NOS ENFANTS NOUS FONT PEUR QUAND ON LES CROISE DANS LA RUE
Texte de Ronan Chéneau
Mise en scène et scénographie de David Bobee
Chorégraphie de DeLaVallet Bidiefono

Encore une fois, la compagnie Rictus frappe fort. Attendez-vous à l'éblouissement : danseurs, circassiens et comédiens vous entraînent dans un voyage dont vous ne sortirez pas indemnes.
Autour des mots violents mais justes de Ronan Chéneau, David Bobee a convoqué sur scène une troupe de danseurs congolais, les Baninga, menés par DeLaVallet Bidiefono (Ella Ganga, Florent Mahoukou, Bobie Mfoumou), et les artistes avec lesquels il a l'habitude de travailler : Stéphane Babi à la lumière, José Gherrak à la vidéo, Jean-Noël Françoise au son, et Clarisse Texier, Séverine Ragaigne, Yohann Allex, Alexandre Leclerc, Nicolas Lourdelle, montant périlleusement à son mât chinois, Tanguy Simonneaux et son cerceau magique...
C'est du grand David Bobee. Un décor de tôles grises, des néons tout blancs qui illuminent le visage d'une glauque clarté, un tapis roulant qui fait défiler valises, sacs, comédiens... On est entraîné par ces mouvements, par les rythmes entraînants d'une danse africaine tout à fait moderne, totalement urbaine. « Je est un Autre. » Et c'est cet Autre que nous rencontrons, cette différence qui nous construit, qui nous illumine, et de laquelle jaillit un propos profondément humain. Humaniste même.
Le spectacle prend dès lors forme de manifeste, politique et artistique. Pour un art contemporain universel. Pour une société plus humaine, plus belle. Pour un monde fait de nos émotions et de nos différences. Ronan Chéneau, sur l'avant-scène, émouvant, dit les mots qu'il a écrits ; il les dit chaque soir comme s'il les découvrait. C'est par lui, grâce à lui que nous pénétrons à l'intérieur d'un univers fabuleux. Les images du quotidien se mêlent aux danses oniriques et aux performances hors-normes. Le cerceau de Tanguy Simonneaux s'offre comme un diamant scintillant qui révèle à nos yeux éblouis la fadeur et la cruauté d'une monde que nous appelons de nos voeux à changer.
Ponctué de clins d'oeil ironiques à notre société castratrice, Nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue nous entraîne crescendo vers une image finale sublime, un long et joyeux cri de colère qui résonne au-delà des murs du théâtre, et dépasse les frontières.
Merci à eux de poser sur la scène d'un théâtre public les mots qui nous rongent, les maux d'une société qui a peur. STOP !
Ce cri, nous l'entendons. Et à ceux qui voient démagogie et propos simplificateurs dans ce spectacle, moi je dis merde. S'il y avait plus de David Bobee et plus de Ronan Cheneau, de Rictus dans ce monde, je crois que nous serions sauvés.
Allez écouter ce message d'espoir, ce grand appel à la mobilisation et avant tout à la vigilance.
Ce spectacle est pour nous. Ce spectacle, c'est nous.
Nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue
Jusqu'au 14 février 2009, au Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National de Création Contemporaine
Créteil, Maison de la Culture, du 4 au 7 mars 2009
Saint-Médard-en-Jalles, Le Carré des Jalles, le 13 mars 2009
Nantes, Le Lieu Unique, les 17 et 18 mars 2009
Douai, L'Hippodrome, scène Nationale, les 23 et 24 mars 2009
Brétigny-sur-Orge, Théâtre de Brétigny, le 31 mars 2009
Maubeuge, Le Manège, Scène nationale, le 3 avril 2009
Petit-Quevilly, Scène Nationale la Foudre, les 7, 8 et 9 avril 2009
Et ne manquez pas non plus :
Fées
à Bordeaux, Théâtre National de Bordeaux Aquitaine, les 8 et 9 avril 2009
Cannibales
à Cherbourg, Scène Nationale de Cherbourg-Octeville, les 22 et 23 avril 2009
à Chateauvallon, CNCDC, le 15 mai 2009
à Sarrebrucken (Allemagne), festival Perspective, les 10 et 11 juin 2009
Warm
à Maubeuge, Le Manège, Scène Nationale, le 2 avril 2009
à Brétigny-sur-Orge, dans le cadre du festival Dedans Dehors, entre le 1er et le 6 juin 2009