J'aime les gens qui doutent
 Les gens qui trop écoutent
 Leur cœur se balancer
 J'aime les gens qui disent
 Et qui se contredisent
 Et sans se dénoncer
 
 J'aime les gens qui tremblent
 Que parfois ils ne semblent
 Capables de juger
 J'aime les gens qui passent
 Moitié dans leurs godasses
 Et moitié à côté
 
 J'aime leur petite chanson
 Même s'ils passent pour des cons
 
 J'aime ceux qui paniquent
 Ceux qui sont pas logiques
 Enfin, pas comme il faut,
 Ceux qui, avec leurs chaînes,
 Pour pas que ça nous gêne
 Font un bruit de grelot
 
 Ceux qui n'auront pas honte
 De n'être au bout du compte
 Que des ratés du cœur
 Pour n'avoir pas su dire
 "Délivrez-nous du pire
 Et gardez le meilleur"
 
 J'aime leur petite chanson
 Même s'ils passent pour des cons
 
 J'aime les gens qui n'osent
 S'approprier les choses
 Encore moins les gens
 Ceux qui veulent bien n'être
 Qu'une simple fenêtre
 Pour les yeux des enfants
 
 Ceux qui sans oriflamme,
 Les daltoniens de l'âme,
 Ignorent les couleurs
 Ceux qui sont assez poires
 Pour que jamais l'Histoire
 Leur rende les honneurs
 
 J'aime leur petite chanson
 Même s'ils passent pour des cons
 
 J'aime les gens qui doutent
 Et voudraient qu'on leur foute
 La paix de temps en temps
 Et qu'on ne les malmène
 Jamais quand ils promènent
 Leurs automnes au printemps
 
 Qu'on leur dise que l'âme
 Fait de plus belles flammes
 Que tous ces tristes culs
 Et qu'on les remercie
 Qu'on leur dise, on leur crie
 "Merci d'avoir vécu
 
 Merci pour la tendresse
 Et tant pis pour vos fesses
 Qui ont fait ce qu'elles ont pu".
Anne Sylvestre
Suite à un échange avec deux médiapartiens sur la "Vérité", j'ai eu envie de partager cette chanson d'Anne Sylvestre. Certains débats sur MP me paraissent stériles parce que chacun essaie de rentrer, à coup de marteau, ses convictions; sans prendre réellement en compte la pensée de l'autre. Une goutte, une once, un soupçon de doute, de tous côtés, pourrait parfois rendre les discussions plus constructives, plus passionnantes.