Figure de proue de l’extrême gauche française, Jean-Luc Mélenchon a mis depuis plusieurs années une forte tension dans les débats politiques. Le verbe est haut, les intimidations et insultes sont habituelles et son proche entourage doit lui montrer son entière loyauté ou accepter ses foudres.
À l’image de l’ancien président américain Donald Trump, le personnage de Mélenchon reste à part dans le monde politique français. Certains l’aiment fortement, tandis que d’autres le détestent sans ambages. Dans tous les cas, le chef de La France Insoumise ne laisse pas indifférent.
Dans cet article, nous défendons l’idée que Jean-Luc Mélenchon représente un danger pour la France. Ce danger est détaillé en trois aspects distincts : un danger à l’égard des Juifs de France, à l’égard du maintien de la paix sociale en France et enfin, à l’égard des institutions françaises.
Un danger à l’égard des Juifs
Si la courbe des actes antisémites commis en France varie d’une année à l’autre, elle a presque quadruplé l’année 2023 par rapport aux chiffres de l’année précédente. Comme le disait récemment Aurore Bergé, l’ancienne ministre contre les discriminations : « Quand on voit le volume des actes antisémites […], c’est toute la société qui doit se réveiller. »
En France, 35 % des 18-24 ans ont le sentiment qu’il est normal de s’en prendre à des Juifs en raison de leur soutien à Israël. Le lien est ainsi fait entre d’une part, la situation en Israël et dans les territoires occupés et d’autre part, les Juifs qui résident en France. Ce lien n’a jamais été aussi évident que depuis le pogrom du 7 octobre.
Depuis cette date, les citoyens juifs de France ont été maintes fois attaqués, vilipendés et menacés. Qu’il s’agisse de leurs commerces, de l’accès aux universités pour les étudiants juifs ou encore de la simple vie quotidienne d’un nombre grandissant de Juifs, le nombre d’actes antisémites recensés en France depuis le 7 octobre a subi une « véritable explosion et a servi de prétexte à la haine en désinhibant le passage à l’acte » (Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France). On le voit, l’antisémitisme en France est tout sauf anecdotique ou un détail. Pourtant selon Jean-Luc Mélenchon, cet antisémitisme est « résiduel ».
Cette description de la situation est tout simplement choquante lorsqu’elle est exprimée par l’un des principaux leaders de la classe politicienne française. Le mal aurait été moindre si en constatant le tollé que sa déclaration avait causé, Jean-Luc Mélenchon s’était rétracté et excusé ; une erreur est toujours possible. Mais rien de tout cela : droit dans ses bottes, le leader politique a assumé son mensonge et son mépris des Juifs de France.
Pas une seule fois depuis le pogrom du 7 octobre, Jean-Luc Mélenchon – à l’image de La France Insoumise – à qualifié le Hamas comme étant un groupe terroriste. Il n’a jamais condamné les propos de la députée LFI Danièle Obono selon laquelle le Hamas est un « mouvement de résistance ». Sur son compte X (anciennement Twitter), il a faussement accusé Israël d’avoir « choisi de massacrer des familles » en bombardant l’hôpital al-Ahli dans la bande de Gaza. Pourtant, il a été prouvé que ce bombardement avait été causé par un missile tiré par le Hamas et qui au dernier moment, avait dévié sa trajectoire avant de tomber sur l’hôpital (plus d’informations ici). Dans ce cas également, il ne s’est pas rétracté.
Son obsession à l’égard d’Israël – tandis qu’il ne critique presque jamais les attentats terroristes commis par le Hamas – est représentée à la perfection par sa nomination de Rima Hassan pour qu’elle soit incluse dans la liste des candidats de La France Insoumise à la récente élection européenne.
Nous avons déjà signalé précédemment l’impact que le conflit israélo-palestinien a sur l’augmentation des actes antisémites commis en France. En nommant Rima Hassan qui nie le droit d’exister à l’État d’Israël, Jean-Luc Mélenchon a choisi de faire payer aux Juifs de France sa soif de victoire en politique. Tout cela lors d’une élection qui est nullement liée ni au conflit israélo-palestinien, ni à la région – le Proche-Orient – dans laquelle ce conflit a lieu.
Plutôt que de choisir de ne pas mettre de l’huile sur le feu, Jean-Luc Mélenchon n’a cure du bien-être des Juifs français. Cela est malheureux et montre à quel point cette catégorie de la population française n’a pas d’importance à ses yeux.

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En désirant flatter la population des banlieues – dont une proportion importante est musulmane – le leader politique choisi de pointer du doigt les Juifs de France. Pourtant, il serait possible de vouloir venir en aide aux banlieues en parlant des sujets qui touchent le plus sa population : lutte pour le pouvoir d’achat, contre le chômage ou encore la violence des gangs. Jean-Luc Mélenchon a choisi un autre chemin qui lui a fait acquérir – pas seulement en France (on peut lire ici, ici ou encore ici) – la réputation d’être antisémite ou pour le moins, de ne rien faire pour changer cette infamie.
La presse française et étrangère pose régulièrement la question afin de savoir si Jean-Luc Mélenchon est antisémite (quelques exemples ici, ici ou encore ici). Ce simple fait est insultant à l’égard du leader politique et il lui serait très facile de lever tous les doutes. S’il ne le fait pas, lui seul sait si cela correspond à son antisémitisme profond ou à des calculs électoraux nauséabonds.
Un danger à l’égard du maintien de la paix sociale
La parole publique possède un pouvoir que celle d’un individu n’a pas. Réuni en famille ou à un comptoir de bar, un citoyen lambda peut se laisser aller d’une façon bien plus évidente qu’un homme public ; ce dernier sait que sa parole a une forte répercussion au sein du public. Il doit en tirer les conséquences s’il ne désire pas s’attirer régulièrement les foudres du public.
Nous entendons de plus en plus ce constat fait par les journalistes, chroniqueurs et autres commentateurs de la vie publique : la société française est au bord de l’explosion et il en faut peu pour que des émeutes voient le jour, des vandales sévissent et des victimes soient comptées.
Jean-Luc Mélenchon sait que ses prises de parole ont un impact puissant auprès de son électorat. Il possède l’intelligence suffisante et une connaissance excellente de la langue française afin de pouvoir choisir les mots justes et qui n’attiseront pas les braises.
Pourtant, entre ses exposés d’excellente facture à propos de ses propositions politiques pour améliorer la situation des français et de la France, Jean-Luc Mélenchon est régulièrement menaçant, autoritaire, colérique, agressif et méprisant. Cela fait beaucoup pour un seul homme.
Ici n’est pas le lieu où il m’est réellement possible d’apporter de nombreux exemples pour chacun de ces qualificatifs. Je me contente ainsi de citer un seul exemple pour chacun des six attributs cités précédemment ; chaque lecteur aura le loisir d’obtenir plus d’informations en faisant une simple recherche sur internet.
Menaçant : le 25 novembre 2013 dans une interview à DirectMatin, il met en garde Jean-Marc Ayrault, premier ministre à cette époque, en disant en référence à la remise à plat fiscale envisagée par le gouvernement que si c'est « un tour de passe-passe », il « lui en cuira ».
Rappelons que cette expression signifie que la personne en question subira des conséquences désagréables ou des représailles pour ses actions. Il s’agit d’une forme de menace ou d'avertissement, signifiant que la personne va souffrir ou payer pour ce qu'elle a fait ou pour ce qu’elle ne fait pas.
Autoritaire : selon le dictionnaire de l’Académie Française, est autoritaire l’individu qui « est jaloux de son autorité ; qui cherche à imposer sa volonté. » Même si Jean-Luc Mélenchon est considéré comme autoritaire depuis de longues années, la récente purge de plusieurs députés de LFI est exemplaire.
Nul ne met en question le droit d’un chef de parti de se séparer de ceux qui ne pensent pas comme lui ; cela est un classique en politique. Il suffit de lire « La République » de Platon pour apprendre qu’un leader est le plus souvent celui « qui s'entoure de flatteurs et élimine rapidement ceux qui contestent son autorité. »
Ce qui est choquant dans la façon dont les purgés de LFI l’ont été, tient en la façon dont ils ont appris leur expulsion : en recevant la liste des députés pour les élections législatives, leur nom n’y apparaissait. Aucun coup de téléphone, aucun entretien, rien. Lorsqu’on prétend défendre les droits des travailleurs, ce « licenciement » ne correspond certainement pas aux règles élémentaires du droit du travail et de politesse !
Colérique : là encore, un exemple évident vient à l’esprit. Nous étions le 16 octobre 2018 et la police s’était présentée au siège des Insoumis en vue d’une perquisition. C’est le visage défiguré par l’émotion et en hurlant sur les forces de l’ordre que l’on s’aperçut que Jean-Luc Mélenchon avait perdu le contrôle de lui-même et que la colère l’avait submergé.
Suite à cette colère, le patron de LFI fut condamné à trois mois de prison avec sursis pour rébellion et provocation et à payer une amende de 8000 euros. Pendant cette altercation, on vit Jean-Luc Mélenchon crier à un officier de police et essayer d’enfoncer la porte que l’officier tentait de garder comme l’exigeait son devoir. C’est peu dire que cet épisode mit à mal son image d’homme de pouvoir.
Agressif : le 10 juillet 2021, un passant demande à Jean-Luc Mélenchon s’il peut prendre une photo avec lui. Devant l’insistance du passant, le leader politique demande à son collaborateur de « lui péter la gueule ». Si la vidéo de la perquisition à laquelle nous faisions référence précédemment a été vue maintes fois par les internautes, celle de cette altercation et de ces insultes proférées à l’encontre du passant a également été très populaire sur le net.
Jean-Luc Mélenchon ajoute à son attitude agressive, un discours qui l’est autant. « Je ne veux pas (prendre la photo) connard ! (...). Dégage ! » Puis encore : « Ce n’est pas la peine de m’emmerder, (…) tu m’emmerdes ! » Ce manque de retenue et – encore une fois – de politesse démontre un caractère agressif qui peut légitimement inquiéter le public lorsqu’on songe à l’ambition politique de ce leader.

Méprisant : au lendemain des perquisitions menées contre son domicile et le siège de La France Insoumise, une journaliste interrogea Jean-Luc Mélenchon. Cette journaliste était toulousaine et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit le leader politique imiter son accent du sud de la France devant les caméras ; il conclut ses remarques en disant : « Quelqu'un a-t-il une question formulée en français ? »
Quelques années auparavant, afin d’afficher son opposition au CPE (Contrat première embauche) que le gouvernement d’Alain Juppé envisageait de voter, Jean-Luc Mélenchon dit que c’était « la rue qui a abattu les nazis. » Mettre Juppé et le nazisme dans la même phrase est particulièrement méprisant, peu importe ce que l’on pouvait penser de cette réforme.
Un portrait plutôt détaillé de Jean-Luc Mélenchon a été fait par la Fondation Jean Jaurès. Il est utile de lire afin de bien comprendre les problèmes inhérents à la personne du leader de La France Insoumise (on peut lire ce compte-rendu ici). On comprendra que les exemples que nous avons cités ne sont que les jalons d’un comportement général et répétitif d’un leader atypique.
Un danger à l’égard des institutions françaises
Lorsqu’un leader politique désire faire imploser la société dans laquelle il vit, il utilise quatre principaux leviers : 1) Il polarise sa rhétorique et ses actions ; 2) Il sape les institutions de son pays ; 3) Il mène des actions provocatrices et 4) Il encourage l’extrémisme.
Dans le paragraphe qui précède, nous avons démontré la façon dont Jean-Luc Mélenchon utilise son discours pour créer ou augmenter les tensions et les conflits ; cette attitude est particulièrement évidente depuis 2016. Dans son livre L’art de Trumper, la journaliste Anne Toulouse affirme que le leader des Insoumis a adopté le plus grand nombre de pratiques de l’ancien président américain.
Donald Trump a fait du discours agressif et virulent sa règle habituelle lorsqu’il s’adresse au public. Tandis que de nombreux journalistes américains avaient prévu que ce type de discours lui vaudrait de perdre les élections pour la Maison Blanche en 2016, Trump les a remportées et sa façon de parler a été sans aucun doute une des raisons majeures pour lesquelles il a été élu président des États-Unis.
À coup sûr, Jean-Luc Mélenchon a désiré tirer les enseignements de cette façon de parler cash, lui qui rappelle régulièrement qu’étant d’origine du Sud, il est toujours prêt à démarrer au quart de tour. La culture en plus et les obscénités en moins, le leader de LFI n’a fait que se laisser aller encore plus dans le but de créer la même onde de choc chez les français.
Pour Jean-Luc Mélenchon, la lutte contre les institutions françaises est symbolisée par l’abolition de la cinquième République et l’instauration d’une sixième. Plus de droits au peuple et à ses représentants ; plus d’obligation et moins de droits au Président de la République, de nombreux changements fondamentaux sont envisagés.
La question n’est pas d’analyser si nous soutenons ou pas ces propositions, ni si nous les pensons réalisables de la part d’un leader qui ne laisse pas la véritable démocratie s’exprimer au sein de son parti. Vouloir instaurer une nouvelle République est l’action absolue d’une lutte à mort contre les institutions actuelles de la France.

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Lorsque le leader politique appelle à « faire tomber Emmanuel Macron », on est en droit de se demander s’il s’agit d’une image ou d’un réel projet. Autour de Jean-Luc Mélenchon, on entend souvent dire qu’il désire « que le pays s’embrase ». Ce discours est typique de celui qui prône un appel au soulèvement. Certains s’en inquiètent, au sein même de La France Insoumise.
Entre la révolution comme projet politique ou comme métaphore, l’ambiguïté est savamment entretenue. Au fil des émeutes et actions de vandalisme dont la France est régulièrement victime, le discours du leader politique s’adapte pour avoir une portée plus large, plus grande. Si l’on a reproché à Donald Trump de ne pas avoir dit – assez tôt ni d’une façon assez claire – qu’il s’opposait à l’invasion du Capitole à Washington le 6 janvier 2021, on peut se demander qu’elle posture adopterait Mélenchon si une action violente et équivalente voyait le jour en France. De quel côté se tiendrait-il ? Chercherait-il à apaiser ou à se faire couronner ? Il faut espérer que nous n’ayons pas à le découvrir un jour ou l’autre.
Le compromis, l’écoute ou encore l’échange ne sont pas le quotidien de Jean-Luc Mélenchon. C’est plutôt une attitude extrême qu’il préfère, ce qui le différencie encore d’autant plus des autres principaux leaders politiques en France.
Récemment, en nommant Rima Hassan pour être sur la liste des élections européennes, le leader de LFI a une fois de plus choisi la provocation. En mettant cette personne en position d’être élue – ce qu’elle a été – Jean-Luc Mélenchon a mis de côté les intérêts de l’Europe pour choisir une candidature clivante, dont le seul intérêt semble noyer Israël sous les qualificatifs les plus excessifs et outranciers possible.
Cette volonté de toujours grogner, crier et insulter a fait de Jean-Luc Mélenchon un véritable boulet pour toute la gauche et en particulier pour l’extrême gauche. En mai 2022, 59% des Français estimaient que Jean-Luc Mélenchon les inquiète (contre 55% pour Marine Le Pen et 47% pour Emmanuel Macron) (Fondation Jean Jaurès).
En fin de compte, n’est-ce pas là le véritable échec de l’attitude du Lider Máximo ?