Je suis encore toute à mes émois post-avignonesque, et je ne parviens toujours pas à trouver des failles dans Feux. Heureusement, grâce au regard avisé de quelques élèves, je prends peu à peu mes distances. Assez en tous cas pour vous livrer à nouveau leurs impressions de jeunes festivaliers...
Des mots, que Feux m'a inspirés... :
Déroutant. Long. Amusant.
Sentiments humains. Réactions profondes et basiques. Fond de l'humain.
Réflexion...
Lola D.
Pièce à pièce...
Rudimentaire, que nous avions déjà vu, était toujours excellent, mais moins fort, moins impressionnant que la première fois. Cela reste tout de même complètement fou !
A voir cette première pièce, on s'attend à ce que le reste soit aussi poignant, mouvementé... Et là, j'ai été déçue.
Les pièces qui suivent, La Fiancée des Landes et Forces étaient bien, mais pas aussi captivantes. Le jeu des acteurs est formidable, mais ça n'en finit pas !
Je viens de lire, à propos de Feux, une phrase qui résume très bien le spectacle, et que je retranscris ici : « Drôle de spectacle, si déroutant, qu'il est impossible d'en vouloir à ceux qui lâchent en chemin. »
Vanessa M.
Voilà, voilà, comment nous vivons, nous aimons, nous discutons à Avignon.
Un autre spectacle... « fantastique » nous a donné l'occasion d'aiguiser notre esprit critique.
J'ai beaucoup de mal à parler raisonnablement de Secret, de Johann Le Guillerm. Je vous laisse donc à la lecture d'une autre de mes chers élèves, qui en parle spontanément très bien.
Secret est un spectacle écrit et interprété par le circassien Johann Le Guillerm. Déjà présenté à Avignon en 2004, il reprend ce spectacle avec quelques modifications ; il y ajoute de nouvelles trouvailles, il épure d'anciens numéros, selon lui obsolètes. Secret fait désormais partie du trio que forme le projet Attraction, de Johann Le Guillerm, grâce auquel il cherche à comprendre le monde « autrement ».
Secret est une représentation de ses nombreuses recherches, sur l'équilibre, sur le déséquilibre. Il manie les éléments, quels qu'ils soient, calculant avec précision les conséquences de ses propres actions sur eux. Il se sert de livres, de planches, de sable, de casseroles,... avec une habileté effarante. Ses acrobaties, ses démonstrations, sont pour nous aussi troublantes que peut l'être le personnage « Johann Le Guillerm » lui-même. Il se déplace par mouvements rapides et cadencés, presque dansés. Il ne parle jamais, mais produit une sorte de son haletant, comme un chat qui feule. Cette succession de numéros de cirque pourrait être envoûtante, puisque surprenante et joliment démentielle. Mais le rythme saccadé du spectacle, les applaudissements intempestifs qui trahissent une vaine attente, réduisent le tout à néant. Le spectateur, impressionné par les trouvailles de Le Guillerm, ne parvient pas à se laisser transporter. Certains, réellement ébahis, acceptent le sort de Secret, et se prennent au jeu.
Le Guillerm aurait cependant pu jouer davantage sur poésie et fluidité, apportant ainsi à la grandeur de ses trouvailles celles d'un beau spectacle, qui aurait sans doute comblé la salle entière.
Noémie N.
Pour ma part, je ne sais pas ce que vaut Johann Le Guillerm en tant qu'artiste, en tant qu'architecte, en tant que philosophe. Mais je lui donne le premier prix de la berceuse théâtrale.