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Billet de blog 6 novembre 2017

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Cinéma expérimental : Life, Death and Assumption of Lupe Vélez, film de José Soltero

Lupe, film de José Soltero vu la semaine dernière pendant le festival l'Âge d'or à Bruxelles, est un oeuvre obscure et flamboyante. Une pièce majeure de la l'avant-garde new-yorkaise des années 60 restée méconnue, comme son auteur. Soltero compte encore seulement trois films répertoriés entre 1965 et 1969.

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Illustration 1
Life, Death and Assumption of Lupe Vélez © José Rodríguez Soltero

[Octobre 2017]

Il s'agit d'une expérience qui retrace la vie de Lupe Vélez, actrice mexicaine et figure hollywoodienne des années 30, dont la carrière fantasmée est jouée par la superstar wharolienne Mario Montez.

C'est en 1966, Andy Warhol vient de tourner sa propre version de la vie de Vélez, étoile disparue à la suite d'une overdose. Le film de la Factory est produit par Edie Sedgwick qui prend le rôle principal. Le traitement est sobre, comme à l'habitude, et il prend parfois des tons délicatement colorés.

La même année, José Rodríguez Soltero jette son dévolu sur le destin de la Lupe: sa vie, sa mort, sa délivrance. Le spectateur suit la dévotion du cinéaste en même temps que le cheminement de son sujet. L'empathie pour le personnage est amplifiée par une merveilleuse bande-son qui sublime l'exaltation. La fin libératrice et voluptueuse passe par une merveilleuse démonstration de transe. 

L'originalité de José Soltero est d'attaquer une expérimentation underground et politique d'avant-garde pour la doubler d'un engagement queer et latino. Le travail est à rapprocher de celui de Jack Smith -emblématiques Flaming Creatures et Normal Love dans lesquels apparaît le cross actor Mario Montez. L'insolence adressée au système hollywoodien comme à la moralité de la société normative de ses contemporains a le mérite d'être téméraire, elle est avant tout extraordinairement libre. 

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Interview with MM Serra il la Fuga, Chilean Cinema Magazine (en anglais) : Jose Rodriguez Soltero in the archives of the Film-Makers’ Coop in New York

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MM Serra presents the films of José Rodriguez Soltero © Lynne Sachs

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