Né à Kirikhan, province d’Antakya, dans une grande famille kurde, Remzi a définitivement rangé ses pinceaux et ses toiles à 87 ans. Il laisse derrière lui une œuvre magistrale qui reste à découvrir d’un plus grand public.

(photo : Ufuk Çalkın, 2012)
Passionné de peinture dès son adolescence, Remzi est admis aux Beaux-Arts d’Istanbul en 1946, alors dirigés par Léopold Lévy. Il y intègre l’atelier Bedri Rahmi Eyuboglu et fait partie du « Groupe des dix » (Onlar Grubu), avec lesquels il participe à plusieurs expositions collectives. Il s’installe à Paris l’année de l’obtention de son diplôme (1953).
Installé à Montparnasse, il côtoie les artistes et intellectuels venus de par le monde. Il continuera ensuite à tisser son œuvre dans son atelier d’Alésia à partir de 1965.
Ses peintures seront exposées dans de nombreux musées, notamment au Musée du Montparnasse, du Carnavalet, de Dourdan, au Musée national de Laon et au Musée d’art moderne de la Ville de Paris ainsi que dans plusieurs galeries en France.
En 2012, une rétrospective couvrant 50 ans de son œuvre est organisée pour la première fois en Turquie, d’abord au Santral Istanbul, puis au centre culturel de la Mairie de Diyarbakir.
L’œuvre de Remzi est tour à tour impressionnante, émouvante, bouleversante par sa beauté et par son originalité. Il peint le monde autour de lui, les objets, les espaces, les lieux publics, les gens, tel qu’il le perçoit et l’interprète. Pour lui, les objets ont leur propre histoire, un vécu. Et c’est cette histoire qui l’attire, qui lui donne envie de la transmettre sur sa toile. Les femmes, seules, solitaires, indépendantes, désinvoltes sont aussi au centre de ses intérêts.

Les obsèques de Remzi (Raşa) auront lieu ce vendredi 31 juillet à 16h au cimetière Montmartre (20 avenue Rachel, 75018 Paris). Un hommage lui sera rendu à l’Institut Kurde de Paris, le samedi 1er aout , de 15h à 18h.