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Billet de blog 4 décembre 2021

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Mes nuits avec Pessoa (2)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

1.

“Ainsi donc, ne sachant pas croire en Dieu, et ne pouvant croire en une simple somme d’animaux, je restais, comme d’autres situés en lisière des foules, à cette distance de tout que l’on appelle communément Décadence. La Décadence, c’est la perte totale de l’inconscience; car l’inconscience est le fondement de la vie. S’il pouvait penser le cœur s’arrêterait. (…) Je considère la vie comme une auberge où je dois séjourner, jusqu’à l’arrivée de la diligence de l’abîme. Je ne sais où elle me conduira, car je ne sais rien. Je pourrais considérer cette auberge comme une prison, du fait que je suis contraint d’attendre entre ses murs; je pourrais la considérer comme un lieu de bonne compagnie, car j’y rencontre des gens divers (…) La nuit descendra et la diligence arrivera pour nous tous. Je goûte la brise que l’on me donne, et l’âme qu’on m’a donné pour la goûter, et je n’interroge ni ne cherche d’avantage. Si ce que je laisse écrit sur le livre des voyageurs peut, relu quelque jour par d’autres que moi, les distraire eux aussi durant leur séjour, ce sera bien. S’ils ne le lisent pas, ou n’y trouvent aucun plaisir, ce sera bien également.”

Les bases sont posées d’entrée, un homme à la lisière du monde, libre des dogmes et prisonnier de la vie. Il y a une certaine résignation chez Bernardo Soares, mais il est combatif, curieux et il en découle une pensée rigoureusement sans concession.

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