Stephane Delpeyrat (avatar)

Stephane Delpeyrat

Maire de Saint Médard en Jalles VP Bordeaux Métropole député suppléant 6 eme de Gironde et Militant de Gauche.

Abonné·e de Mediapart

84 Billets

0 Édition

Billet de blog 3 juillet 2025

Stephane Delpeyrat (avatar)

Stephane Delpeyrat

Maire de Saint Médard en Jalles VP Bordeaux Métropole député suppléant 6 eme de Gironde et Militant de Gauche.

Abonné·e de Mediapart

Une gauche unie c’est possible .

La gauche n’a jamais été une addition de partis. Elle est une exigence morale et une lecture du monde. Elle est la conviction que l’injustice n’est pas une fatalité, que la démocratie est fragile mais précieuse, que le progrès est possible si l’on choisit le soin plutôt que la prédation, l’égalité plutôt que la rente, la coopération plutôt que le m

Stephane Delpeyrat (avatar)

Stephane Delpeyrat

Maire de Saint Médard en Jalles VP Bordeaux Métropole député suppléant 6 eme de Gironde et Militant de Gauche.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Et si, malgré ses divisions apparentes, la gauche n’avait jamais été aussi proche dans ce qui compte vraiment : la réhumanisation du monde ?

Ce mot — réhumanisation — dit tout. Il dit qu’il y a eu déshumanisation. Il dit que le monde que nous subissons est devenu invivable, illisible, inégal, parfois inhumain. Il dit qu’un autre monde est possible, mais qu’il exige une boussole claire : le soin, le refus de la violence, la lutte contre l’obscurantisme.

Et si c’était là, justement, ce qui unit encore les gauches : un socle de valeurs profondes, plus solide que les appareils, plus durable que les coalitions.

– Réhumaniser, c’est refuser la guerre comme norme. C’est s’opposer à la montée de la brutalité, au retour des nationalismes meurtriers, au mépris du droit international. C’est défendre les civils, les enfants, les femmes, les peuples. C’est affirmer que le monde ne tiendra pas sans règles, sans droit, sans respect de la vie humaine.

– Réhumaniser, c’est défendre la démocratie contre les forces de l’obscurité. Partout, l’extrême droite progresse : elle instrumentalise la peur, attise la haine, détruit la vérité. Face à elle, les gauches sont le dernier rempart. Parce qu’elles savent que la démocratie est plus qu’un régime : c’est une culture du débat, du doute, de la complexité, du droit et de l’émancipation.

– Réhumaniser, c’est faire du féminisme une exigence éthique et politique. Il n’y a pas de progrès possible sans l’égalité entre les femmes et les hommes. Le care, la lutte contre les violences, la valorisation des métiers du lien, la reconnaissance des femmes dans le langage, dans les décisions, dans le symbolique : voilà les combats fondateurs d’un monde habitable.

– Réhumaniser, c’est replacer le travail au cœur de la dignité. Un travail utile, reconnu, partagé. C’est refuser la souffrance invisible, les burn-out silencieux, les emplois précaires qui détruisent les corps et les vies. C’est défendre une société qui valorise l’effort réel, et qui cesse de glorifier la rente et la spéculation.

– Réhumaniser, c’est refuser les inégalités obscènes. Quand certains naissent avec tout, et que d’autres ne peuvent même pas se loger ou nourrir leurs enfants, il n’y a plus de République. Une fiscalité juste, une régulation des héritages, une redistribution active des richesses ne sont pas des lubies idéologiques : ce sont les conditions de la paix sociale.

– Réhumaniser, c’est défendre les services publics. L’hôpital, l’école, la justice, les transports, la culture : ce sont les lieux où la République prend soin. Sans eux, c’est le marché qui fait loi, c’est la violence sociale qui s’impose, c’est le chacun pour soi qui devient règle.

– Réhumaniser, c’est faire de l’écologie une matrice politique. Parce que le vivant souffre. Parce que les plus pauvres sont les plus exposés. Parce qu’il n’y aura pas de justice sociale sans justice climatique. La gauche est désormais l’espace politique qui relie la Terre et les humains, l’environnement et la solidarité, la planète et l’égalité.

– Réhumaniser, c’est refuser l’obscurantisme. Celui qui nie les savoirs, qui rejette la science, qui criminalise les enseignants, qui moque la pensée. Celui qui ressuscite les mythes raciaux, les fables identitaires, les superstitions dangereuses. La gauche défend la lumière : l’école, la recherche, la liberté de conscience, l’accès universel à la connaissance.

– Réhumaniser, c’est construire une diplomatie de la paix, du droit et des peuples. Ni alignée ni naïve, une voix forte, indépendante, attachée aux droits humains, au multilatéralisme, à la coopération climatique, sanitaire, économique. Une diplomatie fondée sur la raison, pas sur la force.

– Réhumaniser, c’est penser l’Europe autrement. Une Europe qui protège, qui régule, qui investit dans l’avenir. Une Europe qui arrête de soumettre les peuples aux dogmes du marché. Une Europe du climat, des droits, de la solidarité, pas une forteresse bureaucratique ou une place financière dérégulée.

Alors oui, la gauche est divisée. Mais elle est peut-être plus unie que jamais sur l’essentiel : refuser la barbarie, défendre le vivant, réparer la démocratie, réhumaniser le monde.

C’est cela, aujourd’hui, le cœur battant de la gauche. Non pas un catalogue de promesses, mais une vision. Une éthique. Une promesse de civilisation.

Reste à transformer cette conscience partagée en stratégie partagée. Ce socle commun en projet commun. Ce souffle en volonté. Car le temps presse, et les peuples attendent. Non pas des sauveurs, mais des artisans du lien, du soin, de la justice. Une gauche du vivant, du vrai, de la paix.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.