les condamnations à plus de 10 ans se réduisent. Le phénomène inverse s'observe sur les peines prononcées pour les délits. Les peines le plus lourdes sont en nette augmentation notamment les 5 ans et plus alors que les peines de moins de trois mois baissent".

Sans vouloir donner dans la sur-interprétation, il nous semble que la correctionnalisation peut expliquer, du moins partiellement, l’augmentation des peines les plus lourdes infligées par les tribunaux correctionnels. Pour le reste, les chiffres parlent d’eux-mêmes, la justice sanctionne plus fermement depuis 2012. Cette conclusion est par ailleurs confirmée par le taux d’occupation des prisons dont le ratio n’a cessé d’augmenter. »(31)

Illustration 6
Nombre de détenus en France de 2005 à 2020 et nombre de places de prisons opérationnelles

Dans le même rapport, l’association renvoie aux propos de Catherine Vandier, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats qui, en 2010, répondit à la question « Peut-on parler de "laxisme" dans l'exécution des décisions de justice ? » de la manière suivante :

« La justice française est très loin d'être laxiste et évolue en réalité vers une plus grande sévérité. Il existe désormais des procédures contraignantes avec des peines très sévères, comme les peines planchers, mais, par ailleurs, les prisons sont pleines à craquer, et on nous enjoint de trouver des alternatives à l'incarcération. Le même magistrat du parquet peut requérir le matin une peine de prison lourde pour un délinquant multirécidiviste et participer, l'après-midi, à la libération conditionnelle d'un individu qui a exactement le même profil. »

Ces propos restent d’actualité étant donné que la question du taux de remplissage des prisons n’a pas été réglée, il s’est même nettement aggravé. Le seul laxisme de la justice est donc celui des politiques étatiques qui sous-dote depuis des décennies le domaine de la réponse carcérale à la criminalité. Nul gauchisme de la part des magistrats qui sont d’abord contraints par les réalités du monde judiciaire et des infrastructures qui y sont rattachées.

On notera, pour finir, qu’à l’inverse de l’indulgence prêtée à la justice, cette dernière a puni de peines inédites et exemplaires des personnes dont les actes se sont placés dans le cadre des récentes émeutes32 : on pense à l’homme de 28 ans qui a été condamné de 10 mois de prison ferme pour un vol de cannette de Red Bull alors qu’il n’avait aucun casier judiciaire. Plus largement, en comparant avec les révoltes urbaines de 2005, on réalise que la réponse pénale s’est faite bien plus sévère ces deux dernières semaines : en 2005, sur trois semaines d’émeutes, 4 728 personnes furent interpellées donnant lieu à environ 400 condamnations à de la prison ferme ; du 27 juin 2023 au 8 juillet, soit en moins de deux semaines, plus de 480 comparutions immédiates ont été tenues et 380 personnes incarcérées.33 Une fois encore, démonstration de la falsification du réel orchestrée à droite qui peut précisément, et cela depuis des années, s’assurer que les classes populaires révoltées soient lourdement sanctionnées pour leurs actes.

________________________________

Toute cette dérive journalistique, télé et journaux qui ouvrent leurs portes à la rhétorique d’extrême-droite, déroulant à ses représentants le tapis rouge, ne vérifiant la véracité d’aucun de leurs propos, allant même jusqu’à se confondre avec l’extrême-droite en reprenant ses techniques : pourquoi s’en priver ? Elles sont l’ère du temps, s’insèrent dans la logique de productivité de l’information qui assure l’audimat maximal.
Les conséquences politiques de ce mode opératoire sont évidemment catastrophiques et dangereuses pour la démocratie. Elles servent l’émergence et la suprématie d’un discours qui réduit les émeutes à de la criminalité et qui nie le statut de citoyen aux populations des quartiers populaires. Tout a été fait pour réduire la voix des banlieues au silence et, par extension, des classes laborieuses les plus précaires, durant la phase que nous avons pu observer ces deux dernières semaines. En l’occurrence, la bourgeoisie et la réaction à travers les partis qui s’en font les représentants ont réussi un coup de poker bluffant : étouffer les questions premières et urgentes que posait la mort de Nahel – la dénonciations de la brutalité policière et de la violence d’État, des inégalités sociales et du racisme – pour imposer à coup de falsification et d’amalgame constants leur idéologie à la majorité de la population dont ils alourdissent quotidiennement l’existence. Le camp social se doit en priorité de permettre aux classes populaires, et en particulier à celles des quartiers défavorisés, de se doter des moyens d’expression politiques dont elle a besoin pour faire face aux réactionnaires de tous bords et pour faire émerger une voie politique qui assure sa dignité et son émancipation. 

Sources et bibliographie

1« Mort de Nahel : Anne-Sophie Lapix présente ses excuses dans le 20h de France 2 après une "erreur" concernant l'enquête », Télé Loisir, publié le 4 juillet 2023 : https://www.programme-tv.net/news/tv/331201-mort-de-nahel-anne-sophie-lapix-presente-ses-excuses-dans-le-20h-de-france-2-apres-une-erreur-concernant-lenquete/.

2 « Les sympathisants d’extrême-droite sont-ils plus crédules que les autres ? », Kantar Public, publié le 9 février 2022 : https://kantarpublic.com/fr/inspiration/election-presidentielle-2022/les-sympathisants-d-extreme-droite-sont-ils-plus-credules-que-les-autres#:~:text=Des%20chercheurs%20de%20l'Ecole,informations%20circulant%20%C3%A0%20ce%20sujet.

3 Article Le Huffington Post, publié le 4 juillet 2023, « Aurore Bergé lie la mort du sapeur-pompier aux émeutes pour attaquer la France insoumise » : https://fr.news.yahoo.com/aurore-berg%C3%A9-lie-mort-sapeur-155458135.html

4 Source Libération : «  Checknews: pompier décédé à Saint-Denis, d’où vient le lien pour l’instant non-établi avec les violences urbaines ? », publié le 3 juillet 2023. https://www.liberation.fr/checknews/pompier-decede-a-saint-denis-dou-vient-le-lien-pour-linstant-non-etabli-avec-les-violences-urbaines-20230703_7H2QPWLRGBEU3OHKC2U5FBJS6Q/

5 Article Le Point, « Emeutes : Après la mort de Nahel, quel bilan ? », publié le 5 juillet 2023 :
https://www.lepoint.fr/societe/emeutes-apres-la-mort-de-nahel-quel-bilan-05-07-2023-2527545_23.php

6 Tweet publié sur la page d’Eric Zemmour le 1er juillet 2023 : https://twitter.com/ZemmourEric/status/1675196491214864386?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1675196491214864386%7Ctwgr%5E3f40c035d2f714e0cf67b37464331c7fad9ec7c6%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fbo-pic-franceinfo.francetelevisions.tv%2F

7 Article Le Monde « Émeutes urbaines : dans l’Essonne, Bruno Le Maire plaide pour « la fermeté » plutôt que pour « un nouveau plan banlieues », publié le 4 juillet 2023. https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/04/emeutes-urbaines-dans-l-essonne-bruno-le-maire-plaide-pour-la-fermete-plutot-que-pour-un-nouveau-plan-banlieues_6180545_823448.html

8 Article Les Echos, « Plus de 1 milliard d'euros par an mobilisés pour les banlieues », publié le 31 octobre 2022 : https://www.lesechos.fr/2002/10/plus-de-1-milliard-deuros-par-an-mobilises-pour-les-banlieues-702491

9 On pense bien sûr à la phrase « Le bruit et l’odeur », prononcée par Chirac devant les militants du RPR en 1991 : https://www.dailymotion.com/video/x4u7n9t.

10 Extrait BFM TV, diffusé le 30 juin 2023 : « Banlieues, trop peu d’argent, trop mal dépensé » https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/good-morning-business/emmanuel-lechypre-banlieues-trop-peu-d-argent-trop-mal-depense-30-06_VN-202306300192.html

11Sur le site Acrimed, Observatoire des médias, un référencement des informations relevant d’un relai aveugle des versions institutionnelles : https://www.acrimed.org/+-Journalisme-de-prefecture-+

12 Infographie « Médias français, qui possède quoi ? », Le Monde diplomatique, dernière mise à jour en décembre 2022 : https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA

13 Article The Conversation, « Fact Check : trop d’argent dépensé dans les banlieues ? », publié le 6 janvier 2020 : https://theconversation.com/fact-check-trop-dargent-depense-dans-les-banlieues-128946

Vidéo Blast, « Banlieues : des territoires à l’abandon », diffusé le 8 juillet 2023 : https://www.youtube.com/watch?v=tsSZ0Yahg2w&t=378s

14 Article La vie des Idées, rédigé par Eric Charmes, publié le 5 novembre 2014 : Une France contre l’autre ? - La Vie des idées (laviedesidees.fr)

15Article Ouest France, « Attaque chez le maire de L’Haÿ-les-Roses : condamnation unanime de la classe politique », publié le 2 juillet 2023 : Attaque chez le maire de L’Haÿ-les-Roses : condamnation unanime de la classe politique (ouest-france.fr)

16Article Cnews, publié le 3 juillet 2023 : « EMEUTES EN FRANCE : TOUT SAVOIR SUR VINCENT JEANBRUN, MAIRE DE L'HAŸ-LES-ROSES, VICTIME D'UNE ATTAQUE À LA VOITURE-BÉLIER », Emeutes en France : tout savoir sur Vincent Jeanbrun, maire de l'Haÿ-les-Roses, victime d'une attaque à la voiture-bélier | CNEWS 

17Article L’Express, publié le 2 juillet 2023, « Emeutes : indignation générale après l’attaque du domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses » https://www.lexpress.fr/societe/emeutes-indignation-generale-apres-lattaque-du-domicile-du-maire-de-lhay-les-roses-QTIQTLUICZBCJNOG5KGMY2ABNM/

18 Article France Live, publié le 2 juillet 2023 : «  Des émeutiers attaquent le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses : "Ma femme et mes enfants en état de choc et blessés »/ https://www.francelive.fr/article/france-live/des-emeutiers-attaquent-le-domicile-du-maire-de-lhay-les-roses-ma-femme-et-mes-enfants-en-etat-de-choc-et-blesses-8091401/

19Article La Nouvelle République, « Emeutes : le domicile du maire de l’Haÿ-les-Roses attaqué à la voiture-bélier », publié le  2 juillet 2023 : https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/emeutes-le-domicile-du-maire-de-l-hay-les-roses-attaque-a-la-voiture-belier

20Extrait et article BFM TV, «L'HAŸ-LES-ROSES: DE NOMBREUX ÉLUS RASSEMBLÉS DERRIÈRE LE MAIRE ATTAQUÉ À SON DOMICIL L'HAŸ-LES-ROSES: DE NOMBREUX ÉLUS RASSEMBLÉS DERRIÈRE LE MAIRE ATTAQUÉ À SON DOMICILE », diffusé le 3 juillet 2023 : https://www.bfmtv.com/societe/l-hay-les-roses-de-nombreux-elus-rassembles-derriere-le-maire-attaque-a-son-domicile_AV-202307030674.html

21 Article Midi Libre, « "Un acte de vengeance" : pourquoi il est peu probable que les émeutiers aient attaqué le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses », publié le 5 juillet 2023 : https://www.midilibre.fr/2023/07/05/un-acte-de-vengeance-pourquoi-il-est-peu-probable-que-les-emeutiers-aient-attaque-le-domicile-du-maire-de-lhay-les-roses-11323409.php

22Article et extrait télévisuel Public Sénat, « Saint-Brévin : le témoignage accablant du maire, Yannick Morez - Public Sénat (publicsenat.fr) », publié le 17 mai 2023.

23Article Le Figaro, publié le 11 mai 2023 : « Démission du maire de Saint-Brévin après l'incendie de son domicile : Macron condamne des «attaques indignes», https://www.lefigaro.fr/politique/demission-du-maire-de-saint-brevin-apres-un-incendie-macron-condamne-des-attaques-indignes-20230511

24 Article Libération, «Projets d’attaques : Europol et la DGSI alertent sur le terrorisme d’extrême droite en France – Libération (liberation.fr) », publié le 10 juillet 2023.

25 Article Sud Ouest, « Ultradroite en France : le patron de la sécurité intérieure alerte sur la résurgence des actions violentes », publié le 9 juillet 2023 : https://www.sudouest.fr/justice/ultradroite-en-france-le-patron-de-la-securite-interieure-alerte-sur-la-resurgence-des-actions-violentes-15871702.php

26 Article Valeurs Actuelles, "A l'école des juges rouges", publié le 19 juillet 2020 :  https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/politique/a-lecole-des-juges-rouges

27 Article Le Monde, "Violences urbaines : Sarkozy prône la tolérance zéro" publié le 31 octobre 2005 https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/10/31/violences-urbaines-sarkozy-prone-la-tolerance-zero_704987_3224.html

28 Politique du chiffre et police des étrangers, Christian Mouhanna, 2009, publié dans la revue Plein droit :  https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2009-3-page-3.htm

30 Centre d'observation de la Société, "L'insécurité reste stable en France", publié le 27 mai 2023 : https://www.observationsociete.fr/modes-de-vie/divers-tendances_conditions/evolutioninsecurite/

31 Dossier produit par l'association de gendarmes GendXXI, "La France est-elle laxiste face à l'<<ensauvagement>> de la société ?", publié en novembre 2020 : https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/buypacker-prod/document/1063335.pdf?response-content-disposition=inline%3B%20filename%2A%3DUTF-8%27%27JusticelaxismeGendXXI_200927_203540.pdf&response-x-robots-tag=noindex&AWSAccessKeyId=AKIAIAGCEPGSROXYCM3A&Expires=1707091200&Signature=dMw2u7%2F0gc0gCVDI%2FlEaFi%2Baacg%3D&cache=1601232497

32 Article Libération, "Violences urbaines : un a-t-il été condamné a dix mois de prison ferme pour le vol d'une canette de Red Bull ?", publié le 4 juillet 2023 : https://www.liberation.fr/checknews/violences-urbaines-un-homme-a-t-il-ete-condamne-a-dix-mois-de-prison-ferme-pour-le-vol-dune-canette-de-redbull-20230704_XDDKWZ6GXRHP3JAYZQF5R2GJP4/ 

33 Diffusé sur BFM TV, "Les émeutiers ont-ils écopé de peines exemplaires ?", le 8 juillet 2023, Les émeutiers ont-ils écopé de "peines exemplaires" ? :  La vérif de Céline Pitelet - Vidéo Dailymotion

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