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Maire de Saint Médard en Jalles VP Bordeaux Métropole député suppléant 6 eme de Gironde et Militant de Gauche.

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Billet de blog 1 juillet 2025

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Climat il n’est pas trop tard mais plus que temps …

Le fatalisme qui domine aujourd’hui est une forme de démission. C’est confortable, de dire : « C’est trop tard, à quoi bon ? » Mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas trop tard. Nous avons encore le choix de ralentir le dérèglement, d’adapter nos villes, de préserver le vivant, de réinventer une économie plus juste, plus sobre, plus digne.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Non, il n’est pas trop tard. Mais il est plus que temps.

Il fait chaud. Trop chaud, trop tôt, trop longtemps. Les températures s’emballent, les sols craquent, les corps fatiguent. Les enfants suffoquent dans les écoles, les personnes âgées s’enferment derrière des volets clos, les travailleurs dehors n’ont pas d’autre choix que de continuer.

Ce n’est pas un épisode isolé. C’est ce que les scientifiques avaient annoncé. C’est ce que nous sommes en train de vivre. Et pourtant, il suffit de dire le mot “climat” pour déclencher, surtout sur les réseaux sociaux, un mélange de sarcasmes, de soupirs, d’agacement.

À croire que s’inquiéter du climat serait devenu une posture, une exagération, une lubie de privilégiés. Mais que ceux qui n’y croient pas sortent de chez eux. Qu’ils passent une heure dans une école sans climatisation, dans un Ehpad, sur un chantier, dans un logement mal isolé. La réalité ne se discute pas : elle s’impose.

Et pourtant, non, il n’est pas trop tard.

Il est trop tard pour l’insouciance. Trop tard pour croire que le monde d’avant pourra durer sans conséquences. Trop tard pour continuer à construire des zones commerciales en pleine canicule, comme si de rien n’était.

Mais il n’est pas trop tard pour agir. Pour protéger. Pour réorienter.

Chaque dixième de degré évité, c’est des vies sauvées. Chaque mesure d’adaptation bien pensée, c’est une souffrance évitée. Chaque euro investi dans le logement social, les transports publics, les écoles végétalisées, les soins de proximité, c’est une avancée pour la justice climatique et sociale.

Car ne nous y trompons pas : l’injustice climatique est déjà là.
Ce ne sont pas les plus riches qui souffrent de la canicule. Ce ne sont pas eux qui prennent le bus sans clim, dorment sous les toits mal ventilés, travaillent à la chaîne sous la tôle ou vivent sans balcon.
Et pourtant, ce sont souvent les plus modestes à qui l’on demande de faire des efforts. De manger autrement, de se déplacer autrement, de changer sans aide. Ce n’est pas acceptable.

L’écologie ne doit pas être une punition. Elle doit être une promesse de vie meilleure pour tous, à commencer par ceux qui en ont le plus besoin. Cela suppose un État présent, une fiscalité juste, une transition équitable, un bouclier social et climatique pour les plus fragiles.

Et cela suppose aussi que les maires et les élus locaux soient soutenus.
Car ce sont eux, en première ligne, qui organisent les plans canicule, maintiennent les parcs ouverts, distribuent des bouteilles d’eau, rénovent les écoles, végétalisent les quartiers, protègent les habitants.
Ils peuvent faire plus. Ils peuvent même montrer la voie.
Mais à condition que l’État tienne ses engagements.
À condition que les financements suivent.
À condition que la décentralisation ne soit pas un mot creux mais un vrai pacte de confiance.

Le fatalisme qui domine aujourd’hui est une forme de démission. C’est confortable, de dire : « C’est trop tard, à quoi bon ? »
Mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas trop tard.
Nous avons encore le choix de ralentir le dérèglement, d’adapter nos villes, de préserver le vivant, de réinventer une économie plus juste, plus sobre, plus digne.

Ce qu’il faut, c’est du courage. De la clarté. De l’unité. Et une parole politique qui rassemble, au lieu d’humilier.

L’écologie ne s’oppose pas au social. Elle est le nouveau nom de la solidarité.

Alors non, il n’est pas trop tard.
Mais il est plus que temps. Pour choisir la vie. Pour agir avec justice. Pour préparer demain, au lieu de le subir.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.