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[Octobre 2017]
Il s'agit d'une expérience qui retrace la vie de Lupe Vélez, actrice mexicaine et figure hollywoodienne des années 30, dont la carrière fantasmée est jouée par la superstar wharolienne Mario Montez.
C'est en 1966, Andy Warhol vient de tourner sa propre version de la vie de Vélez, étoile disparue à la suite d'une overdose. Le film de la Factory est produit par Edie Sedgwick qui prend le rôle principal. Le traitement est sobre, comme à l'habitude, et il prend parfois des tons délicatement colorés.
La même année, José Rodríguez Soltero jette son dévolu sur le destin de la Lupe: sa vie, sa mort, sa délivrance. Le spectateur suit la dévotion du cinéaste en même temps que le cheminement de son sujet. L'empathie pour le personnage est amplifiée par une merveilleuse bande-son qui sublime l'exaltation. La fin libératrice et voluptueuse passe par une merveilleuse démonstration de transe.
L'originalité de José Soltero est d'attaquer une expérimentation underground et politique d'avant-garde pour la doubler d'un engagement queer et latino. Le travail est à rapprocher de celui de Jack Smith -emblématiques Flaming Creatures et Normal Love dans lesquels apparaît le cross actor Mario Montez. L'insolence adressée au système hollywoodien comme à la moralité de la société normative de ses contemporains a le mérite d'être téméraire, elle est avant tout extraordinairement libre.
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