Je ne suis ni un expert de plateau, ni un professionnel de la polémique. Je suis un élu de terrain. Un maire. Un homme engagé, depuis plus de vingt ans, dans la vie des gens. Non pas dans les abstractions, mais dans ce qui fait la réalité quotidienne : l’école qu’on sauve, l’arbre qu’on plante, le regard qu’on croise.
Aujourd’hui, j’ai décidé de prendre la parole autrement. Non pour ajouter ma voix au tumulte, mais parce que je crois que le silence, parfois, est une faute — surtout quand la tentation de la barbarie retrouve droit de cité.
Le niveau du débat public s’effondre. On ne parle plus que pour provoquer. On débat sans écouter. On oppose sans comprendre. Le fracas des indignations artificielles couvre la voix des gens. Et pendant que les écrans s’agitent, la République se fissure. Des vies se brisent.
J’ai envie de parler autrement.
Je veux parler de ce que je vois : une société fatiguée, digne, inquiète. Des mères seules qui tiennent bon. Des jeunes qui cherchent un sens. Des enseignants qui résistent. Des agents publics qu’on malmène. Je veux parler de ce qu’on n’entend plus : le besoin d’attention, de respect, de justice, de dignité. Je veux parler d’un pays qui doute, mais qui n’a pas renoncé.
Je lance Paroles de Maire parce qu’il est temps que la politique redevienne une parole de soin, de clarté, de courage — le courage de l’action du quotidien. Parce qu’il est temps que des élus de proximité entrent dans le débat national avec ce qu’ils sont : non des commentateurs, mais des acteurs résistants à un monde qui se défait.
Je ne viens pas vendre un programme. Je viens partager un chemin possible. Celui d’une gauche qui soigne, qui protège, qui élève. Une gauche qui ne confond ni proximité et démagogie, ni sincérité et communication. Une gauche qui croit encore à la justice, à l’intelligence collective, à l’intérêt général.
Ici, vous ne trouverez ni punchlines, ni clashs. Vous trouverez des récits, des colères, des idées. Vous trouverez une voix libre, enracinée, fraternelle. Une voix qui ne veut ni plaire, ni vaincre à tout prix. Mais une voix qui cherche la vérité. Et qui, pour cela, accepte la nuance, le doute, le débat.
Je suis maire. Et je crois que la politique doit repartir de là : des maires, des professeurs, des soignants, des entrepreneurs, des bénévoles, des artistes, des artisans, des citoyens. De celles et ceux qui réparent et construisent pendant que d’autres divisent et brisent.