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Billet de blog 1 mars 2012

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Sarkozy : la stratégie de « calomnie » ?

J’avoue volontiers que cette élection présidentielle, système fermé, qui condamne à « choisir » entre une austérité de droite et une austérité de gauche, me laisse complètement indifférent, et que j’écoute les propos et les répliques des uns et des autres avec une égale indifférence.

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J’avoue volontiers que cette élection présidentielle, système fermé, qui condamne à « choisir » entre une austérité de droite et une austérité de gauche, me laisse complètement indifférent, et que j’écoute les propos et les répliques des uns et des autres avec une égale indifférence. Seul peut-être l’ex-trotskiste Mélenchon m’a inspiré une vague émotion, car tel Enée portant Anchise parmi les ruines de Troie, il semble sincèrement animé par le souci filial de porter à bout de bras les gâteux du PCF. Mais passée cette furtive émotion, l’indifférence s’était à nouveau imposée à moi.
 
Et puis, il y a eu hier cette phrase de Sarkozy, saisie au vol, d’un reportage de BFM, chaîne que je ne regarde habituellement pas. Sarkozy, au salon de l’agriculture, y déclare à propos d’Hollande qui a l’intention de passer 10 heures au salon : « il doit avoir bien des choses à se faire pardonner », phrase suivis d’éclats de rire de son entourage.
 
Voir sur Youtube à 1.29
 
 

Mon fils m’a demandé : « Tu crois qu’il paye les gens pour rire à ses blagues ? » Je n’ai su que répondre.
  
Sinon que je me suis demandé comment cette insanité sarkozienne assez quelconque avait pu retenir mon attention, et qui plus est celle de mon fils - ma chair et mon sang, quand même ! On pourrait sans doute l’analyser comme l’effet d’un mécanisme projectif : c’est évidemment Sarkozy qui a beaucoup à se faire pardonner.
  
 

Mais cette interprétation à l’insuffisance de ne pas éclairer la joie débridée que suscite cette phrase parmi son staff. Il y a trop de connivence dans ce rire...
 
Soudain, il m’a semblé que par ce rire, le staff saluait un crescendo du chef dans une campagne d'attaques ad hominem contre Hollande : il était, lors du premier meeting d’Annecy, l’homme qui « ment matin et soir », puis il était devenu l’homme qui dit une chose et son contraire, avec cette dernière tirade, il devenait l’homme fautif, qui « à beaucoup à se faire pardonner ».

Me vint alors en mémoire, le cousu de fil blanc d’une stratégie de « révélation », qui faisait dire à Sarkozy, en avril 2011, que cette campagne électorale, il l’a « sentait bien » en ajoutant : « Quand le paysan sème, l'imbécile au bord de la route ne voit pas qu'il sème et qu'il a labouré profond depuis longtemps. » Sarkozy rêvait : les primaires de la gauche désignait DSK et puis patatras : affaire du Carlton, Banon qui surgit, les journalistes qui avouent : « nous savions, nous n’avons rien dit »...

Le 14 mai 2011, sabotage du rêve ! Une femme de ménage dénonce en DSK son agresseur sexuel.
 
Le petit laboureur présidentiel s’est-il alors décidé à changer de plan ? Pourquoi en changer quand il suffit de passer d’une stratégie de « révélation » en une stratégie de « calomnie » ? Pourquoi ne pas inventer de fausses révélations concernant Hollande, puisque le dispositif de lynchage est opérationnel ?
 

Il faut juste préparer l’opinion à des révélations ahurissantes en insinuant que l’homme « normal », Hollande, est, par exemple, un corrompu, une sorte de Bérégovoy. Rien de plus simple que de trouver, parmi les amis de la finance, le type en délicatesse avec le fisc, qui - contre une immunité -, bavera sur Hollande.    
 
Ce serait vraiment une très bonne blague...

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