Sous les biens fraîches frondaisons
Des grands arbres de saison
Deux enfants jouent, rient et dansent,
Confiants en toute insouciance.
En suivant la course du soleil
On peut entrevoir sans pareil
Un vieil homme à la terrasse
Assis au troquet d’en face.
Se cache une jeune silhouette
A la chevelure défaite
A la fenêtre du dessus
Sous nos regards un peu déçus
Ainsi s’éveille le village,
Pour les gens de tous les âges
Tel un théâtre dont la pièce,
Se répète ainsi sans cesse
Pas de guerre de générations,
Une vraie considération
Pour les gens de tous les âges,
Ainsi va la vie au village
Une p’tite fille et sa grand-mère
Toutes deux cheminant de paire
Vers la place du grand marché
Chacune tient une anse du panier
Un grand-père et son petit fils
A la pêche aux écrevisses,
Son frère préfère la maison,
Prépare des légumes de saison
Le boulanger, la garagiste
Ont commencé leur tour de piste,
Le pharmacien, la libraire,
Déjà toutes et tous s’affairent
Vers midi dans le village,
Pour les gens de tous les âges
Comme une pièce qui continue
De part et d’autre de la rue
Pas de guerre de générations
Une vraie considération
Ainsi va la vie au village
Pour les gens de tous les âges.
Dans l’après-midi bien plantée
Quelques maisons semblent hantées
Sous l’emprise de la sieste
Seuls les rideaux au vent sont prestes
A l’heure de la sortie de l’usine
A leur fenêtre les voisines
S’interpellent et elles échangent
Quand soudain passe comme un ange
La lumière s’amenuise
Le peintre a fini sa frise
Et range ses pots, ses fins pinceaux
Bientôt enfile son manteau
Quand vient le soir au village,
Quand éclosent les éclairages,
C’est comme un rideau qui tombe
Sur le théâtre du monde.
Jeunes et vieux s’endorment pareils
Calmes, dans un profond sommeil
Pour les gens de tous les âges
S’estompe la vie du village.
Mais si c’est soir de fête
Tous seront à la guinguette
Dans le bleu des éclairages
Du grand bal du village …
… Pour les gens de tous les âges
Et si jamais tu te demandes
Si c’est au Mazet, à Mendes,
A Lons le Saunier, Astaffort,
Au Mans, à Bagnères de Bigorre
Dis-toi que c’est sûr’ment partout
A Quiberon comme à Mantoue
Si tu poses un regard sage
Sur les gens de tous les âges.
Entre alors dans la ronde
De tous les villages du monde
David Russier