Au moment où le gouvernement a recours à la procédure du vote bloqué pour faire adopter par l'Assemblée Nationale la réforme des retraites, il peut être instructif de se souvenir que François Hollande n’a pas toujours
estimé que l’augmentation de la durée
de cotisation était «la mesure la
plus juste» comme il l'a déclaré en juillet dernier lors de la Grande Conférence Sociale.
Il y a dix ans, à Dijon, le 18 mai 2003,
François Hollande, Premier secrétaire,
prononce le discours de clôture du
congrès du Parti socialiste. Il s’en prend
à la réforme des retraites conduite par
François Fillon, ministre des Affaires sociales
du gouvernement Raffarin, dont la
mesure la plus forte est l’augmentation
de la durée de cotisation. Celle-ci doit
être portée à 40 annuités pour tous les
salariés, puis augmenter au fur et à mesure
de la hausse de l’espérance de vie.
Très remonté, François Hollande ne mâche
pas ses mots: il «refuse une philosophie
qui consiste à demander aux salariés
de travailler plus longtemps pour
gagner moins. L’allongement de la durée
de cotisation –40, 41, 42 ans et davantage
encore si nécessaire– était la position du
MEDEF, c’est la solution du gouvernement
Raffarin!».
Alors que la France connaît une très
puissante mobilisation contre le projet
Raffarin, le leader socialiste poursuit:
«Nous, socialistes, seront présents dans
les manifestations [...] et nous demandons
solennellement le retrait du projet.
[...] Si demain nous nous trouvons en situation
d’agir –je le dis nettement aujourd’hui
et je prends date–, le plan Raffarin
sera retiré et nous en
négocierons un nouveau.»*
* Le discours est à voir sur le site
www.psdijon.org/imgps/h3.mov