À la suite de la publication, le 6 décembre 2025, d’un article du Monde intitulé « Le numéro 3919, destiné aux femmes, mis sous pression au nom des droits des hommes victimes de violence », le collectif Défendre les enfants a exercé son droit de réponse, conformément à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
L’article en question comporte plusieurs affirmations inexactes, amalgames et présentations trompeuses concernant notre mouvement, nos positions et nos actions. Il suggère notamment une proximité avec des courants masculinistes, ainsi qu’une prétendue mise sous pression du dispositif 3919, accusations que nous contestons fermement et qui ne reposent sur aucun élément factuel.
Dans notre droit de réponse, nous rappelons notamment que :
Défendre les enfants est un mouvement apolitique, mixte et opposé à toute forme de sexisme, qu’il vise les femmes ou les hommes ;
nous n’avons jamais mené ni soutenu aucune campagne de harcèlement, ni demandé la remise en cause du 3919 ;
parler de toutes les victimes de violences, sans distinction de sexe, n’invisibilise personne et ne remet nullement en cause la réalité des violences faites aux femmes.
Nous revenons également sur le contenu réel de l’entretien accordé au Monde, sur les défaillances manifestes du travail de vérification, ainsi que sur les amalgames répétés opérés entre associations de protection de l’enfance et mouvements idéologiques qui ne sont pas les nôtres.
L’exercice du droit de réponse n’est pas une polémique : c’est un outil démocratique essentiel pour garantir une information loyale, équilibrée et respectueuse des personnes et des collectifs mis en cause.
Nous restons attachés au débat public, à condition qu’il repose sur des faits vérifiés, des propos fidèlement rapportés et le respect des principes fondamentaux de la déontologie journalistique.
Rappelons que la question de la prise en compte des hommes victimes de violences par le 3919 ne relève ni d’une initiative récente ni d’une revendication marginale :
En effet, dès fin 2024, Aurore Bergé, alors Députée, avait indiqué par écrit* que "toutes les victimes peuvent appeler le 3919, y compris les hommes". La Secrétaire d’État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes Salima Saa a, de son côté, confirmé par courrier officiel que des travaux étaient engagés au sein de l’État sur ce sujet**. Plus récemment, le président de la République, Emmanuel Macron, a publiquement exprimé son étonnement quant au fait que les hommes victimes ne puissent pas, à ce jour, bénéficier pleinement de ce dispositif. Ces prises de position institutionnelles montrent que le débat est ancien, légitime et porté au plus haut niveau de l’État, bien au-delà de notre collectif.
Notre courrier au Monde :
(lien vers l'article cité : https://defendre-les-enfants.eu/actualites/20251129-etude-de-la-drees-des-evolutions-encourageantes-des-reactions-surprenantes/)
Annexes au courrier
Rappel du contexte et mise au point
(Ce rappel a été rédigé pour cet article : ce passage était absent du courrier adressé au Monde. Il est publié ici à titre d'information complémentaire)
Il est essentiel de rappeler que le débat relatif à l’ouverture du 3919 (ou à la création d’une ligne équivalente) à l’ensemble des victimes de violences, sans distinction de genre, n’a rien de nouveau. Cette réflexion est engagée depuis plusieurs années et a fait l’objet de nombreux échanges institutionnels bien avant les polémiques récentes.
À ce titre, il est important de souligner qu’en 2024, l’ancienne secrétaire d’État Salima Saa chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes s’était clairement montrée favorable à cette évolution. De même, Aurore Bergé, alors députée, nous avait indiqué aller dans le même sens lors de nos échanges. Ces positions, exprimées à l’époque par des responsables politiques de premier plan, ont nécessairement contribué à créer une compréhension (voire une attente) au sein du grand public quant à une possible évolution du dispositif.
Dans ce contexte, le collectif Défendre les enfants tient à préciser qu’il ne saurait en aucun cas être tenu pour responsable des éléments rapportés dans l’article du Monde. Les tensions et incompréhensions évoquées trouvent leur origine principalement dans les communications et prises de position antérieures de responsables politiques, et non dans les actions ou demandes de notre collectif. À cet égard, on peut légitimement s’interroger sur l’opportunité qu’aurait eue la journaliste de contacter directement les personnes concernées afin d’éclairer ces points.
Fin 2024 – Échanges avec Aurore Bergé et Salima Saa
Nous partageons ici les échanges intervenus avec Aurore Bergé concernant l’ouverture du 3919 à l’ensemble des victimes, quel que soit leur genre. Il convient de rappeler que cette demande constitue l’unique position que nous avons toujours défendue.
Nous avons systématiquement précisé que :
il nous paraissait évident qu’une telle ouverture ne pouvait se faire sans financements supplémentaires adaptés ;
toute organisation retenue nous semblait pertinente dès lors qu’elle garantissait une prise en charge effective des personnes appelant le 3919, y compris par un transfert clair et transparent vers un autre service si nécessaire ;
nous n’avons jamais réclamé une stricte égalité de financement entre les différentes catégories de victimes, une telle approche n’ayant aucun sens. Les moyens alloués doivent être proportionnés à l’ampleur et à la gravité des violences concernées.
✅️ Courriel du cabinet de la députée Aurore Bergé (octobre 2024)
✅️ Courrier officiel de la secrétaire d’État Salima Saa, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes (décembre 2024)